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Puppet Master III - Critique

Durant la seconde guerre mondiale, les spectacles de marionnettes d'André Toulon attisent l'intérêt d'un soldat nazi. Prequel ingénieux et soigné, Puppet Master III clôture efficacement ce que beaucoup considèrent comme "la trilogie référence" de la franchise.

Publié le 6 Juin 2014 par GORE MANIAC
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Poupée

Durant la seconde guerre mondiale, à Berlin, les spectacles de marionnettes du célèbre André Toulon attisent l'intérêt d'un soldat nazi, surpris par l'agilité de ces créatures.

Suite au succès des deux premiers films, le producteur Charles Band décide de raconter les circonstances du drame ayant amené Toulon à combattre les nazis. Ce prequel (une rareté à l'époque dans le milieu cinématographique) prend donc des risques en déstabilisant les habitudes des fans de la franchise. Outre le fait qu'il était nécessaire, ce bouleversement permet d'éclairer les zones d'ombres du personnage central des Puppet Master.

D'entrée de jeu, on se rend compte que Band n'a pas lésiné sur les moyens. Les costumes et les décors tentent de restituer le plus fidèlement possible le Berlin des années 40, et l'illusion est plutôt convaincante, même si le budget du film en limite les effets. La première scène, durant laquelle on assiste à une tentative de résurrection d'un soldatmort par un savant nazi, évoque irrémédiablement Ré-Animator, l'une des plus brillantes productions de Band. Cette scène assez brutale confirme la rupture entre cet épisode et les précédents volets. L'humour et le fantastique kitsch cèdent ici la place à une réalité historique sombre, imprégnée d'action et de rebondissements.

Une bonne surprise, surtout de la part de David Gerardo (son deuxième prénom dans le civil) DeCoteau. Le cinéaste, alors peu connu, travaille depuis quelques années avec Charles Band, pour qui il a notamment fourni le nanardesque Creepozoids. Avant de devenir le spécialiste d'obscurs films fantastiques gays, DeCoteau eut donc la chance de démontrer ses talents sur la franchise phare de la Full Moon.

La suite du métrage restera dans la même tonalité, de l'assassinat de la femme de Toulon à la vengeance de ce dernier, même si les bons sentiments résistent encore ça et là (avec l'enfant, qui deviendra l'assistant du marionnettiste, et le Docteur Hess, dépassé par les événements). Pour être probante, cette noirceur doit toutefois être portée par des comédiens crédibles.

Nouvelle bonne surprise, puisque le casting de cet opus reste sans aucun doute le meilleur de la série. Outre d'excellents seconds couteaux, Ian Abercrombie et Walter Gotell (qui campe avec un plaisir évident un général SS), Puppet Master III dispose de la présence d'un méchant de premier ordre en la personne de Richard Lynch. Récemment décédé, Lynch avait promené sa "gueule" dans bon nombre de séries B (Invasion USA, Les Barbarians), et trouve ici un rôle à la mesure de son immense talent. C'est d'ailleurs son personnage qui inspirera à Toulon la poupée Blade. L'autre acteur phare de ce film n'est autre que Guy Rolfe, de loin le meilleur interprète d'André Toulon (il reprendra son rôle dans les deux épisodes suivants). Tournant davantage pour la télévision, il était déjà marionnettiste dans l'excellente série B de Stuart Gordon : les Poupées. Il apporte à Toulon cette ambiguïté et cette mélancolie bénéfiques à la qualité du métrage.

En privilégiant le drame historique, Puppet Master III n'est pas aussi mystérieux que ces prédécesseurs. La vengeance des poupées, malgré des effets visuels assez réussis, n'a rien de très effrayant, même si les crimes commis par Miss Leech sont délectables, et que l'ultime mise à mort est très originale. Une fois encore, le principal point faible demeure donc l'aspect horrifique de l'ensemble. Là où Chucky fait mouche, Blade et sa bande intriguent tout au plus. Toutefois, ne boudons pas trop notre plaisir.

Prequel ingénieux et soigné, Puppet Master III clôture efficacement ce que beaucoup considèrent comme "la trilogie référence" de la franchise. Idéale pour débuter sa découverte de la saga (on peut facilement exclure un autre épisode situé durant la jeunesse de Toulon, le pitoyable Retro Puppet Master), cette croisade contre le Mal mérite qu'on s'y attarde.

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A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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