Voir la fiche complète du film : All the Creatures Were Stirring (Rebekah McKendry, David Ian McKendry - 2018)

All the Creatures Were Stirring - Critique

Entre science-fiction, horreur, fantastique et classique littéraire (!), All the Creatures Were Stirring est un film à sketches inégal. En dépit d’une variété appréciable et deux récits qui se démarquent du lot, le reste demeure stérile, dans le sens où la narration est creuse et les enjeux presque inexistants. De plus, l’aspect pseudo-comique de certaines occurrences ne fonctionne guère. Ce qui rend l’initiative vaine à défaut d’être louable.

Publié le 27 Décembre 2019 par Dante_1984
Voir la fiche de All the Creatures Were Stirring
4
Noël Extra-Terrestre

Les films à sketches ont le mérite de mettre en scène des récits dont le contenu ne peut tenir sur la longueur. En ce sens, le principe reste similaire à un recueil de nouvelles. Le concept peut compiler des histoires qui ne présentent pas forcément de liens entre elles. Toutefois, la majeure partie des productions proposent un fil rouge et une thématique précise. Qu’il s’agisse de science-fiction, d’horreur ou même de fantastique, la cohésion de l’ensemble permet ainsi d’exploiter un sujet sous différents points de vue. All the Creatures Were Stirring souhaite donc s’insinuer dans les contes de Noël, mais pas sous l’angle angélique qui leur sied généralement. Une idée déjà évoquée avec A Christmas Horror Story.

 

Et le Père Noël secret de cette année est...

Pour ce faire, l’introduction des histoires se fait par l’entremise d’une représentation théâtrale dans un cadre aussi médiocre que les acteurs sur scène. La décoration dépouillée et les exercices de mime pathétiques auxquels ils s’adonnent sont censés illustrer chaque récit. Du point de vue du public, l’aspect fauché reste délibéré. Ce qui prête à sourire. Cependant, le fil rouge n’est nullement essentiel, n’en déplaise à cette volonté d’insinuer progressivement la fiction à leur propre situation. Cela passe par des allusions, des réparties similaires ou encore des coïncidences. L’idée est bonne, mais elle demeure au stade des intentions.

Les intermèdes sont trop furtifs pour développer un contexte suffisamment crédible. De même, les personnages ne sont que des prétextes mal encadrés. L’aura ténébreuse, empreinte de mystères, de ce théâtre de quartier n’est donc qu’à peine esquissée. En ce qui concerne les histoires en elles-mêmes, elles présentent une variété évidente. On touche aux mythes de Noël, notamment avec « All Through the House », une version moderne d’Un Chant de Noël de Charles Dickens. Avec une approche expérimentale, l’essai reste amusant tant dans sa finalité que dans ce qu’il sous-tend, eu égard aux valeurs de Noël opposées au mercantilisme de notre époque.

 

Les décorations de Noël ne sont plus ce qu'elles étaient.

Seulement, toutes les histoires ne sont pas aussi complètes, dans le sens où elle présente une narration cohérente et une morale. Preuve en est avec « The Stockings Were Hung », censé dénoncer la compétitivité professionnelle au sein d’une grande entreprise. L’intrigue affiche une tonalité horrifique qui propose de jouer au Père Noël secret avec des cadeaux mortels. Un traitement guère emballant qui ne possède aucun épilogue et encore moins d’explications sur cette soirée de réveillon d’une tristesse absolue. Quant à « Dash Away All », l’idée initiale d’un croque-mitaine itinérant se révèle intéressante si elle ne présentait pas une multitude d’incohérences dans son déroulement.

Même constat pour « Arose Such a Clatter » qui part sur de bonnes bases avant de sombrer dans un ridicule consommé. Là où on s’attend à une réappropriation de la légende de Krampus, comme Saint l’avait fait avec Saint-Nicolas, on se confronte à une approche sans âme. Cette incursion aux faux atours de survival animalier est aussi comique que pathétique. En guise de conclusion, il demeure néanmoins une histoire qui se distingue réellement du lot : « In a Twinkling ». Sur fond de science-fiction, les fêtes de Noël se parent d’un enlèvement extraterrestre digne de Twilight Zone. La singularité de l’ambiance, le contraste du noir et blanc (format 4/3) avec quelques notes de couleur, la dinde sucrée… Un style décalé et déconcertant qui se montre à la fois original et référentiel.

 

Des extraterrestres hauts en couleur !

Au final, All the Creatures Were Stirring est un film à sketches qui n’hésite pas à prendre des risques dans son approche du genre. Malheureusement, la disparité des histoires trahit de nombreuses inégalités. Errances narratives, problèmes de rythme, inutilité de certains pans, interprétations amateuristes… En plus d’un fil rouge pour le moins dispensable, on se retrouve avec trois récits médiocres qui, à leur manière, ressassent les défauts précités. Il demeure néanmoins deux intrigues aux qualités évidentes. Le travail sur le fond et la corrélation avec d’autres époques permettent de proposer des incursions curieuses, non dénuées d’intérêt dans leur mélange des genres et leur évocation de références élogieuses. Toutefois, trop peu pour conseiller ce métrage.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

La dernière maison sur la plage

La dernière maison sur la plage

Particulièrement prisé du cinéma bis, le rape and revenge a connu un succès notable dans les années 1970-1980 où les pellicules scabreuses rivalisées de perversions, de violences et d’humiliation envers la gent féminine. Avec des titres comme La dernière maison sur la gauche ou I spit on your grave , les Anglo-saxons ont posé les bases d’un sous-genre qui, au même titre que le slasher ou le...
Les Dents de la Nuit

Les Dents de la Nuit

Attention, ceci est un avertissement : Amoureux de l'humour fin et du bon goût, vous pouvez d'ors et déjà passer votre chemin. En effet, vous ne trouverez dans cette comédie vampirique que des blagues lourdes, des jeux de mots vaseux et une quantité énorme de phrases à connotation sexuelle. Pour vous le prouver, voici quelques exemples : - Une personne demande à un dentiste comment il...
Hinamizawa: Le Village Maudit

Hinamizawa: Le Village Maudit

En 1983, Keiichi emménage dans le petit village d'Hinamizawa. Au sein de son école et en compagnie de ses nouvelles amies, il apprend les étranges croyances locales et une malédiction qui semble se répéter tous les ans lors d'un festival. Bientôt, la fête approche et, avec elle, la mort risque de frapper à nouveau... Adapter un manga en jeu vidéo s'est déjà vu par le passé. Ghost in the shell,...
Laid to Rest

Laid to Rest

Laid to Rest n'a toujours pas connu les honneurs d'une sortie en Europe francophone, que ce soit au cinéma ou en DTV. Un sort étonnant au vu de la réputation correcte du bazar sur le net, mais finalement assez logique si l'on ne tient compte que de ses quelques qualités intrinsèques. On pourrait toujours objecter en avançant que de nombreux DTV sont bien moins réussis que ce Laid to...
Bad Kids go to Hell

Bad Kids go to Hell

Le slasher est un genre qui fut répandu durant les années 2000, largement remis au goût du jour grâce au Scream de Wes Craven et décliné sous plusieurs emballages : Souviens-Toi l'été Dernier , Urban Legend , Cherry Falls ... Malgré des meurtres différents, des lieux différents, des mobiles différents, tous ces films semblaient semblables. Ce genre, qui plaisait fortement aux adolescents de l'...

Devinez le film par sa tagline :

Decide the truth for yourself.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !