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Le Fils du Mask - Critique

Une suite qui s'apparente à un véritable cartoon live, mais dont l'humour ne fait pas toujours mouche...

Publié le 30 Juillet 2012 par Geoffrey
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Adaptation de bande dessinée Canidé

Réaliser une suite au Mask de Chuck Russell ? Diantre, que voilà un pari culotté ! Il faut dire que le film original n'appelait pas franchement à une séquelle et que les risques de tomber dans le ridicule ou le grotesque étaient nombreux. Si Chuck Russell était parvenu à évoluer sur le fil du rasoir, toujours sur la corde raide entre cartoon et réalité, pour livrer au final un très bon spectacle, il paraissait difficile de renouveler cet exploit.
De fait, Lawrence Guterman semble avoir été conscient de ce handicap car au lieu d'essayer d'ancrer son histoire et ses personnages dans le monde réel il a tout simplement choisi de les faire évoluer dans un monde cartoonesque et coloré. Plus fort encore, il a décidé d'appliquer à son film les codes graphiques propres au cartoon afin de proposer un véritable dessin animé live.
Le concept vous semble abstrait? Vous allez comprendre.


Bébé a déjà la grosse tête...

Tim Avery, un dessinateur qui n'est pas prêt à être père, se retrouve pourtant contraint d'élever un bébé. Les pouvoirs que lui confèrent le masque de Loki lui permettront de mener à bien cette mission. Seulement, le bébé a lui-même été conçu sous l'influence du Mask...


C'est le même. En moins bien. Avec des cheveux.

Pour commencer, le scénariste a choisi comme héros de son histoire un scénariste de cartoon du nom de... Tim Avery (!). Une référence finaude.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Tex Avery était un réalisateur de cartoons Américain qui a eu une influence considérable sur le genre. Bugs Bunny, Daffy Duck, Droopy, c'est lui.
Le premier Mask lui avait d'ailleurs déjà rendu un bel hommage au travers de la fameuse scène dans le cabaret (Loup qui siffle, langue qui pend, coeur qui sort de la poitrine), mais ici c'est l'ensemble du film qui pourrait être vu comme un gigantesque témoignage de reconnaissance envers le génie qui créé les codes graphiques du cartoon. Le problème, c'est que cet hommage est poussif et manque de finesse surtout que, comme précisé plus haut, les codes graphiques du cartoon ne sont pas forcément les mêmes que ceux des films live.
En résulte des scènes hallucinantes où, par exemple, le bébé et le chien de Tim Avery se battent à coups de batons de dynamite pour obtenir les faveurs de leur père. L'explosion ne laissera sur le sol que le squelette fumant du canidé, dans la plus pure tradition des dessins animés du père Tex.


Hot Dog!

Le sentiment qui se dégage de ce spectacle est une impression de "too much" et de folie mal maitrisée d'autant plus que la réalisation est peu inspirée et peine parfois à mettre en valeur ses décors et ses effets spéciaux.
Concernant ces derniers, il convient d'admettre qu'ils sont pour la plupart excellents. A de rares occasions on décèle des incrustations foireuses ou une 3D trop visible, mais dans l'ensemble et au vu du nombre incroyable de séquences numériques, on peut dire que les infographistes ont fait du très bon boulot (le mauvais gout et le kitsch de certains choix graphiques ne leur sont pas imputables). Dommage que ces effets étonnants n'aient pas été mis aux services d'une histoire digne de ce nom. En effet, le scénario tourne autour du combat entre le super-bébé et le chien masqué, ce qui est très léger puisqu'on ne voit que très peu le personnage du Mask en lui-même (ce n'est pas forcément un tort, mais nous y reviendrons).
Pour pimenter le tout, une sous-intrigue concerne le vilain Loki qui cherche à récupérer son masque pour récupérer son rang dans le Valhalla. Elle reste toutefois sous-exploitée car le choix a été fait d'axer ce second film sur une intrigue très familiale et, pour tout dire, principalement destinée aux enfants. Ceux-ci s'amuseront peut-être des facéties du chien vert et du bébé élastique, mais les adultes que nous sommes resteront perplexes devant cette histoire qui, et c'est un paradoxe au vu qui sujet, manque singulièrement de gags qui font mouche.

Il faut dire aussi que l'aspect visuel du film est particulier, parfois à la limite du mauvais gout (coiffure de Loki, voiture tunée du Mask, etc...) et peut laisser dubitatif. Couleurs pastels et flashy suintent de chaque centimètre de la pellicule.


Odin vs. Loki: quand mauvais goût rime avec kitsch...

Quant à l'acteur principal Jamie Kennedy (Randy dans les Scream), il ne vaut pas Jim Carrey, et c'est encore plus flagrant quand il est transformé. Il essaye de le singer, de reproduire les répliques qui ont rendu le personnage populaire (ssssplendide), mais n'y arrive jamais. De plus, il réussit l'incroyable exploit d'être excellent en père un peu looser et dépassé par les évènements, tout en étant pathétique une fois transformé en Mask. Il faut dire qu'il n'est aidé ni par une coiffure plastique du plus mauvais effet, ni par des situations qui ne le mettent pas en valeur. Par exemple, une interminable scène de danse tente de reproduire maladroitement la séquence culte du premier film, en moins bien cela va de soit.
A ses cotés, la mignonne Traylor Howard assure le quota charme du film, sans éclat, mais correctement.

Et puis, face à eux, il y a Alan Cumming. Le bonhomme, aperçu dans Goldeneye mais surtout remarqué en tant que Diablo dans X-men 2, fait montre ici d'un manque de retenue assez hallucinant. Cabotinant comme un forcené, l'acteur sait visiblement dans quoi il joue et a décidé d'en rajouter des tonnes dans le registre de la grimace sans avoir peur de tomber dans le grotesque. Ce faisant, il s'intègre parfaitement à un film qui considère l'excès comme un leitmotiv.


Gnihihihi

En bref, que retenir de ce Fils du Mask? Qu'il constitue un bon divertissement pour enfants, mais que les adultes et les fans du premier film auront de mal de rester scotchés jusqu'au bout à cause de son histoire trop infantile et d'un délire mal maitrisé.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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