Le Survivant d'un Monde Parallèle
Voici un film qui nous arrive tout droit d'Australie et qui s'est fait largement oublier du public depuis sa sortie au début des années 80. N’ayant pas vraiment performé au box-office à l’époque et porté par un casting surtout connu des cinéphiles, le résultat est pourtant loin d'être honteux. L'amateur de films fantastiques aurait tort de passer à côté.
Unique survivant d'une catastrophe aérienne, dont il est sorti étrangement indemne, le commandant Keller décide de mener sa propre enquête sur les circonstances de l'accident. Hanté par les esprits des victimes du crash, devenu totalement amnésique, il aura besoin de l'aide d'une jeune femme pour élucider les nombreux mystères qui entourent le drame…
Adapté du roman Survivant de James Herbert, le film de David Hemmings (vu dans Les Frissons de l'angoisse et bien sûr Blow-up, mais aussi Gladiator et Gangs of New York) oscille entre enquête à l’atmosphère crépusculaire et thriller surnaturel, le tout porté par la musique de Brian May (du groupe Queen). Et le moins que l’on puisse dire, c'est que Hemmings se montre aussi à l'aise derrière la caméra que devant. Filmé en cinémascope LE SURVIVANT D’UN MONDE PARALLÈLE fourmille de plans graphiques. Chaque segment de l'histoire (le crash de l’avion, le passage dans le cimetière, la confrontation finale dans le hangar) permet à Hemmings de composer des images qualitatives qui servent l'ambiance particulière du film. De plus, Brian May livre une partition à la limite de l'expérimental qui souligne les séquences de façon bienvenue et permet de maintenir un semblant de tension même dans les moments les plus faibles du métrage.
Le film dispose manifestement de moyens confortables et ne tombe jamais dans le cheap alors qu'un décor comme celui de l'avion crashé aurait facilement pu sentir le studio à plein nez. Par bonheur, il n'en est rien. En revanche, LE SURVIVANT D’UN MONDE PARALLÈLE est un film qui prend son temps, qui pose ses éléments à son rythme au risque de devenir ennuyeux par endroits. Point positif : l'histoire est plutôt imprévisible. Difficile de savoir en effet vers où se dirige le scénario.
Il convient cependant de noter que, malgré son titre évocateur, l'élément fantastique est au final très peu présent dans LE SURVIVANT D’UN MONDE PARALLÈLE ce qui, associé à son rythme lancinant, devrait en déstabiliser plus d’un, tout comme la fin qui lorgne sur les improbables twists de la cultissime série La Quatrième Dimension.
En quelques mots, j’ai donc plutôt apprécié mon expérience avec ce film au charme vintage porté par le charismatique Robert Powell, et j’estime que les menus défauts cités précédemment ne parviennent pas à gâcher ce SURVIVANT D’UN MONDE PARALLÈLE que les amateurs de péloches « d'ambiance » devraient apprécier. Nous pouvons d'ailleurs recommander aux intéressés de se rabattre sur l'excellente édition DVD/Blu-Ray proposée en 2021 par les Editions Rimini, puisque outre un nouveau master Haute Définition qui magnifie les images de David Hemmings, le film est proposé en version intégrale et accompagné d'un livret de 24 pages conçu par Marc Toullec.
Un film de David Hemmings
Avec : Robert Powell, Joseph Cotten, Jenny Agutter, Angela Punch McGregor