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Feast

Un film simple, efficace et drôle, mais aussi gore et sexuel...
Publié le 1 Mai 2012 par AqMEVoir la fiche de Feast
7
Mutant

Le gore et le fun, ce sont deux choses qui vont bien ensemble, et un grand nombre de réalisateurs l'ont bien compris. Évidemment, il ne faut pas non plus que cela devienne trop lourdingue au risque de devenir n'importe quoi et de finir dans les oubliettes, sauf pour les amateurs de bizarreries et autres malades mentaux.

Après avoir fait un petit tour avec Dogma, film qui a connu son petit moment de gloire et de polémiques, Ben Affleck et Matt Damon, deux acteurs assez friands du genre et aimant les choses irrévérencieuses, décident de produire un film d'horreur à la fois sale et relativement drôle. Ce film, ce fut Feast, un métrage qui a fait parler pour son scénario simpliste et son coté gore assumé.
Mais que vaut vraiment ce film ? Mérite-t-il son succès ? Ben Affleck et Matt Damon seraient-ils de vrais geeks déguisés en beaux gosses, preuve qu'il est possible d'être passionné par un genre et d'être charmant ?


Comment ça j'ai pas le droit à la vodka pour délit de faciès!

Le scénario est on ne peut plus simple. Le film débute avec une présentation assez loufoque et plutôt drôle des différents personnages dans le bar. Tout cela annonce la couleur et on comprend alors que l'on va être devant un spectacle loufoque et trash. C'est là que surgit un mec en sang, arme au poing et qui parle de monstres se dirigeant vers le bar. Il se propose de sauver les clients du bar. Sauf que le mec se fait vite décapiter et que les personnes vont subir une attaque éclair de bestioles humanoïdes, mais redoutablement féroces. Dès lors, il va falloir survivre et trouver un moyen de se sortir de ce bazar.
Ce pitch n'est pas sans rappeler un certain Une nuit en enfer, sauf qu'ici les démons ont pris la place des vampires. Bref, on va suivre les différentes tentatives des personnages pour survivre et les attaques éclairs et gores des monstres. C'est simple, mais est-ce que c'est efficace?

L'ambiance rappelle aussi le film de Robert Rodriguez, car on ressent une atmosphère moite, chaude et desséchante. D'ailleurs, les couleurs jaunes, rouges et marron renforcent cette impression d'étouffement. Néanmoins, cela n'est qu'un bonus de plus car le film ne cherche aucunement à instaurer une quelconque ambiance stressante pour le spectateur. Ici, tout n'est qu'action et sang qui tâche. Ceci dit, John Gulager, le réalisateur cherche quelques plans intéressants et quelques passages, en plus d'être drôle instaurent tout de même un certain stress au spectateur, comme la nana qui doit aller chercher le semi-remorque au milieu des monstres, une scène à laquelle on assiste par dans un trou du bar. Finalement, la gonzesse fini par prendre le camion et se barrer avec sans prendre la peine de sauver ses petits camarades. Scène hilarante, mais assez stressante aussi.

Malheureusement, un problème de taille plombe le film, c'est cette foutue caméra qui bouge dans tous les sens lors des scènes d'action. C'est très vomitif et rend la chose plus brouillonne. Quelque part, c'est un peu le mécanisme qui masque les lacunes du réalisateur.


T'avais raison, elle n'était pas super cette pizza quatre fromages...

Parlons un peu des acteurs : le seul acteur reconnaissable -Eric Dane de la série Grey's Anatomy- finit rapidement en chair à saucisses. Pour le reste, il n'y a que des inconnus au bataillon, mais certains tirent leur épingle du jeu. Il s'agit surtout des personnages féminins, car elles possèdent un background beaucoup plus prononcé et sont donc plus intéressantes.
Du coté des acteurs masculins, on se retrouve avec une fraternité assez intéressante avec un homme que l'on pense être un connard et son frère handicapé et qui finalement reste assez attachant. Par contre, d'autres personnages restent assez inutiles, comme la lesbienne ou encore l'infecté qui pense son temps à saigner des asticots et à faire l'endormi.

Par contre, les amateurs de tripaille, de démembrements, de morts affreuses, de décapitations, bref, les amateurs de gore seront servis. Il faut dire que le film est fait pour ça et que ce soit du sang, du sperme ou du liquide indéterminé, ça gicle dans tous les sens. Alors évidemment, on a toujours les sempiternels arrachages de têtes, les membres qui se coupent, les corps qui se font dévorer, les yeux qui se font arracher, on a toutes ces joyeusetés qui font de Feast une sorte d'orgie gore tellement grosse que ça en devient risible.
Mais au-delà de tout cet aspect salace, on a aussi un attrait pour le sexe assez flagrant, car ici les monstres ne se contentent pas d'étriper, même si c'est leur loisir favori, mais ils aiment aussi niquer des cerfs empaillés et ils apprécient encore plus éjaculer dans la bouche d'une lesbienne attachée à des bombes. Rares sont les films récents à s'assumer autant dans l'horreur et dans le gore. Alors oui, ce n'est pas forcément intelligent, mais de temps en temps, ça fait du bien !


Michael Jackson ressuscité, c'est pas beau à voir...

Au final, Feast reste un film gore et drôle alliant allégrement le sang, la sexualité et l'humour noir. Il est vrai que le scénario reste trop simpliste, que les personnages sont souvent fades et ne servent que de chair à canon, mais il faut dire que Feast est un film débile qui permet un moment de détente sale et assumé. C'est sûr qu'il ne plaira pas à tout le monde, surtout à ceux qui aiment les films d'horreur à ambiance, mais il ne faut pas bouder son plaisir devant ce festival de gore décomplexé.

Bref, un film simple, efficace et drôle. Malheureusement, Gulager va tirer sur la corde avec un deuxième opus de moins bonne qualité.

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Réalisateur:
Durée:
95 min.
7.78378
Moyenne : 7.8 (37 votes)

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