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Je t'ai trop attendue - Critique

Un slasher sans meurtre, ennuyeux et au scénario usé jusqu'à la corde.
Publié le 1 Janvier 2008 par Geoffrey
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4

Attention cette critique contient des SPOILERS.

Dix ans que j'attendais de voir ce film, depuis que j'avais vu une news dans un Mad Movies de l'époque. L'affiche, plutôt accrocheuse, m'avait directement tapé dans l'oeil et j'avais imaginé de chouettes choses en lisant le synopsis. Je le sais, j'étais naïf... Comme d'habitude chez les navets, toute l'imagination et le budget sont passés dans l'affiche.

Car il me faut l'admettre, Je t'ai trop attendue est un navet. Non pas un nanard sympathique, mais bien un bon gros navet qui tâche. Un de ceux devant lequel on s'ennuie ferme en attendant en vain qu'il se passe quelque chose d'intéressant.
Mais trêve de bavardages, passons à la critique proprement dite.

Sarah et sa mère déménagent dans une petite ville. Sur place, elles apprennent que leur nouvelle maison est hantée. Une légende raconte qu'une jeune fille nommée Sarah y serait morte dans d'atroces conditions...


Une jolie affiche ne fait pas tout, loin de là...

Déjà, le point de départ est on ne peut plus classique. A ce niveau-là, ce n'est même plus du réchauffé, c'est carrément du cramé. Une sorcière a été brûlée vive et a promis de se venger sur la descendance de ses bourreaux. Voilà, point final. Ce postulat de départ, malgré son ultra-classicisme, n'est pas plus bête qu'un autre et pouvait donner lieu à un slasher sympa mais malheureusement, ce ne sera pas le cas.
Les derniers survivants (une bande d'ados, évidemment...) vont donc être confrontés à un mystérieux tueur, lequel va s'amuser à les faire flipper en s'en prenant à eux.

Justement, parlons-en un peu de ce fameux "tueur". Vous aurez remarqué l'emploi des guillemets. Car tueur est un bien grand mot pour désigner le guignol qui sert de Bad Guy à Je t'ai trop attendue. En effet, nous sommes en présence du seul assassin qui ne tue personne. Oui, oui vous avez bien lu! La seule mort du film sera le décès d'une fille qui mourra... de peur (!!!), sans doute devant la laideur du costume dont est affublé l'andouille qui se promène dans l'ombre. Inutile de vous dire que les amateurs de meurtres et de sang peuvent passer leur chemin.

Notre meurtrier possède de superbes griffes rétractables (comme Wolverine des X-men) mais passe son temps à les sortir sans jamais sans servir, excepté pour griffer gentiment le visage d'une des adolescentes. Cette scène vaut d'ailleurs le coup d'oeil.
Après une poursuite dans les bois qui compte parmi les plus minables du genre, le tueur rattrape enfin la blondasse. A ce moment, en toute logique, on se dit qu'elle va y passer puisque le réalisateur se permet un hors-champ. Mais non, surprise, la scène nous la montre avec juste quelques pansements sur la joue! Pas si méchant que ça cet assassin finalement... Enfin, cette scène n'est qu'un exemple parmi d'autres.


L'héroïne et les trois abrutis...

Le scénario comporte des incohérences énormes (le tueur qui est à deux endroits à la fois), mais lors du double twist final on frise le grotesque le plus total. Car, sans trop vous en révéler, les motivations du tueur n'ont absolument rien avoir avec la malédiction de la sorcière. On ne comprend d'ailleurs pas bien pourquoi il en veut aux adolescents (sa mère aurait été exclue de la ville quand elle était enceinte de lui. La belle affaire...). Mais surprise, la scène d'après, on nous apprend que finalement si, c'était bien la sorcière qui était derrière tout ça?!

Enfin bon, apparemment, le scénario a été rédigé par un étudiant en cinéma de première année plutôt aigri car outres les nombreux trous noirs, les personnages sont d'une inconsistance rare. Il ne suffit pas de faire citer des références par les jeunes gens pour dépeindres des ados crédibles. Scream le faisait très bien, Je t'ai trop attendue se vautre lamentablement.
Mais le meilleur des personnages (selon moi), c'est la mère de l'héroine. Cette dernière passe le film à flirter avec le prof d'histoire et n'en a absolument rien à foutre que sa fille soit la tête de turc de sa classe, qu'elle se fasse traîter de sorcière et qu'on menace de la brûler. Bel exemple d'amour maternel...


Au bûcher sorcière!

Et la réalisation? Le directeur fait ce qu'il peut mais use de ficelles tellement grosses qu'elles en deviennent risibles. Un seul exemple, la scène d'ouverture: La mère et la fille arrivent dans une vieille maison dont les meubles sont recouverts de plastiques. C'est lugubre (vilain cliché!). Le réalisateur nous sort donc des frissons à base d'apparitions soudaines de la mère dans le champ avec évidemment une belle montée de basses (re-cliché!). Puis la mère décide d'aller chercher à manger (C'est le moment de faire deux groupes de 1 comme dirait Bigard). Et là patatras, coupure de courant alors que la fille est seule (re-re-cliché!). Sonnerie stridente du téléphone dans le noir (re-re-re-cliché!). Voix d'outre-tombe qui répond. Ensuite la mère revient. Et voilà le film est lancé.

On pourra toutefois noter quelques tentatives de cadrages audacieux. Certains sont réussis, d'autre pas du tout, mais l'intention est louable. Un petit 3/10 parce que le tueur qui ne tue pas m'aura tout de même fait bien rire et que c'est sans doute l'assassin le plus looser que j'ai jamais vu.
Geoffrey Claustriaux

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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