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Haute Tension - Critique

Du suspense, du gore, de la bande-son, de la mise en scène... "Made in France", Haute Tension est la preuve vivante que les français sont capables de se frotter au fantastique avec brio...
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Forêt
Marie et son amie Alex partent à la campagne dans la maison familiale de cette dernière pour étudier. Mais quelques heures après leur arrivée, un étrange individu se présente dans la maison et s'attaque aux parents de Alex...

Voilà un scénario pour le moins direct. Pas de fioritures, pas d'adolescents adeptes de drogues douces ou accrocs à la bibine, pas de tueur caché derrière un masque blanc au autre élément "cliché" du slasher. Non. Juste deux jeunes femmes face à un homme qui semble ne pas avoir toute sa tête. Un homme dont le visage ne nous est nullement dissimulé. Pourtant, Alexandre Aja, le réalisateur, "joue" à merveille avec la casquette vissée sur la tête de son gros bonhomme dodu. En effet, on ne peut appercevoir ses yeux qu'à la fin du film. D'ailleurs, en même temps qu'on le découvre sans sa gapette, on découvre autre chose de bien plus effrayant...

Il est difficile de faire la critique d'un film sans faire de "spoiler". Et le cas de Haute Tension ne fait pas entorse à la règle de ces films qui reposent sur un retournement de situation complet en fin de métrage. C'est la raison pour laquelle je n'en dirai pas plus sur l'histoire et ses personnages. J'ajouterai simplement que le twist final du film n'a pas forcément joué en sa faveur. De ce côté-là, il faut dire que la fin remet en question tout ce que le spectateur a vu depuis le début du film et rend nécessaire une seconde vision. Personnellement, je salue l'audace des scénaristes qui ont au moins le mérite de nous proposer quelque chose de différent par rapport aux productions classiques du genre.

Haute Tension est le quatrième film du réalisateur français Alexandre Aja. Après avoir signé en 1997, Over The Rainbow (un court-métrage de 10 min avec Jean Benguigui), Aja a réalisé le sympathique Furia en 2000. En 2002, il co-écrit le scénario du film d'Alexandre Aracdy, Entre chiens et loups, avec en tête d'affiche Richard Berry et Saïd Taghmaoui.

A la première vision de Haute Tension, un seul mot était sur mes lèvres : efficace. J'avais un peu d'appréhension avant de voir le film. Je me disais : "Un film d'horreur français ? Non ? Est-ce possible ?". J'avais encore à l'esprit les catastrophes qui ont pour titre Brocéliande et Promenons-nous dans les bois. De l'horreur à la française, je ne connaissais que le Baby Blood d'Alain Robak et ses débordements assez gores. Il y a bien sûr les films de Jean Rollin aussi : Les Raisins de la mort, Lèvres de Sang, Fascination... Mais force est de reconnaître que l'horreur made in france reste dans une mouvance très "underground".

Dès les premières minutes du film, c'est-à-dire pendant le générique d'ouverture, on sent qu'il y a un certain potentiel et un réel désir de mettre le spectateur dans une ambiance étrange, malsaine. Je parle surtout au niveau de la réalisation et de la bande-son. Cette dernière joue un rôle prépondérant durant tout le métrage. Des échos profonds, sourds et qui apportent une ambiance particulière au film, appuyé par des mouvements lents de caméra. Une ambiance perceptible donc au travers de la réalisation du film en elle-même : des plans en rapprochés cadrés sur le personnage de Marie, la manière dont sont filmés les champs de maïs et plus encore, la forêt. On se croirait plus dans un film fantastique que dans un film d'horreur. Et pourtant, Haute Tension est un authentique film d'horreur qui réussit l'exploit de vous coller à votre fauteuil de la première à la dernière minute du film.

Le film propose des séquences assez originales et notamment celle où Marie s'adonne à l'onanisme juste avant l'arrivée du tueur. Une séquence bien flippante qui sera suivit d'un massacre en bonne et due forme. Une séquence marquante également est celle de la fuite du petit frère d'Alex. Une scène aussi superbe que terrible. D'autres encore paraissent plus "empruntées" comme celle de la station service et des toilettes dans la station-service (une référence au Maniac de Lustig ? fort possible). Mais le film verse par moment dans un gore bien craspec. Les effets-spéciaux sont d'ailleurs très réussis. Mais bon, quand on sait qu'ils sont signés par le maquilleur Giannetto De Rossi, on n'est pas vraiment surpris. Il fut un fidèle du réalisateur italien Lucio Fulci avec qui il collabora notament sur ces chefs-d'oeuvre du gore que sont L'Enfer des Zombies (1979), L'Au-delà (1981) et La Maison près du cimetière (1981).

Haute Tension est définitivement un très bon film d'horreur qui a tout pour séduire l'amateur du genre et qui témoigne, avec le Maléfique d'Eric Valette, de la vivacité et du talent de certains cinéastes français pour le cinéma fantastique.

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