Voir la fiche complète du film : Détour Mortel 3 (Declan O'Brien - 2009)

Détour Mortel 3 - Critique

Une seconde séquelle un peu en-dessous de ses prédécesseurs, mais qui ne dénote pas dans la saga des Détour Mortel...

Publié le 27 Décembre 2010 par Geoffrey
Voir la fiche de Détour Mortel 3
6
Forêt

La saga des Detour Mortel, c'est un premier épisode excellent, qui ne renouvellait pas le genre du survival, mais appliquait la récette avec bonheur, le tout saupoudré de quelques fulgurances géniales. La suite avait eu le bon goût de rester dans cette ambiance de divertissement en proposant au spectateur un spectacle fun et décomplexé qui s'assumait totalement.
Le risque était donc grand pour que ce troisième tombe dans la facilité et/ou dans la médiocrité.

Fort heureusement, il n'en est rien! Et si ce Detour Mortel 3 n'atteint pas la qualité du premier opus, ni même du deuxième, il talonne ce dernier de très près.


Dans le nichon, tout est bon!


Et ce n'est pas lui qui va dire le contraire...

Alors qu'ils partent faire du camping en forêt, Fonda et ses amis sont attaqués par Three Finger, un mutant cannibal dégénéré. Bien que Fonda réussisse à survivre au massacre, ce n'est pas le cas de ses compagnons. La jeune femme est alors livrée à elle-même, seule dans les bois... mais pas pour très longtemps, puisqu'elle finit par croiser la route d'un groupe de prisonniers, victimes de l'accident du bus qui les transportait. Ils décident alors de s'unirent pour lutter contre les attaques de Three Finger...


Une énucléation de toute beauté.

Le second volet avait marqué un tournant dans la saga en offrant une action ininterrompue et très second degré avec son émission de télé-réalité. Il fallait donc trouver un moyen de proposer un spectacle aussi réjouissant, sans tomber dans la redite, et pour cela, quoi de mieux que d'opposer aux mutants dégénérés des adversaires plus costauds qu'eux en la personne d'une bande de taulards évadés. Idée savoureuse s'il en est, cela se traduira à l'écran par une belle brochette de sales gueules et des scènes souvent cocasses.
Il faut dire que les acteurs qui incarnent les prisonniers ont bien la tête de l'emploi et tiennent correctement leur rôle. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Gil Kolirin, un grand costaud tatoué mais bête comme ses pieds. Une brute sans cervelle en somme.
Face à lui, Tamer Hassan assure le contrepoids de testorérone et incarne avec conviction Chavez, le chef autoproclamé de la bande.

Tout ce beau monde n'est toutefois rien comparé à la superstar de la saga des Détour Mortel, j'ai nommé Three Finger le mutant!


Yiiihaaa!!!

Le dangereux cannibal est dans cet opus présenté comme un boogeyman invicible, mais ingénieux quand il s'agit de piéger ses victimes. Arc à flèches, barbelés, fils coupants, hache sont autant d'instruments qu'il utilise pour explorer en détail l'anatomie intérieure de ses proies. Une variété assez bien agréable car elle permet au réalisateur de régulièrement surprendre le spectateur.
La promotion de Three Finger (Trois Doigts pour les anglophobes) au status de grand méchant va de pair avec une augmentation de ses "pouvoirs", car si dans les deux premiers épisodes il faisait montre d'une certaine résistance physique, il est ici franchement immortel. Rappelons tout de même qu'il survivait à l'incendie puis l'effondrement de sa maison dans Détour Mortel 1, puis à un coup de fusil de chasse à bout portant dans le deuxième opus. A l'instar d'un Jason Voorhees ou d'un Michael Myers, on a beau le tuer, il revient toujours. Et sans trop en révéler, Détour Mortel 3 pousse le bouchon un peu loin à ce niveau.
Three Finger est cette fois flanqué d'une gamine aussi moche que lui, que l'on soupçonne d'être le bébé aperçu à la fin du second opus (mais rien n'est sûr). Quoiqu'il en soit, ce couple improbable va en faire voir des vertes et des pas mûres à notre groupe de taulards.

Il y a par contre un point qui chiffonne: comment ces gens peuvent-ils continuer à perpétrer leurs actes barbares sans être inquiétés par les autorités. Car après les événements survenus dans le deuxième épisode, on aurait pu penser que quelqu'un en aurait entendu parler. Une équipe complète de télévision et une bande d'acteurs ne disparaissent pas ainsi. Surtout que les producteurs devaient être au courant de leur présence à cet endroit, que les actes de Three Finger et ses comparses ont été filmés, etc...
Mais bon, ces considérations ne valent que si une continuité temporelle logique existe entre les films, ce qui est loin d'être certain malgré quelques références aux épisodes précédents (la tour en ruine, le fait qu'il n'y ait plus que deux mutants). Il vaut donc mieux éviter d'en tenir compte et profiter du spectacle.


Une belle brochette d'enfoirés... (et pas ceux des restos du coeur)

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si le film avait bénéficié d'un peu plus de moyens.
Produit pour le marché de la vidéo, le film est parfois limité par son budget, et c'est dommage. Il essaye de compenser cette faiblesse par divers artifices, mais n'y parvient pas toujours, ce qui fait qu'entre l'intro survitaminée et le moment où Three Finger passe aux choses sérieuses, il y a quelques longueurs. Les prisonniers papotent, s'engueulent, se promènent dans les bois, s'engueulent encore et pendant ce temps, le spectateur attend. Heureusement, la sympathie des acteurs fait passer la pilule et permet de ne pas décrocher.

Par contre, quand les mutants passent à l'action, on se régale.
Three Finger a décidé de diversifier ses activités et ses méthodes pour tuer s'avèrent des plus jouissives. Quelques effets blue-screen dégueulasses et des effets gores en CGI assez mal foutus viennent parfois gâcher la fête, mais dans l'ensemble, les effets sanguinolents sont bons et la réalisation de Declan O'Brien est très correcte.

Au milieu de tout ce bazar, on notera une scène très sembable à la célèbre introduction du Cube de Vincenzo Natali (mais en moins bien fait). Hommage, copie ou coincidence? A la limite, on s'en fiche puisqu'on s'amuse.
Et c'est bien là la principale réussite de cet épisode: il est fun. Le pari de succéder dignement à ses prédécesseurs est donc réussi.


Three Finger se diversifie...

Bref, vous l'aurez compris, j'ai bien apprécié de troisième opus malgré ses défauts. Ce n'est certes pas un chef-d'oeuvre, mais les survival sortant de la banalité sont tellement rares ces derniers temps que l'on ne fera pas la fine bouche devant une oeuvre certes imparfaite, mais généreuse.
Si vous avez aimé Detour Mortel 1 & 2, n'hésitez pas à visionner le 3.
 

 

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

Blood on the Highway

Blood on the Highway

Faisant route vers un concert réputé trash, trois jeunes gens, Carrie, Bone et Sam, se perdent et échouent à Fate, un patelin à première vue sans histoires, mais infesté de vampires. Depuis l'épatant Shaun of the Dead (2003), les parodies de films d'horreur retrouvent un second souffle. Ici, le duo de cinéastes Epstein-Rowan s'attaque donc au mythe vampirique. Revenu à la lumière par le biais de...
Blood Glacier

Blood Glacier

Hormis le slasher Trois jours à vivre et de modestes exceptions, le cinéma autrichien n’est guère prolifique en matière de films d’horreur. Très discret sur la scène internationale, ce type d’initiative ne dépasse guère le tour des festivals ; au mieux, une sortie en DTV. Après s’être attelé aux zombies avec Rammbock , Marvin Kren se penche sur le survival animalier en...
Dôme

Dôme

En 2009, Stephen King signe l'un de ses plus longs textes avec Le fléau et Ça : Dôme . Un roman-fleuve de près de 1600 pages où l'on suit le quotidien de Chester's Mill, une petite bourgade du Maine, prisonnière d'un dôme invisible et impénétrable. La qualité et le succès du livre n'étant pas vraiment une surprise, il paraissait inévitable pour voir son adaptation télévisée sortir des cartons...
The Creeps

The Creeps

Au rayon grosse débilité profonde, je voudrais The Creeps de Charles Band de chez Full Moon. Les grandes figures monstrueuses de la littérature ont inspiré plus d'une fois les amateurs de bis et de films d'horreur. En témoigne les différentes adaptations du monstre de Frankenstein de Mary Shelley, de Dracula de Bram Stoker ou encore de la momie et du loup-garou. D'ailleurs, même les...
Killer Shark

Killer Shark

Après un Lake Placid 3 de sinistre mémoire, Griff Furst, grand spécialiste des productions de seconde zone, s’est attelé à démonter un autre mythe du survival animalier: le requin. Certes, il n’est pas le seul et encore moins le premier à s’évertuer dans un sous-genre où l’absurdité des faits rivalise de bêtises et de médiocrité. Il ne se décourage pas pour autant pour...