Voir la fiche complète du film : La Tour Du Diable (Jim O'Connolly - 1972)
[[

La Tour du Diable

Une équipe d'historiens entreprend une expédition sur une île réputée maudite. Mais Snape Island vient d'être le théâtre d'un terrible massacre. Malgré une révélation finale un peu expédiée, la Tour du Diable est une agréable découverte, démontrant la diversité du cinéma fantastique britannique de l'époque.
Publié le 22 Mai 2016 par GORE MANIACVoir la fiche de La Tour Du Diable
6

Une équipe d'historiens entreprend une expédition sur une île réputée maudite, suite à la découverte d'une épée antique qui pourrait cacher le tombeau d'une civilisation oubliée de tous. Mais l'île de Snape Island vient d'être le théâtre d'un terrible massacre.

Le début des années 70 marque un tournant important dans le cinéma d'épouvante, avec l'apparition du gore aux Etats-Unis et du fantastique érotique en Europe. En Grande-Bretagne, la Hammer commençant à décliner, de nombreux studios tentent leur chance en proposant des films censés être plus sanglants et plus coquins, à l'instar de cette Tour du Diable apparue en 1972.

Avec un budget limité, le cinéaste Jim O'Connolly (révélé quelques années plus tôt avec le sympathique film d'aventures la Vallée de Gwangi) nous propose un huis clos insulaire confrontant directement les héros à de multiples mystères. Le scénario, plutôt riche, permet de varier les dangers, entre une salle de culte ancestrale consacrée à un dieu païen et les anciens locataires du phare, disparus dans de troublantes circonstances.

Le casting, composé principalement de seconds couteaux de la télévision et du cinéma britannique, est assez crédible. La belle Anna Palk (entrevue dans les séries cultes Amicalement Vôtre et Chapeau Melon et Bottes de Cuir), affichant régulièrement sa plastique de rêve, devrait ravir les amateurs d'érotisme soft dans une série B qui affiche son lot de nudités et de mœurs légères, à une époque où la drogue et le sexe font souvent jeu égal avec l'hémoglobine dans le cinéma horrifique.

La Tour du Diable est d'ailleurs fortement ancrée dans les années 70. Du décorum de la salle d'hôpital du début du métrage aux costumes des comédiens, en passant par l'état d'esprit des personnages (le jeune playboy dilettante, le marin bourru, la femme libérée, le mari passif), on sent bien la patte des seventies dans ce film dont le principal point faible reste la pauvreté des décors (on peut le constater dès le générique du film, avec sa maquette du phare). Mais, en connaisseur du genre, O'Connolly masque ce criant manque de moyens (aussi visible durant les apparitions des tueurs) en soignant certains détails, notammentle cadavre retrouvé dans le phare. La Tour du Diable s'inscrit donc pleinement dans la mouvance horrifique de cette décennie, avec les thèmes de l'île isolée pouvant encore renfermer quelques secrets inavouables, en marge de la société urbaine moderne, ses cultes d'un autre âge et ses monstres cachés, phénomène que Robin Hardy amplifiera l'année suivante dans l'excellent Wicker Man.

Après un premier tiers de film quelque peu bavard (les souvenirs de la jeune Penny sont parfois répétitifs), l'arrivée sur Snape Island amorce un virage intéressant, le reste du film ne bénéficiant d'aucun temps mort, le cinéaste tentant de brouiller le plus longtemps possible les pistes concernant l'identité de l'assassin. Même si on ne s'attache finalement guère à certains personnages, ce film préfigure les futurs slashers, à l'image de la Baie Sanglante, et tente quelques effets chocs (main et tête coupées), aujourd'hui désuets, mais assez convaincants pour l'époque.

Malgré une révélation finale un peu expédiée, la Tour du Diable est une agréable découverte, démontrant la diversité du cinéma fantastique britannique de l'époque. Distribuée en DVD par l'éditeur Artus Films depuis quelques semaines, au sein de sa collection British Horror, la Tour du Diable devrait contenter les nostalgiques de cinéma old school.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

The Walking Dead
Adaptation du célèbre comic éponyme, The walking dead nous décrit une invasion de morts-vivants à travers la planète. Rick, adjoint au shérif, se réveille dans sa chambre d'hôpital est constate l'ampleur du cataclysme qui a définitivement mis fin au monde qu'il a connu. Frank Darabont est un réalisateur avant tout passionné et passionnant de par son travail et une filmographie...
Goal of the Dead
On dit souvent que le film de genre français est mal aimé, pas assez soutenu (notamment par les aides publiques), puis boudé par les spectateurs. Des affirmations malheureusement vraies au regard des films sortis en salles ces dernières années. Livide de Julien Maury et Alexandre Bustillo, La Traque d'Antoine Blossier, Le Village des ombres de Fouad Benhammou ou encore La Meute de Franck...
Cruel Jaws
Dans le domaine surexploité des requins, peu de longs-métrages sont parvenus à tirer leur épingle du jeu hormis le chef d’œuvre de Spielberg, Les dents de la mer . Les suites étaient d’un intérêt inégal, mais l’on était encore loin des étrons qui allaient submerger nos écrans. 1995 est une date charnière pour un genre qui périclite définitivement dans la connerie ineffable du nanar. Derrière un...
Jurassic Planet
À force de surexploiter de sempiternels poncifs, le survival animalier s’est de lui-même essoufflé jusqu’à fournir des bobines qui prétextent leur existence par l’absurdité de leurs propos. Cela vaut surtout pour les principales espèces de prédateurs malmenées à l’écran. Le constat est tel que le genre est devenu le refuge de tâcherons et de producteurs opportunistes...
Choose
Un torture porn dans la lignée de Saw et The collector , voilà comment nous est présenté Choose . Un thriller horrifique raté essayant vainement de mixer Saw et Seven , voilà comment moi je le présenterais. Car les scénaristes avaient manifestement le film de David Fincher en tête quand ils ont écrit le scénario de leur navet. Oui, navet. Et pourtant Dieu sait que j'avais envie de l'aimer ce...
La Tour Du Diable
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
89 min
6
Moyenne : 6 (1 vote)

Tower of Evil Trailer

Thématiques