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Amityville : Darkforce - Critique

Un septième volet qui rehausse le piètre niveau de ses prédécesseurs, notamment grâce à des thématiques bien intégrées aux phénomènes paranormaux, comme la folie ou l’obsession créatrice. Toutefois, Amityville – Darkforce n’évite pas les maladresses et les écueils propres aux productions bis sur le plan de la réalisation et de la narration.

Publié le 5 Mai 2019 par Dante_1984
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Miroir

Depuis le second volet, la saga Amityville n’a plus grand-chose à offrir. Les suites se sont enchaînées et se sont révélées au mieux moyennes, au pire d’une infâme nullité. Le fait de voir arriver une septième itération relève donc plus de la gageure cinématographique que d’une nécessité à fournir une nouvelle pierre au mythe du 112 Ocean Avenue. La qualité déclinante, le manque d’inspiration et un budget restreint ont tôt fait de péricliter la franchise dans les affres des productions bis bon marché. D’ailleurs, le présent métrage en possède tous les atours, à ceci près que la distribution semble rehausser le niveau des précédentes tentatives en la matière.

Il est beau mon miroir possédé ! Il est beau !

Après son exécrable prédécesseur, le film de John Murlowski signe et persiste avec le concept initié par le quatrième opus. À savoir, un objet hanté par le ou les démons d’Amityville. La demeure, elle, n’a qu’une importance anecdotique. Tout juste peut-on l’apercevoir à travers ce fameux miroir. A l’instar des autres bibelots présentés jusque-là, il est une fois de plus à l’origine des phénomènes paranormaux qui tendent à survenir aux moments les plus inopportuns. Ici, il ne sera pas forcément question de manifestations directes, même si l’on distingue çà et là de la manipulation d’objets. L’intrigue se focalise surtout sur la manipulation psychologique et l’influence exercées sur les esprits, fragiles de préférence.

Même si la tournure est souvent prévisible et peu percutante dans ce qu’elle suggère, le procédé permet d’aborder le genre d’une manière un tant soit peu différente. Hormis des décès «accidentels» et un suicide, le miroir s’attarde à refléter les peurs et la véritable nature des individus. L’idée est plutôt bonne, mais sa portée s’atténue par un cheminement assez lancinant pour en apprécier son potentiel. On dénotera une connotation très psychanalytique soutenue par le personnage principal. En cela, l’intrigue brasse des sujets intéressants et non dénués de sens pour se pencher sur la question de la hantise ou de la possession par l’entremise d’objets jugés eux-mêmes habités par le malin.

Le petit plan opportuniste du film pour justifier son lien avec le 112 Ocean Avenue

Ainsi, on aborde la peur de l’héritage familial, notamment le rapport et l’influence de l’hérédité parentale au regard d’une éventuelle aliénation mentale. La notion de folie est ici traitée plus ou moins habilement avec une véritable remise en question du protagoniste par rapport à sa quête d’identité, en particulier celle d’un passé refoulé. Les traumatismes de l’enfance et le blocage psychologique s’appuient sur une histoire proche de celle des DeFeo et de leur pendant fictif, les Montelli. L’allusion aurait pourtant gagné à être davantage développée. Autre point essentiel qui forme le liant du scénario: le processus de création artistique (peintre, photographe...) et l’obsession qui en découle.

Bien que le travail de fond manque de constance et parfois d’approfondissement, il est étonnant de découvrir une production de seconde zone s’atteler à de tels sujets. En dépit d’une trame percluse de poncifs et d’une progression linéaire, les ambitions sont nettement revues à la hausse. Certes, on est bien loin des deux premiers opus. Pour autant, l’intrigue est beaucoup plus ambivalente que ce que la saga nous avait habitué jusque-là. Enfin, si l’on écarte les écueils de circonstances, propres à une mise en scène classique, des effets spéciaux ridicules, des réparties sommaires et des intervenants secondaires assez surfaits. Les interactions entre colocataires sont trop sporadiques et fluctuantes pour convaincre.

Une véritable langue de vipère ce démon...

Au final, Amityville - Darkforce surprend par les sujets qu’il brasse au sein d’une histoire relativement prévisible. Le traitement permet d’apprécier une approche différente pour mieux s’éloigner de la médiocrité de ses prédécesseurs. On regrette néanmoins des allusions trop furtives au 112 Ocean Avenue et un manque de cohérence essentiel avec les faits qui s’y sont déroulés. De même, la forme se veut assez maladroite dans l’exposition de la trame. On se retrouve donc avec un film accablé par des défauts notables, mais qui se sauve par une introspection assez audacieuse. Cette dernière parvient à trouver un véritable intérêt à un objet possédé, en l’occurrence le miroir. Correct, compte tenu des moyens sollicités.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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