Critiques spectateurs de Captain Nono

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Class 1984

Class 1984

Par certains aspects, Class 1984 évoque des oeuvres à tendance polémique et anticipatrice sur une jeunesse violente et dénuée de repères, comme Orange Mécanique ou encore Battle Royale... Nous sommes ici dans la fiction et une vision pour le moins pessimiste d'une société qui délaisse ses enfants, mais la réalité n'est pourtant jamais très loin, à l'image de ce que l'on peut voir aujourd'hui dans certaines zones sensibles et dans la rubrique "Faits-divers"...

Sorti dans les salles en 1982, ce film pâtit aujourd'hui d'une esthétique très typée eighties, avec un côté très kitch et des acteurs qui surjouent parfois un peu trop... A l'époque de sa sortie, il paraît que le film avait fait polémique quant à la violence de certaines scènes. Comme quoi, les moeurs ont bien évolué depuis une trentaine d'années, mais la problématique soulevée par le film reste pourtant toujours d'actualité. Une partie de la jeunesse à la dérive et en marge de la société, qui refuse le conformisme en se réfugiant dans la drogue et la violence, et qui se sent toute puissante face à l'impuissance et au désintérêt du monde des adultes. Mais ne nous trompons pas : Class 1984 n'a rien d'une référence en matière d'oeuvre sociale. Le film demeure profondément ancré dans la série B, sans proposer de réelle profondeur au développement de son sujet. Réalisme et caricature se côtoient ainsi avec plus ou moins de réussite, jusqu'à verser dans l'outrance et la violence gratuite dans la dernière partie.

Un film qui malgré ses défauts a marqué son époque, et y reste aujourd'hui encore profondément ancré. L'aspect vigilant movie typique de ces années-là y est bien présent, ce qui lui confère d'ailleurs ce côté "bâtard" qui le caractérise, entre drame social et film d'action. A noter la présence d'un certain Michael J. Fox au casting, pour sa deuxième apparition seulement devant une caméra : discret mais une sacrée bouille à l'époque !

7.80952

Publié le 4 Juillet 2012

Young Guns 2

Young Guns 2

Officiellement, William Henry McCarty, alias William H. Bonney, surnommé Billy The Kid, est mort le 14 juillet 1881 à l'âge de 21 ans, abattu par le shérif Pat Garrett à Fort Sumner au Nouveau-Mexique. Cependant, en 1950, un avocat de Floride localisa un homme au Texas, Ollie P. Roberts, qui avoua être Billy The Kid et demanda l'amnistie. Pat Garrett a t-il tué un innocent pour laisser une chance à son ex-ami ? L'homme enterré à Fort Sumner est-il un imposteur ? Cette affaire fit grand bruit à l'époque, et bien qu'Ollie P. Roberts mourut sans avoir jamais pu prouver de manière irréfutable qu'il fut Billy The Kid, l'enquête laissa de nombreuses zones d'ombre derrière elle, au point de faire subsister le doute encore aujourd'hui...

C'est sur ce postulat que débute cette suite de l'excellent Young Guns, sorti deux ans plus tôt. Emilio Estevez incarne à nouveau avec panache le chien fou Billy The Kid, pourchassé par une meute de chasseurs de primes et d'agents gouvernementaux à travers le Nouveau-Mexique. Kiefer Sutherland et Lou Diamond Phillips, déjà présents dans le premier film, sont à nouveau de la partie, ce qui confère à cette suite une parenté d'autant plus forte avec son ainé. Car si Christopher Caine n'est plus derrière la caméra, Young Guns 2 demeure très proche de son prédécesseur, et ce à tous les niveaux : mise en scène dynamique, rythme soutenu, paysages désertiques parfaitement mis en valeur, personnages secondaires travaillés, nombreuses scènes d'action, un peu d'émotion, et une bande originale de grande qualité, orchestrée par Alan Silvestri et Jon Bon Jovi... S'il vous plaît !

Le film narre en quelque sorte la dernière chevauchée de Billy The Kid et de sa bande, non loin de la frontière avec le "vieux" Mexique. De manière générale, la véracité des faits historiques est respectée, hormis quelques libertés prises avec quelques personnages. Billy The Kid tue de sang froid des représentants de la loi en pleine rue, s'évade à plusieurs reprises de prison, va même jusqu'à négocier en personne avec le gouverneur de l'Etat, pour finir par être traqué sans relâche par son ancien ami, Pat Garrett, entre-temps devenu Shérif du comté de Lincoln. Une aventure passionnante, dans la plus pure tradition du Wild West, avec comme figure de proue un Emilio Estevez né pour ce rôle, et qui aurait mérité une plus grande carrière à Hollywood...

Dans la droite lignée de son prédécesseur, cette suite se révèle excellente et incarne avec brio l'archétype du western moderne. Une authentique réussite !

9.2

Publié le 4 Juillet 2012

Fragile

Fragile

Fragile illustre à merveille la bonne santé actuelle du cinéma de genre espagnol. Je n'en suis pas foncièrement fan, mais force est de constater que les films d'horreur espagnols assurent en terme d'efficacité, et celui-ci ne déroge pas à la règle ! Peu de moyens, mais de bonnes idées centrées sur l'instauration d'une atmosphère angoissante et oppressante, avec comme point d'orgue l'apparition d'un fantôme particulièrement flippant.

Une île isolée, un hôpital pour enfants quasi déserté et dans un sale état, une jeune infirmière au passé obscur, et ces effrayants incidents dont sont victimes les jeunes patients... Sorte de huit-clos à l'ambiance pesante, avec la jolie Calista Flockhart dans le rôle principal, très juste dans son interprétation toute en sobriété. Le rythme du film est assez lent et développe un suspense parfaitement maîtrisé, en s'axant dans la première partie sur des bruitages particulièrement efficaces, et dans la deuxième partie sur l'apparition de la fameuse créature "mécanique" du deuxième étage... Brrr, tomber nez à nez avec elle dans l'obscurité, et c'est la crise cardiaque assurée !

Difficile de faire des reproches à ce film, qui assume pleinement sa ligne de conduite et remplit parfaitement son contrat. Maintenant, je ne raffole pas de ce genre de film en général, et ayant la fâcheuse tendance à décoller au premier bruitage suspect, je ne pense pas revoir ce film durant les deux ou trois prochains siècles...

8.175

Publié le 3 Juillet 2012

The Raid

The Raid

Djakarta, mégalopole indonésienne où personne n'aimerait vivre et dont tout le monde se fout, théâtre d'opération d'un film d'action plébiscité par la critique internationale, et dont les scènes de fight feraient presque passer les "gladiateurs occidentaux" que sont JCVD, Seagal et autres Chuck Norris pour des lopettes... Quoi, je n'ai pas pris les bonnes références ???

On ne va pas voire un film comme The Raid (à ne surtout pas confondre avec la comédie quasi éponyme avec Jamel Labouze et Lorànt Deutsch) pour méditer sur le sens même de l'existence ou pour se régaler de répliques profondes et pointues... Ach nein, réfléchir ist verboten ! On s'en balec' du scénario torché en deux minutes, des acteurs dénichés devant l'ANPE locale, ou encore des doubleurs français recrutés parmi les cousins de Franck Ribery... On est là pour la fiiiiiight, yeah baby ! On veut du sang et des larmes, de la sueur et des os éclatés, des nuques brisées et des crânes explosés contre les murs, des machettes et des flingues, des couloirs crades, de la came... Bref, on veut se dégourdir les neurones quoi !

The Raid assomme littéralement la concurrence dans son genre ! Action non-stop, ultra-violence graphique assumée sans complexe, chorégraphies de dingues, brutalité quasi jouissive lors de combats à mains nues à couper le souffle... On se demande tout de même comment certains personnages parviennent à se relever un nombre impressionnant de fois, malgré le nombre et la force des coups qu'ils se sont mangés en pleine gueule, mais bon... La frontière entre le réalisme et l'outrance n'est jamais très éloignée en matière de cinéma asiatique, et cela fait partie du spectacle ! Rythme haletant, quasiment aucun temps mort, déluge de tatanes et autres calottes qui laissent des traces : on en a pour son argent m'sieurs-dames !

La fight dans ce qu'elle a de plus viscérale. Une véritable claque dans la gueule des septiques. Je l'ai vu hier au cinéma, et j'ai presque déjà hâte de le revoir !

7.5

Publié le 3 Juillet 2012

Le Pacte

Le Pacte

Décidément, Nicolas Cage peine à retrouver l'aura qui faisait de lui l'un des acteurs majeurs d'Hollywood il y a encore de ça quelques années... Beaucoup de choix de carrière discutables contrastent ainsi avec un talent pourtant certain, et même si sa filmographie affiche un impressionnant palmarès, Nicolas Cage n'est définitivement plus une garantie de succès pour les films dont il est la vedette. Ce n'est pas celui-ci qui fera exception à la règle !

Non pas que sa prestation soit mauvaise, loin de là, mais Le Pacte exploite très mal une intrigue au préalable pourtant intéressante - une sorte d'organisation secrète d'auto-défense censée "nettoyer" la société de ses rebuts, à coups de meurtres et de chantage... Malheureusement trop de lacunes au programme : scénario classique pour ne pas dire banal, très peu de surprises, suspense aux abonnés absents, action mollassonne, beaucoup de clichés et un final décevant. Même l'excellent Guy Pearce passe au travers dans son rôle de bad-guy stéréotypé et surtout trop peu développé...

Un modeste thriller, qui ne lègue au final qu'une impression de déjà-vu. Si ce n'est son casting, cette production ne casse pas des briques, et justifie à peine sa sortie en salles. Un film mineur.

7.2

Publié le 3 Juillet 2012

Young Guns

Young Guns

1877, Comté de Lincoln au Nouveau-Mexique. Un jeune vagabond de 17 ans est engagé comme garçon de ferme par un rancher britannique nommé John Tunstall. Né sous le nom William Henry McCarty, mais surnommé le "Kid" en raison de son allure juvénile, ce jeune homme au caractère colérique ne tarde pas à se faire remarquer pour son habilité au maniement des armes à feu, et intègre alors la bande des Regulators, alors impliquée au sein d'une véritable guerre entre riches propriétaires de bétail. Peu de temps avant d'être engagé par John Tunstall, Billy avait abattu son premier homme en prétendue légitime défense dans l'Arizona. Le premier d'une longue liste, qui fera de lui l'un des hors-la-loi les plus célèbres du Wild West, aux côtés de figures célèbres comme Jesse James, Butch Cassidy et autres frères Dalton...

Billy The Kid demeure encore aujourd'hui un personnage aussi mystérieux que populaire. Mort à l'âge de 21 ans seulement, impliqué très tôt dans des règlements de compte entre bandes rivales à travers le Nouveau-Mexique, cette figure mythique de l'Ouest a laissé beaucoup de cadavres derrière elle, ainsi qu'une unique photographie prise en 1880, alors qu'il avait 20 ans. Christopher Cain a lui choisi de positionner son personnage principal en tant que victime d'un contexte particulier et propre à l'époque du Wild West : la loi du plus fort, corruption des représentants de la loi et des politiciens, injustice, déformation de la réalité par la presse écrite... Un rôle attribué au prometteur Emilio Estevez, jeune acteur issu du Brat Pack, très populaire depuis le milieu des années 80. Un rôle pour lequel Emilio Estevez semble être né, tant il ne semble faire qu'un avec le personnage de Billy The Kid : un coup de maître au niveau du casting !

Billy The Kid y est présenté comme un jeune homme impétueux, beau gosse et doué d'une remarquable dextérité avec un six coup dans les mains. Une sorte de fanfaron immature et susceptible, capable d'abattre un homme à bout portant sans sourciller, et même en riant aux éclats ! Une forte personnalité, qui fera de lui un leader à la mort de Dick Brewer, le chef des Regulators, interprété ici par Charlie Sheen, le frère ainé d'Emilio Estevez. Le casting du film se compose en effet de noms reconnus, tels que Kiefer Sutherland, Lou Diamond Phillips, Terry O'Quinn, Terence Stamp, Jack Palance... Les personnages sont tous bien travaillés, et l'impression d'un lien qui unit les Regulators est présente tout au long du film. Une bande de copains impitoyablement traquée, mais unie et solidaire. Car l'histoire de Billy The Kid ne se résume pas qu'à des fusillades et autres règlements de compte. C'est également le récit d'une amitié forte et sincère. Cela, le film le retranscrit très bien !

Enfin, Young Guns s'illustre comme l'archétype du western moderne et décomplexé. Superbe bande originale, tantôt mélancolique, tantôt rock'n roll, paysages magnifiques, reconstitution historique parfaite (costumes, décors, réserve indienne...) et rythme soutenu jusqu'au générique de fin. Beaucoup d'action et de fusillades, mais également un peu d'émotion, et surtout des acteurs parfaitement dans le ton, du personnage principal aux rôles secondaires. Il émane beaucoup de sincérité et de justesse de ce film, qui constitue à mon sens la meilleure version à l'heure actuelle de l'existence courte mais mouvementée de William H. Bonney, alias Billy The Kid. A noter qu'une suite toute aussi réussie vit le jour en 1990, avec un nouveau venu aux côtés d'Emilio Estevez, en la personne de Christian Slater.

Un sacré bon western !!!

9.2

Publié le 2 Juillet 2012

Predators

Predators

Ma première vision de ce film au cinéma s'était révélée être une amère déception, même si je ne m'étais pas attendu à la surprise de l'année pour autant ! Etant fan de la franchise - surtout du premier opus de John McTiernan en fait - j'avais forcément placé la barre très haute au niveau de l'exigence, tout en sachant que la machine hollywoodienne actuelle est passée maîtresse dans l'art de plomber des sagas cultes, à coups de suites, remakes et autres préquelles... Et puis je me suis retapé le film il y a peu, et sans avoir pris un pied d'enfer, j'ai finalement revu mon opinion le concernant à la hausse...

Pour clarifier ma critique de ce troisième volet des aventures de nos rastas préférés, je vais donc élaborer deux parties bien distinctes : les qualités (+) et les défauts (-) du film.

+ : Bien qu'apparaissant légèrement tordu de prime abord, le pitch de départ se révèle en fait plutôt intéressant. Les Predators capturent directement sur Terre un échantillon de spécimens humains destinés à leur servir de gibier pour leur safari, le tout sur une planète étrangère. Leur choix n'est pas anodin, puisque les "proies" en question sont toutes rompues au maniement des armes, habituées à survivre en milieu hostile : mercenaire, forces spéciales, gangster, tueur en série, et même un yakuza...

+ : Adrian Brody dans le rôle principal. Il paraît loin le temps où notre jeune acteur au physique frêle remportait l'Oscar du meilleur acteur pour avoir joué du Chopin au piano dans le guetto de Varsovie... Adrian Brody s'est ici forgé une carrure d'athlète, et s'impose largement en terme de charisme par rapport au reste du casting, pourtant composé de fortes têtes (Danny Trejo, Laurence Fishburne, Walton Goggins, sans oublier Alice Braga et son sourire à tomber par terre...) Le major "Dutch" Schaefer a enfin trouvé son digne successeur !

+ : Plusieurs Predators au programme, et l'évocation de castes différentes et visiblement rivales au sein de cette race guerrière. Le look "customisé" des chasseurs à rastas est au top ! Sans vraiment prendre de risques, le film parvient tout de même à faire progresser un tantinet le mythe concernant cette civilisation extra-terrestre (enfin un tout petit peu quoi...)

- : Hormis les personnages interprétés par Adrian Brody et Alice Braga, les autres protagonistes ne sont guère intéressants et beaucoup trop caricaturaux. Danny Trejo est sous-exploité par exemple, et le fameux docteur au profil ambigu ne se révèle pas être un personnage très réussi. Dialogues stéréotypés et comportements formatés : ça manque clairement de surprises à ce niveau-là !

- : Le rôle attribué à ce gros nounours de Morpheus Fishburne est complètement foireux, alors même que le personnage en lui-même était plutôt intéressant. L'idée d'un homme ayant réussi à survivre plusieurs années sans se faire buter par les Predators sur une planète étrangère me plaisait bien, mais elle s'avère finalement trop rapidement torchée et mal exploitée... Dommage !

- : Deux des trois Predators se font aligner avec une étonnante facilité, ce qui remet tout de même en cause leur art guerrier pourtant si légendaire... Ils apparaissent en effet ici avec un complexe de supériorité un peu trop prononcé vis à vis de leurs proies, qu'ils sont pourtant censés connaître à fond. Lourds et peu fringants lors des corps à corps : le Predator qui s'était battu contre Schwarzy dans la jungle du Guatemala paraissait bien plus affuté...

Predators s'avère être finalement un troisième opus respectueux de ses prédécesseurs, mais manque de personnalité et d'originalité pour convaincre réellement. Calibré pour remplir un quota précis d'exigences et satisfaire un public élargi, le film ne prend jamais de véritables risques, tant au niveau du scénario, des personnages, que de l'action et d'une violence bien trop soft par rapport à certaines productions actuelles. Un film honnête et divertissant, mais qui ne fera pas date !

6.25714

Publié le 1 Juillet 2012

Predator 2

Predator 2

Trois petites années se sont écoulées depuis la sortie du premier Predator. Succès oblige, Hollywood s'est empressé de commander une suite, mais sans John McTiernan ni Arnold Schwarzenegger. C'est au modeste Stephen Hopkins qu'ait confié la tâche de réaliser ce second opus forcément très attendu. Un réalisateur qui n'avait pas prouvé grand-chose auparavant, ce qui va effectivement se vérifier à l'écran...

Nous sommes en 1997, soit une dizaine d'années après les évènements du premier film. La caméra survole un espace boisé pour finalement se poser dans le centre de Los Angeles, en proie au chaos - une intense fusillade entre trafiquants de drogue colombiens et forces de police. La transition est ici particulièrement judicieuse avec le premier film. On sort de la jungle pour atterrir en ville sous la canicule, avec des trafiquants qui nous rappellent bien évidement les guérilleros du premier opus, auxquels Dutch et ses hommes avaient mis joyeusement une sévère déculottée. Bref, pendant que tout ce petit monde s'entretue avec entrain et dans la bonne humeur, le Predator observe tranquillement le spectacle du haut d'un building, avec toujours cette fameuse vue subjective affreusement laide. Jusqu'ici, tout va bien...

Puis déboule de nulle part une voiture de police banalisée, d'où émerge un flic trempé de sueur et au taquet sur la gâchette : le Sergent Roger Murtaugh... Oups pardon, je voulais dire Danny Glover. J'oubliais que nous n'étions pas dans L'Arme Fatale, sorti trois ans plus tôt, mais bien dans Predator 2... Il n'empêche, je n'ai pas cessé de guetter l'apparition de Mel Gibson tout au long du film, tant ce bon vieux Danny peinait à se démarquer de son personnage dans L'Arme Fatale ! Constat amusant, mais qui ne sert malheureusement pas notre film en question. Danny Glover ne colle tout simplement pas à l'histoire, et souffre férocement de la comparaison avec Arnold Schwarzenegger, qui lui s'avérait parfait comme rival humain au Predator. Je ne m'attarderai pas sur les autres personnages secondaires, sinon pour saluer la présence de la "gueule" Gary Busey, et pour regretter le rôle foireux attribué à Bill Paxton dans le rôle de l'inspecteur "beau gosse et faussement drôle"...

Cette suite marque tout de même des points dans le respect que témoigne Stephen Hopkins envers l'oeuvre de John McTiernan. Les apparitions du Predator sont efficaces, et ce dernier est bien mis en valeur, même si son combat contre Danny Glover manque de punch et se termine un peu trop facilement... Mais la dernière scène dans le vaisseau s'illustre comme un parfait point d'orgue au road trip des rastas de l'espace sur notre bonne vieille Terre. Je pense notamment à la brève apparition de la salle des trophées, ainsi qu'au "cadeau" remis par le boss des Predators à cette fripouille grincheuse de Danny. Il n'empêche, on peine à retrouver dans cette suite le dynamisme et le suspense qui avaient fait le succès du premier film. Transférer l'action en milieu urbain était une bonne idée, et elle se révèle même plutôt bien exploitée ici, mais le film pêche par une réalisation sans relief et des personnages peu marquants, ainsi que des scènes d'action trop mollassonnes.

Au final, Predator 2 se révèle être une suite honorable, avec de bonnes intentions, mais clairement en-deçà de son ainé. La présence d'un grand réalisateur - du même niveau que John McTiernan - aurait été appréciable. Je regarde tout de même ce film avec plaisir, ce qui n'est pas le cas du troisième opus et de la franchise Alien Vs. Predator...

7.57407

Publié le 29 Juin 2012

Predator

Predator

1987, quelque-part en Amérique centrale. Un commando de Forces Spéciales américaines est envoyé en pleine jungle extraire des otages capturés par des guérilleros. Alors qu'ils se rendent sur le lieu de leur mission, le major "Dutch" Schaefer et ses hommes découvrent les corps atrocement mutilés de six soldats américains, dont ils ignoraient la présence dans le secteur. Le petit groupe de commandos poursuit malgré tout sa mission, jusqu'à être lui-même pris en chasse par une mystérieuse et redoutable entité, particulièrement agressive et bien équipée. Une impitoyable traque commence alors, au coeur d'un environnement hostile...

Quel cinéphile peut prétendre ne pas connaître le Predator ? Race extra-terrestre impressionnante et belliqueuse, aujourd'hui solidement ancrée au panthéon des créatures mythiques du 7ème Art. Ses deux mètres vingt de hauteur, sa stature toute en muscles, ses"dreadlocks", son équipement sophistiqué, sa sale gueule... Le prédateur quasi ultime, tout droit venu de l'espace infini, et qui s'est même payé le luxe d'ajouter le fameux Alien d'H.G. Giger à son tableau de chasse (cf. la fin de Predator 2). Car le "space warrior" à rastas se ballade de planète en planète pour se mesurer à la faune locale - sorte de rite inhérent à cette race pas vraiment portée sur les valeurs pacifistes. La bande à Schwarzy va se révéler être la cible parfaite pour un affrontement dans les règles de l'art, avec en apothéose le duel ultime entre Dutch et le Predator. Et dire qu'à l'origine, c'est un certain Jean-Claude Van Damme qui devait enfiler les collants du rasta à mandibules...

John McTiernan, en plus d'offrir à Arnold Schwarzenegger l'un de ses meilleurs rôles au cinéma, s'est illustré par un travail remarquable à la réalisation, notamment en mettant parfaitement en avant la jungle comme environnement étouffant et oppressant, dans un style parfaitement adapté à la mentalité "virile et musclée" des années 80. L'assaut du camp des guérilleros est à ce titre un grand moment d'action, sûrement l'une des meilleures scènes du genre qu'il m'ait été donné de voir depuis le début de ma carrière de cinéphile ! Explosions à gogo, mitraillage au gros calibre, corps criblés de balles projetés à plusieurs mètres de hauteur, sans oublier le lancer de couteau et la fameuse réplique qui va avec : "Aiguise-moi ça !" Ah, sacré Dutch... John Rambo n'est qu'une lopette dénuée d'humour en comparaison ! Schwarzy y assure l'une de ses meilleures prestations dans le rôle de ce meneur d'hommes charismatique et attentif envers ses ouailles. L'alchimie opère d'entrée entre lui et les autres membres de son commando, ainsi qu'avec Dillon, alias Carl Weathers, principalement connu pour son personnage d'Apollo Creed dans la saga Rocky.

Predator symbolise encore aujourd'hui le survival ultime, l'une des références incontournables en matière d'action, l'un des meilleurs rôles de l'un des acteurs les plus populaires au monde, l'apparition sur les écrans d'une nouvelle race extra-terrestre particulièrement fun, et définitivement assimilée comme rival crédible pour l'Alien de Ridley Scott et James Cameron... C'est dire ce que représente ce film, un quart de siècle après sa sortie...

9.09375

Publié le 28 Juin 2012

U-Turn

U-Turn

Un homme traverse le désert de l'Arizona au volant de sa Ford Mustang 1968, afin de rejoindre Las Vegas, où il doit s'acquitter d'une dette auprès d'un caïd local. Manque de bol, une durite pète et le voilà contraint de se poser à Superior, modeste patelin de bouseux perdu au milieu des mesas. C'est le début d'un enchaînement de galères pour notre pauvre citadin, en totale déveine sur ce coup-là, entre mauvaises rencontres et plans foireux, jusqu'à vendre son âme pour enfin quitter ce maudit bled écrasé par le soleil...

Sean Penn est au top dans le rôle de ce type sur qui la poisse semble avoir jeté son dévolu. On s'imagine parfaitement à la place de ce pauvre gars, avec sa bagnole en rade dans un trou perdu au milieu du désert, arnaqué par le seul garagiste de la région (et visiblement consanguin de surcroît...), dépouillé de l'argent destiné au caïd de Vegas lors du braquage d'une épicerie où il venait simplement acheter un putain de soda, pris à partie par l'excité local, au cerveau visiblement atrophié (excellent Joaquin Phoenix), et qui au cours de ses errements dans les... enfin la rue de Superior, va faire la rencontre d'une jeune femme mystérieusement envoutante, aussi sensuelle que déroutante, et qui va s'avérer être le plus séduisant moyen de quitter les lieux... Ah, Jennifer Lopez, quelle belle croupe tu as là... (soupir...)

Le personnage interprété par Sean Penn n'est ni sympathique, ni antipathique. Juste un intrus au milieu d'une panoplie de personnages intrigants et collant parfaitement au cadre local. Va t-il réussir à quitter ce patelin indemne ? Va t-il se taper cette métis sexy ? Va t-il accepter le marché proposé par son inquiétant mari (Nick Nolte) ? Va t-il se lâcher et enfin filer une trempe à ce pouilleux de garagiste, ou encore à ce morveux de TNT ? Quitter une petite ville semble facile au premier abord, mais le piège se referme lentement sur cet homme en rade et à bout de nerfs. Le suspense fonctionne à merveille, et les situations cocasses s'enchaînent à la pelle, avec toujours ce dénouement tragique qui se profile à l'horizon. L'atmosphère du film est en effet résolument pessimiste, à l'image des rencontres que fait notre malheureux Sean dans les environs...

Oliver Stone surprend son monde avec cette petite merveille de thriller. Casting haut de gamme, ambiance moite et malsaine à souhait, personnages troublants, mise en scène inspirée... Jamais l'Arizona et sa faune locale n'auront paru si accueillants que dans ce film trop méconnu. A découvrir de toute urgence !

8.58333

Publié le 26 Juin 2012

War of the dead

War of the dead

Durant la Seconde Guerre Mondiale, une escouade de soldats finlandais, encadrés par de vaillants soldats américains, traverse une épaisse forêt du côté de la frontière avec la Russie, avec pour objectif de neutraliser un bunker de l'Armée Rouge. Qu'est-ce que viennent branler des 'ricains dans ce merdier, ça il faudrait le demander au(x) scénariste(s), mais toujours est-il que nos braves compères se retrouvent confrontés à une petite armée de morts-vivants tout droit venus de l'ex-Empire Teutonique... La Seconde Guerre Mondiale, des zombies... nazis bien évidement... Original, n'est-il pas ?

Dans le rôle du courageux et téméraire capitaine américain, j'ai nommé ce cher Andrew Tiernan. Nom sûrement totalement inconnu pour la plupart d'entre-vous, mais qui figurait pourtant au générique d'un certain The Bunker, sorti quelques années plus tôt, et qui se déroulait... tiens, pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec des zombies adhérents au parti National Socialiste... Le reste du casting ne mérite pas d'être mentionné, au vu de la piètre qualité générale des acteurs. En même temps, le zouave qui a pondu les dialogue ne les a pas vraiment aidé sur ce coup-là ! Quant au scénario, c'est bidon de chez bidon, avec cette impression que l'histoire a été torchée au fur et à mesure que les scènes se tournaient : en roue libre quoi !

Pourtant, malgré cet amateurisme omniprésent dans la direction des personnages, le film parvient quand même à éviter le naufrage complet et un ticket d'entrée en place V.I.P. à Nanarland. En effet, il est honnête de louer l'effort consenti par la réalisation d'instaurer une atmosphère angoissante, ou tout du moins travaillée. Les décors sont effectivement dans le tempo, notamment le fameux bunker dans la deuxième partie, de même que les costumes d'époque attestent d'un certain sérieux appréciable. Ajoutons à cela un rythme soutenu et de l'action à gogo, et l'on obtient au final une petite série B honnête et divertissante, à défaut d'être maladroite.

Trop d'imperfections viennent ternir un tableau pourtant encourageant sur la forme. Mais la direction des acteurs, définitivement à chier, vient malheureusement plomber l'ensemble. A voir pour le délire, c'est tout !

4.66667

Publié le 21 Juin 2012

Contagion

Contagion

Un mystérieux virus fait son apparition en Asie du sud-est, avant de se répandre rapidement à travers le monde entier, par le biais des moyens de transport modernes. Le moindre contact physique favorise la propagation du virus, qui contamine ainsi à grande échelle et de manière fulgurante. Le scénario classique d'une pandémie mondiale - sorte de fantasme apocalyptique très courant dans nos sociétés contemporaines (et dont les invasions de zombies en sont un dérivé...)

Steven Soderbergh traite ici son sujet de la manière la plus réaliste qui soit, proche même du style documentaire. Pas très bandant au niveau spectaculaire, mais extrêmement efficace d'un point de vue ludique. Le film détaille en effet les différentes étapes de contamination du virus, à travers sa propagation et ses effets rapides sur les victimes, de même que les réactions de la population et des autorités par rapport à l'amplification du phénomène : inquiétude, panique, paranoïa, mises en quarantaine, émeutes, recherche active d'un remède, dissimulation d'informations au grand public, le contre-pouvoir d'internet et de ses blogs... De ce fait, le film aborde beaucoup de points de vue et d'histoires parallèles, mettant en scène nombre de personnages auxquels il est difficile de s'attacher.

Malgré son implacable réalisme, ce film me laisse une impression mitigée. Trop de distance avec le spectateur, un manque criant d'émotion et d'empathie envers les personnages, et enfin un style narratif peut-être un peu trop "scolaire"... Intéressant, mais peu palpitant. Il n'empêche, le sujet traité reste flippant et d'actualité : il y a de quoi devenir parano !

7.8

Publié le 17 Juin 2012

Chuck

Chuck

Burbank, près de Los Angeles en Californie. Chuck est un jeune homme proche de la trentaine, et qui travaille chez Buy More, une grande surface d'électroménager et d'électronique. Passionné d'informatique et légèrement geek sur les bords, Chuck se satisfait d'une vie simple et routinière, sans véritable ambition... Jusqu'au jour où il reçoit un e-mail d'un ancien camarade d'université, lequel contient en fait la base de données cryptées de l'ensemble des informations détenues par la CIA et la NSA : l'Intersect. Un programme ultra-secret désormais implanté dans l'inconscient de Chuck, se manifestant par des flashs à la vue de certaines personnes ou d'objets fichés, et faisant désormais de Chuck une cible ou un allié pour les différentes agences secrètes gouvernementales. La NSA envoie ainsi l'un de ses meilleurs éléments à Burbank, l'impitoyable colonel John Casey, pour éliminer Chuck, tandis que la CIA dépêche sur place l'un de ses meilleurs agents, la sexy Sarah Walker, pour le protéger...

La série mêle ainsi habilement divers genres, de la comédie à l'espionnage, en passant évidemment par l'action, ainsi qu'une touche de romance non négligeable, et qui s'appuie notamment sur la relation ambigüe entre Chuck et l'agent Walker (Sarah pour les intimes). Ce couple de personnages constitue en fait l'axe central de l'intrigue, autour duquel s'articulent divers personnages secondaires, pour la plupart très attachants. Morgan Grimes en premier lieu, le meilleur pote de Chuck, sorte de geek en puissance, immature et maladroit, drôle et profondément attachant. Bref, le genre d'ami fidèle que tout le monde rêverait d'avoir ! Le colonel John Casey ensuite, brillamment interprété par Adam Baldwin, sorte de gros molosse au taquet sur la gâchette, obéissant au doigt et à l'oeil à sa hiérarchie, porté par d'irréprochables valeurs républicaines, et pour qui ses missions d'agent de la NSA sont toute sa vie. Un personnage un tantinet caricatural, à l'image de la série en général d'ailleurs, mais qui va progressivement évoluer au fur et à mesure des épisodes, pour finalement devenir un ami précieux pour Chuck et son entourage. Viennent ensuite le Captain Awesome ("Capitaine Génial" en français), le beau-frère de Chuck, sorte d'Apollon des temps modernes, ainsi que le désopilant duo Jeffster et ses tubes mythiques made-in BuyMore, "Big Mike"... Une galerie de personnages haute en couleurs, et qui constitue de fait l'atout principal de la série.

C'est en effet l'attachement que l'on éprouve à l'égard des personnages qui maintient l'intérêt de la série tout au long de ses cinq saisons. Un univers sympathique et décomplexé, beaucoup d'humour et un rythme soutenu, parfois même trop... Car la série abuse un peu trop des situations improbables et exagérées, notamment en terme d'action et d'espionnage. James Bond a trouvé à qui parler ! Si les premières saisons se concentrent essentiellement sur la relation amoureuse qui se forme (très) progressivement entre Chuck et la ravissante Sarah Walker, les deux dernières saisons s'appuient quant à elles davantage sur des intrigues de plus en plus farfelues à base d'espions et d'organisations secrètes en tous genres. Il est d'ailleurs assez flagrant de constater à quel point les scénaristes ont pêché en matière d'inspiration à partir de la saison 4. Les personnages de bad-guys notamment, très nombreux dans la série, auraient par exemple mérité un meilleur traitement, tant en matière d'originalité que de charisme. Au fur et à mesure que la série progresse, l'intrigue finit par être reléguée au second plan, au profit de sous-intrigues davantage axées sur l'humour et sur le capital sympathie des différents personnages. Sympathique, mais également un peu trop répétitif...

Au final, j'ai beaucoup apprécié cette série légère et décomplexée. Chuck et Sarah forment un très beau couple à l'écran, et les mimiques de Morgan me font toujours autant rire. A noter d'excellentes musiques tout au long des 91 épisodes, ainsi q'un impressionnant panel de guest stars ! Maintenant, et comme beaucoup de séries contemporaines, les producteurs ont peut-être un peu trop tiré sur la corde pour d'évidentes raisons pécuniaires... Mais je ne m'en plains pas trop, car le plaisir de retrouver Chuck et sa clique a toutjours été présente durant ces cinq saisons. See you, Chuck !

9

Publié le 10 Juin 2012

Le Territoire des Loups

Le Territoire des Loups

Un avion s'écrase quelque-part en Alaska lors d'une tempête de neige. Sept survivants émergent des décombres de l'appareil, pour se retrouver confrontés à une horde de loups particulièrement féroces et agressifs. Le début d'une traque mortelle à travers les étendues enneigées et hostiles d'un territoire inconnu...

Nous sommes ici dans le cadre d'un survival animalier typique, au coeur des grandioses paysages d'Alaska. Mais ce qui frappe d'emblée ici, c'est l'impressionnante apparence des fameux loups en question, de même que leur comportement vis à vis des humains qui sont malencontreusement venus empiéter sur leur territoire. Le réalisme concernant les animaux n'était visiblement pas une priorité pour le réalisateur, et je regrette ainsi l'absence de véritables loups dans le film. Les images de synthèse n'ont, à mon avis, pas leur place dans un film de ce genre. Le chef de meute - dit mâle alpha - se révèle même carrément caricatural dans son apparence, jusqu'à gâcher une certaine partie du suspense...

Mais au-delà ce surprenant aspect, le reste du film s'avère franchement réussi, et ce à presque tous les niveaux, hormis une caméra un peu trop mobile lors des scènes d'action, de même qu'un final légèrement frustrant. Les paysages sont ainsi très bien filmés, et les acteurs s'avèrent convaincants dans leurs rôles de rescapés impitoyablement traqués. Sans être forcément très développé, chaque personnage peut être rapidement identifié, et ainsi gagner en empathie de la part du spectateur. Liam Neeson est évidement impeccable et renforce le film de son charisme : un très grand acteur ! L'atmosphère du film est également particulièrement réussie, tant au niveau du contexte (froid, isolement, menace des loups) que du suspense.

J'ignore le pourquoi du délire avec ces canidés tout droit sortis d'un fantasme caricatural, mais The Grey s'en tire tout de même avec les honneurs pour le coup, en proposant un spectacle intense et viscéral, sans être dénué d'émotion. Globalement réussi !

7.77778

Publié le 9 Juin 2012

Prometheus

Prometheus

Pour le fan inconditionnel de l'univers Alien tel que moi, la mythique saga de S.F. représente une vision crépusculaire et pessimiste des confins de l'espace. En 1979, le monde entier découvrait avec fascination une nouvelle race extra-terrestre à l'apparence terrifiante et extrêmement agressive, qui s'est rapidement hissée sur le podium du bestiaire fantastique. Les trois autres films qui ont suivi l'oeuvre de Ridley Scott ont progressivement dessiné des contours un peu plus précis à cette race de prédateurs de l'espace, tels que leur faculté de se reproduire, leurs galeries à l'architecture macabre, leur système de colonies insectoïdes avec à leur tête l'impressionnante reine, leur sang et sa forte composante d'acide... Mais le mystère est toujours demeuré durant toutes ces années quant à la véritable origine de ces dangereuses créatures... jusqu'à ce que les premières rumeurs concernant Prometheus se répandent sur internet...

On nous a raconté tout et n'importe-quoi sur cette préquelle, censée se dérouler plusieurs dizaines d'années avant l'atterrissage du Nostromo sur LV-426. L'univers de la saga était évidement lié à ce nouveau film, mais Ridley Scott insistait régulièrement sur la distance qu'il y avait à maintenir entre sa nouvelle oeuvre et la saga qu'il avait initié en 1979. L'attente fut énorme et forcément lourde d'appréhension au regard des espoirs suscités par le retour de Ridley Scott dans l'univers mythique qu'il a lui-même contribué à créer. On nous avait annoncé un film sombre et angoissant, spectaculaire tout en étant profond, et qui surtout allait répondre à certaines des questions restées en suspens depuis tant d'années, telles que l'origine du fameux Space Jockey entrevu dans le premier film, et bien entendu quelques mystères entourant l'origine des fameux aliens...

Budget faramineux, casting en béton (Charlize Theron, Guy Pearce, Michael Fassbender, et la révélation Noomi Rapace), visuel impressionnant... Tous les espoirs de voir apparaître un nouveau chef-d'oeuvre de la S.F. étaient permis, mais je pense qu'au final, beaucoup de fans de la saga sont ressortis déçus, amers et frustrés du cinéma. Non pas que le film soit mauvais, mais au vu des exigences élevées et légitimes des fans, le résultat ne peut remporter l'adhésion. Point d'ambiance crépusculaire, un suspense très inégal et un manque flagrant de personnalité achèvent de faire de ce film une oeuvre bancale. Trop de questions laissées en suspens, des personnages peu développés, des créatures tentaculaires qui sortent de nulle part, des sous-intrigues inutiles... Le film s'égare trop souvent dans différentes directions, alors que la force de la saga était de s'en tenir à un style bien particulier axé sur le survival horrifique, sous la forme du huit-clos (vaisseau spatial, complexe colonial, pénitencier désaffecté...)

Formaté comme le prototype idéal du blockbuster estival, Prometheus s'illustre finalement davantage comme l'introduction d'une nouvelle franchise, que comme la révélation tant attendue aux questions que nombre de fans de la saga Alien se posaient et se posent encore... Une sorte de pétard mouillé, qui ne se distinguera pas à coup sûr comme une oeuvre culte. Déçu et circonspect quant à la suite des évènements...

7.27907

Publié le 6 Juin 2012

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