Les dossiers de l'impossible

Le dossier Emilie Sagée

La mésaventure qui révéla l'affaire d'Émilie Sagée prend sa source en 1845, au pensionnat de Neuwelcke (dans l'actuelle Lettonie), une institution pour jeunes filles de bonnes familles.

Le directeur de l'établissement engage une préceptrice de français, Émilie Sagée. Nantie d'excellentes références et de nombreuses lettres de recommandations, cette dijonnaise de trente-deux ans, compétente et enjouée, à tout l'heur de faire un excellent professeur. Ses élèves sont vite conquis par la bonne humeur de leur nouvelle professeure.

Ce n'est qu'après quelques semaines que les choses insolites surviennent. On affirme l'avoir vu dans un endroit du pensionnat, alors qu'une élève l'a vu ailleurs au même moment. Le jardinier la croise dehors, un peu étonné, car Émilie devait se trouver au réfectoire. Il s'y rend pour voir qui surveille les élèves, et l'aperçoit qui mange paisiblement. Il court dehors et recroise Emilie qui, interpellée par le jardinier, ne semble pas le voir.

Les incidents s'enchaînent ainsi, jusqu'au jour où l'affaire prend une dimension vraiment inquiétante. Un jour que mademoiselle Sagée est en train de noter son cours au tableau, les filles remarquent une silhouette qui copie les moindres mouvements de leur maitresse, à la différence qu'elle semble écrire dans le vide, sans craie dans la main. Si au début le double imite exactement les mouvements d'Emilie, il devient de plus en plus indépendant. Ainsi survient quelques semaines plus tard l'évènement le plus bizarre et le plus effrayant de l'histoire.

Alors que les jeunes filles du pensionnats sont occupées à des travaux de couture au rez de chaussé, sous le chaperonnage d'une des maîtresses, elles aperçoivent par la fenêtre mademoiselle Sagée qui cueille des fleurs dans le jardin.
Leur surveillante quitte son siège un moment et sort de la pièce. Aussitôt, Émilie Sagée la remplace. Les filles regardent dehors et la voient qui continue à rassembler un bouquet exactement au même moment... Elles se rendent compte soudain que la mademoiselle Sagée du dehors semble épuisée, et à du mal à se mouvoir.
Les plus curieuses s'approchent de l'Emilie Sagée ayant remplacé la surveillante et vont jusqu'à la toucher pour voir si elle est réelle. Le double offre une légère résistance au toucher, mais finit par disparaître. L'une des pensionnaires en conçoit un tel effroi qu'elle perd connaissance.

Cet incident impressionne tant les jeunes filles que trente d'entre elles quittent le pensionnat, à tel point que le directeur de l'établissement ne peut plus ignorer les racontars. Il signifie à contrecoeur son renvoi à son employée. Cette dernière, résignée, lui avoue qu'elle en est à son dix-neuvième établissement.

Quelques mois après, elle rentre au service d'une famille russe comme préceptrice de français, l'histoire perdant ainsi sa trace. Elle demeura néanmoins en contact avec l'une de ses anciennes pensionnaires de Neuwelcke (Julie de Güldenstubbe) et c'est par celle-ci que nous avons connaissance de cette bien étrange histoire.

*

De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer le cas Emilie Sagée, comme l'hallucination collective, la suggestion (une personne prétend avoir vu un double, puis persuade une autre personne et la rumeur enfle). Mais quand l'unes des anciennes élèves d'Emilie Sagée enquête sur elle, les nièces de cette dernière lui affirment s'être habituée à avoir deux tantes Emilie.

Cette histoire, rapportée par trois auteurs Robert Dale Owen, l’astronome français Camille Flammarion et le parapsychologue russe Alexandre Aksakof à partir d'un témoignage direct, n'a cependant que peu de bases historiques vérifiables.

 

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