Festival de Gérardmer 2015 - Compte-Rendu

Tout l’inverse de Ouija, de Stiles White, utilisation grossière des codes du fantastique espagnol. Produit par Jason Blum (producteur de Paranormal Activity) et surtout Michael Bay (réalisateur de Transformers, Armageddon ou plus récemment Pain and Gain), le récit narre l’histoire d’une jeune femme qui découvre que la récente mort de sa meilleure amie est liée un jeu de plateau, l’Ouija, supposé permettre de dialoguer avec l’au-delà. Elle rejoue au jeu avec ses amis, et la mort va s’abattre sur eux. Sur cette trame, Stiles White multiplie les jump scares et construit un scénario assez paresseux, truffé de petites incohérences en tous genres. S’il semble par instant lorgner vers des œuvres telles que le très beau Mama d’Andres Muschietti, Grand Prix à Gérardmer il y a deux ans, Ouija reste un film fantastique mineur et dispensable.

Pour finir, quelques mots au sujet de la grande claque du festival, Jupiter Ascending, le nouveau film-monstre de Lana et Andy Wachowski, présenté hors compétition. Conte de fées aux influences visuelles innombrables, le long-métrage relate les aventures d’une jeune femme, Jupiter, engluée dans une vie qu’elle déteste, qui découvre stupéfaite qu’elle est la reine d’un royaume sur une planète lointaine. Si le récit souffre d’invraisemblances, dues à quelques ellipses malheureuses dans un scénario peut-être trop ambitieux, Jupiter Ascending fait preuve d’une générosité hallucinante, qui le distingue de tous les blockbusters habituels. A mi-chemin entre la chanson de geste médiévale et le film de SF, la dernière œuvre des Wachowski propose des scènes d’action dantesques (notamment durant sa première partie) et un univers visuel d’une originalité impressionnante, puisant tant dans le style baroque que dans l’iconographie des œuvres d’Alejandro Jodorowski. Après Cloud Atlas, chef-d’œuvre de montage sorti dans les salles françaises en 2013, les Wachowski confirme à nouveau leur génie créateur.

 

Au final, les films que nous avons vus étaient nettement meilleurs que l’an dernier. It Follows mérite son Grand Prix, par la précision de sa mise en scène et sa déférence à l’égard de ses modèles. Et le clou du spectacle était sans conteste Jupiter Ascending, qui témoigne de la richesse des univers que les Wachowski tentent de faire s’entrecroiser.

Palmarès :

Grand Prix : It Follows de David Robert Mitchell

Prix spécial du Jury The Voices de Marjane Satrapi & Ex Machina d'Alex Garland

Prix du public : The Voices de Marjane Satrapi

Prix de la critique : It Follows de David Robert Mitchell

Prix du Jury jeunes : Goodnight Mommy de Veronika Franz et Severin Fiala

Prix du Jury Syfy : Goodnight Mommy de Veronika Franz et Severin Fiala

Prix du court métrage : Habana d'Edouard Salier

 

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