Steven Spielberg

Biographie

Né le 18 Décembre 1946 à Cincinnati (Etats-Unis), Steven Spielberg, démontre un amour pour la caméra assez précoce. Enfant, il réalise quelques petits films amateurs puis abandonne vite ses études pour tenter sa chance à Hollywood. Il apprend son métier sur le tas dans les années 60 en réalisant des courts-métrages tels que Firelight ou Amblin (dont il gardera d'ailleurs l'appelation pour sa future maison de production), puis travaille pour le petit écran. Là, il réalisera plusieurs épisodes de séries TV, et téléfilms dont un épisode de la série Columbo resté célèbre ("Murder by the book").

En 1971, Spielberg réalise le téléfilm Duel qui va avoir un retentissement énorme. Tourné en très peu de temps en extérieur (chose rare pour un téléfilm), le métrage en raison de ses évidentes qualités connaitra en Europe l'honneur d'une diffusion en salle. Présenté au premier festival d'Avoriaz en 1973, le film remporte le Grand Prix et impose le jeune cinéaste comme un réalisateur à suivre...

 

 

Duel

En 1974, celui-ci réalise pour Universal son premier film destiné au grand écran: Sugarland express. Inspiré d'un fait divers réel, le film raconte l'histoire de Lou Jean et Clovis Poplin à travers leur fuite éperdue à travers l'Etat du Texas pour retrouver la garde de leur enfant. Road movie effréné et superbement maîtrisé mettant en scène William Atherton et Goldie Hawn, le film remporte un succès critique (prix du scénario à Cannes) mais le public ne suit pas. Cependant, le réalisateur jouit désormais d'une crédibilité solide.

 

 

Sugarland express: l'émouvante et dramatique course-poursuite de Lou Jean et Clovis Poplin

Le grand tournant de sa carrière va avoir lieu l'année suivante avec l'adaptation du roman de Peter Benchley: Les dents de la mer. A 29 ans, Steven Spielberg réalise l'un des plus grand succès de l'histoire du cinéma, et surtout réalise un chef-d'oeuvre qui n'a rien perdu de sa maestria et de sa force aujourd'hui. Un film incroyable qui terrorisa des millions de spectateurs de par le monde et qui imposa Spielberg dans le cercle fermé des grands réalisateur, désormais celui-ci est considéré comme le "wonder-boy" d'Hollywood.

 

 

Le premier chef-d'oeuvre d'une longue série à venir: Les Dents de la Mer

En 1977, Spielberg écrit son premier scénario, Rencontres du 3e type basé sur de nombreux témoignages et évènements ufologiques. Disposant d'un budget confortable pour l'époque de 20 millions de dollars, le film sera lui aussi un succès énorme qui renflouera la Columbia au bord de la faillite. Film magique et réaliste sur les observations d'OVNI, Rencontres du 3e type est aujourd'hui un classique et un chef-d'oeuvre de plus à mettre au crédit du réalisateur. Notons qu'en 1980, Spielberg sorti une version longue "director's cut" de son métrage montrant notamment l'intérieur du "mothership" de la scène finale.Enfin, signalons la présence du réalisateur François Truffaut dans le rôle du scientifique Français Claude Lacombe.

 

 

 

Première incursion réussie dans la SF avec un nouveau classique du genre (Rencontres du 3e type)

En 1979, Spielberg va essuyer son premier bide critique et public. Doté d'un budget colossal de 35 millions de $ (alors qu'à peine 5 millions étaient prévus), 1941 est une comédie burlesque dans l'esprit d'Hellzapoppin (réalisé en 1941 (!!!) par H.C. Potter). Racontant l'après Pearl Harbor et une folie imaginaire qui s'ensuivie sur la côte ouest Américaine, Spielberg traite pour la première fois sur un ton comique le thème de la seconde guerre mondiale. Pendant deux heures celui-ci s'amuse avec ses caméras, ses grues, sa louma (importée spécialement de France) et ses effets spéciaux. Puis il casse tout! Un film mineur dans son oeuvre mais qui mérite d'être redécouvert. Par la suite, Spielberg trop marqué par l'expérience et le bide qui s'en suivi ne dépassera plus jamais ni le budget, ni les temps de tournage alloués (son film suivant sera même terminé à l'avance).

 

 

 

Le duo Belushi/Aykroyd "les blues brothers" réuni pour la comédie loufoque: 1941

L'année suivante, Spielberg et son ami George Lucas décident de redonner vie et de rendre hommage aux sérials d'aventures des années 30 - 40. Créant une véritable iconne du cinéma (formidable Harrison Ford) et un film jouissif au plus au point, Les aventuriers de l'arche perdue est une nouvelle étape indispensable de la carrière du réalisateur. Renouant avec le succès critique et public, le film tourné aux 4 coins du monde s'impose instantanément comme un chef-d'oeuvre du film d'aventure et d'action et devient une sorte de modèle pour tout le cinéma de genre à venir dans les années 80. Un film hallucinant dans lequel le plaisir du spectateur est omniprésent. Et un film culte de plus, un.

 

 

 

1980: Spielberg réinvente et révolutionne le cinéma d'aventure

En 1982, spielberg désire s'atteler à un projet de moindre envergure. Fatigué par ses 4 dernières gigantesques productions, celui-ci désire mettre en scène le scénario de Mélissa Mathison intitulé dans un premier temps "A boy's life". Ainsi débute la production de E.T. l'extraterrestre pour un peu plus de 10 millions de $ (plus petit budget du cinéaste depuis "Sugarland"). Nouveau coup de maître et nouveau chef-d'oeuvre pour Spielberg qui réalise alors ni plus, ni moins que le plus grand succès de l'histoire du cinéma. Racontant la relation magique d'un enfant avec un petit extraterrestre pacifique, le film émeut et émerveille des millions de spectateurs de par le monde et crée la mode des produits dérivés (un an avant Le retour du Jedi). A cet époque, le succès de Spielberg malgré la qualité évidente de ses films va commencer à agacer, et celui-ci va être dédaigné par la critique qui ne voit en lui qu'un faiseur Hollywoodien et pas un artiste (chose qui durera jusqu'en 1994 avant Schindler's list). Cependant, Spielberg a définitivement gagné son indépendance et il décide alors de se lancer dans la production en créant "Amblin entertainment". Le Spielberg producteur va alors devenir quasiment aussi marquant pour les années 80 que le réalisateur en accompagnant des réalisateurs aussi talentueux que Zemeckis, Dante, Levinson ou Hooper. Citons parmis les grands succès: Poltergeist, Gremlins 1,2, Les goonies, Retour vers le futur 1,2,3, L'aventure intérieure, Qui veut la peau de Roger Rabbit?, Arachnophobie, Twister, Men in black 1,2, Le masque de zorro, Shrek 1,2, Evolution, Jurassic Park 3,...

 

 

 

E.T., le film qui resta longtemps comme le plus gros succès de l'histoire du cinéma

Mais revenons à cet année 1983, durant laquelle Spielberg décide de rendre hommage à la série télé culte La quatrième dimension. Réalisant un film à sketch pour la Warner, le cinéaste s'associe pour raconter les 4 histoires du film à John Landis, Joe Dante et George Miller. Marqué par un accident ayant couté la mort de deux personnes sur le tournage du segment de Landis, le film défraye la chronique et est un peu délaissé par le réalisateur qui réalisera avec celui du réalisateur du Loup-garou de Londres l'un des deux sketch les plus faible du film. Car en effet, celui-ci vaut surtout le coup pour le segment incroyablement surréaliste et très "dessin-animé" de Joe Dante, et pour le classique récit de George "Mad Max" Miller qui met en scène les terreurs et visions d'un homme effrayé par le fait de prendre l'avion. Une terreur paranoïaque accompagné d'une maîtrise technique parfaite qui contribue à sauver définitivement le film qui aura du mal à trouver un véritable succès.

 

 

 

Un segment décevant pour un Spielberg peu inspiré dans La quatrième dimension - le film

En 1984, parallèlement à sa carrière de producteur, Spielberg réalise son film le plus fou, le plus noir et l'un des plus violent de sa carrière avec Indiana Jones et le temple maudit. Rythmé par une mise en scène "non-stop" qui accumule les scènes d'anthologie, les moments de bravoure et les scènes violentes limites gores (le coeur arraché à main nue, les enfants esclaves enchainés et fouetés, les sacrifices humains, ...), le film est aujourd'hui la perle noire du cinéaste. En réalisant pour la première fois une séquelle à l'un de ses films, Spielberg se laisse aller à ses instinct les plus violents et signe l'une de ses oeuvres les plus magistrale et captivante. Nouveau chef-d'oeuvre à la clé et nouveau succès critique pour Spielberg qui avec ce film a été au bout du cinéma d'entertainment. Désormais, il aura du mal à faire aussi bien dans le domaine, aussi à l'approche de la quarantaine le cinéaste laisse à d'autres la mise en scène de projets fantastiques pour se consacrer à un registre plus classique et dramatique.

 

 

 

Spielberg se lache totalement dans ce second volet bien plus sombre et violente que son prédécesseur (Indiana Jones et le temple maudit)

C'est ainsi qu'en 1986 sort La couleur pourpre d'après le roman "Prix Pulitzer" d'Alice Walker. Racontant sur plus de 30 ans la vie de deux soeurs noires dans les Etats du sud (Georgia) de l'Amérique du début du siècle. Film historique sur l'Amérique noire, La couleur pourpre est une nouvelle fois la démonstration de l'immense talent de son réalisateur qui signe là une nouvelle oeuvre phare. Les acteurs de Danny Glover (pathétique pourri) à Whoopy Goldberg, en passant par Margaret Avery et Oprah Winfrey son absolument formidable. La photographie est absolument magnifique, et la musique de Quincy Jones (co-producteur, Spielberg fait pour la première et seule fois une infidélité au grand John Williams) ajoute à ce formidable plaidoyer pour la condition des femmes (inoubliable morceau "sisters"). Chef-d'oeuvre tendre et extrêmement brutal à la fois, le film sera nominé aux Oscars mais n'en remportera aucun (même si Spielberg remportera le Golden Globe), preuve que Spielberg a bien du mal à casser son image de réalisateur commercial (ce qu'il n'est pas), le jury préférant donner les principales statuettes au film Out of Africa. Pour la première fois on reproche à Spielberg de trop jouer sur les émotions des spectateurs (chose récurrente encore aujourd'hui), mais bon sang personne ne parvient à entraîner le spectateur comme lui...

 

 

 

Le très beau mais aussi parfois très dur La couleur pourpre

En 1987, Spielberg réalise son second film dit"sérieux" pour la critique, Empire du soleil sur le thème de la seconde guerre mondiale. Cinéaste de l'enfance et du rêve, c'est à travers l'histoire du jeune Jim Graham (Christian Bale) inspirée par le roman autobiographique de James G. Ballard (également auteur de Crash !!) que le réalisateur nous montre l'invasion de la Chine par l'armée Japonaise. Séparé de sa famille Britannique, le jeune Jim va devoir grandir par lui-même dans un monde au bord du chaos en faisant la connaissance de personnages marquant (John Malkovitch en tête). Spielberg montre le passage de l'enfance au monde des adultes de façon touchante et réaliste. Véritable bijoux, le film sera malgré tout accueilli fraichement par la critique et le public (l'un des films les plus déficitaires du cinéaste), pourtant encore une fois avec le recul, il s'agit d'une oeuvre magnifique qui malgré tout trouvera son public en France.

 

 

 

Empire du soleil où la guerre vu à travers les yeux d'un enfant

A l'instar du héros d'Empire du soleil, Spielberg a muri et vieillit, et on sent bien que désormais il peine à retrouver la passion et l'engagement total qu'il pouvait insuffler à ses oeuvres. Désormais, on trouvera d'avantage de distance et de recul vis-à-vis de ses personnages. C'est le cas dans Indiana Jones et la dernière croisade qui sans retrouver la magie des deux premiers épisodes parvient une nouvelle fois à emporter l'adhésion du spectateur grâce à un ton différent. D'avantage comique (formidable Sean Connery), cet "Indy 3" bien que moins tourné vers l'action n'en est pas moins une nouvelle illustration du savoir faire du cinéaste. Conscient que désormais le personnage d'Indiana Jones est devenu mythique, Spielberg décide de raconter ses origines (cicatrice du menton, phobie des serpents, maniement du fouet, Stetson), ainsi que ses rapports avec son père. Au final tout celà se révèle extrèmement jouissif et Spielberg clôt (définitivement ?) l'une des plus grande saga de l'histoire du cinéma.

 

 

 

Le troisième volet de la célèbre trilogie (Indiana Jones et la dernière croisade)

En 1990, le réalisateur décide pour la première fois de se consacrer à un remake, en l'occurence celui de A guy named Joe de Victor Fleming (1944). Transposant l'histoire de ce pilote de bombardier de la seconde guerre mondiale de nos jours avec un pilote de canadairs soldat du feu, Always est pour Spielberg l'occasion de se consacrer à un petit film dramatique avec une distribution de qualité comprenant Richard Dreyfuss (Jaws, Rencontres du 3e type), Holly Hunter, John Goodman et Audrey Hepburn dans sa dernière apparition à l'écran dans le très beau rôle d'un ange. Emouvante histoire de fantôme revenant sur terre pour permettre à la femme qu'il a aimé de faire son deuil et de ne pas gacher sa vie, le film sans être un chef-d'oeuvre est une très belle oeuvre. Un film de qualité qui ne rencontra pas le succès mais qui mérite largement d'être redécouvert pour la sincérité et la beauté avec laquelle cette histoire est traitée.

 

 

 

Always, premier remake du cinéaste et première histoire d'amour filmée

Retour au gros budget et au film évènement l'année suivante avec Hook, l'adaptation tant attendue de Peter Pan par Spielberg. Pour la première fois, Spielberg va faire le choix d'une distribution faite de Stars, Dustin Hoffman, Robin Williams, Julia Roberts, Bob Hoskins se partagent l'affiche avec plus ou moins de bonheur (Julia Roberts est transparante). Nouveau succès public pour le metteur en scène, mais cette fois la presse va se déchainer sur le film. Sans être la grosse production boursoufflée et sans saveur tant décriée, Hook est certes une oeuvre mineure dans la filmo de Spielberg, mais qui préserve malgré tout une certaine magie grâce à des thèmes chers au cinéaste. Le film très encré dans son époque (le début des années 90) résistera-t-il au ravages du temps? Là est toute la question, car bien que se regardant avec plaisir, le film est parfois plombé par des choix douteux bien loins de la magie du personnage et du "neverland" d'origine (Peter Pan devenue Peter Banning, un Yuppie typique des années 80; la partie de baseball avec les pirates; l'aspect début nineties skateur-Hip-hop donné aux enfants-perdus). Malgré tout si l'on élimine ces défauts et des décors pas toujours du meilleur effet, la magie parvient à passer aux détours de savoureuses scènes...

 

 

 

Hook, l'un des films les plus décrié du cinéaste

En 1993, Spielberg va revenir au premier plan en créant l'évènement avec Jurassic Park , film qui va véritablement lancer la révolution numérique lancée par James Cameron avec Abyss et Terminator 2. En donnant l'occasion aux spectateurs de voir évoluer des dinosaures plus vrais que nature à l'écran, Spielberg va une nouvelle fois donner du rêves à des millions de spectateurs qui découvrent médusés les sauvages déplacements des vélociraptors ou d'un tyranosaure. Bien que moins efficace et plus familial que son précédent film de monstre, Jaws, Jurassic Park remporte de par le monde un succès colossal avec ce film, nouvelle pierre angulaire du cinéma.

 

 

 

Une nouvelle fois, Spielberg révolutionne le cinéma avec ses dinosaures plus vrais que nature (Jurassic Park)

Chose improbable, la même année (début 1994 en France) Spielberg va sortir son film le plus difficile: La liste de Schindler qui va consacrer au niveau critique la carrière du réalisateur (enfin l'oscar !!!). Film phare et chef-d'oeuvre illustrant à merveille l'horreur et l'abjection des camps de la mort nazis, ainsi que le sort réservé aux juifs Polonais sous le troisième Reich, Spielberg concentre son histoire sur l'industriel Oskar Schindler qui en engageant des juifs pour son usine a sauver plus d'un millier d'hommes et femmes de l'extermination. Ce portrait de "juste" campé par Liam Neeson avec une remarquable véracité et un refus de personnages manicchéens (Schindler est membre du parti Nazi, et ses premières motivations sont avant tout économiques), le très dérangé psychologiquement S.S. Amon Goeth interprété par Ralph Fiennes, et Itzhak Stern personnalisé par Ben Kingsley donnent une dimension incroyable au film. Ajoutons à celà la photographie noir et blanc incroyable de Janusz Kaminski, et nous obtenons l'un des plus grands films de tous les temps. Une oeuvre au ton juste pour un sujet difficile. Spielberg nous offrent des scènes inoubliables (la petite fille en rouge) que sa réalisation (y compris le suspense décrié de la scène de la douche) magnifie en faisant acte de témoignage de la profonde barbarie humaine grâce à ce monument de tolérance et d'humanisme. Un film indispensable qui offre enfin la crédibilité artistique à Spielberg, chose que beaucoups lui refusaient. Son cinéma ne sera plus jamais le même, désormais ses films seront quasiment tous emprunt d'une noirceur et d'un cynisme accrût.

 

 

 

D'une part, l'industriel Allemand Oskar Schindler et son comptable juif Itzhak Stern. D'autre part l'inoubliable "petite fille en rouge" du bouleversant Schindler's list

Spielberg mettra trois ans avant de se consacrer à un nouveau film. Lessivé par la réalisation simultanée de ses deux derniers métrages et par l'engagement émotionnel de la Liste de Schindler, il décide de reprendre du service en mettant en scène la suite de Jurassic Park, qu'il intitulera Le monde perdu en hommage au film des années 20. Film mineure de son oeuvre, Spielberg réalise son film sans implication particulière (il n'assurera d'ailleurs qu'à moitié la post-production). Au passage, il nous gratifie quand même de passages formidables comme la scène sur la vitre qui se brise, la chasse aux dinosaures façon Hatari ! ou la traque nocturne par les raptors. Cependant, la recette est connue et Spielberg l'applique correctement mais sans transcender son sujet ou se renouveller. Une suite honorable mais pas inoubliable.

 

 

 

La chasse au dinosaures façon "Hatari" et le tyranosaure dans les rues de San Diego (Le monde perdu)

Spielberg est désormais l'un des fondateur du studio de production Dreamworks, pour lequel il réalisera lui-même l'un des premiers films: Amistad. S'attaquant une nouvelle fois à un sujet extrêmement délicat, l'esclavagisme et la traite des noirs, Spielberg va s'intéresser au cas du navire Amistad victime d'une rébellion des esclaves qu'il transportait. Arrivant malgré tout aux USA, ceux-ci sont emprisonnés avant d'être jugé par la justice Américaine. Film de procès comme les affectionne les Américains, le film en dépit de quelques longueurs ne lisse pas le sort réservé à ces hommes déracinés puis traités pire que des animaux. A ce titre l'ouverture du film jusqu'à la mutinerie est extrêmement éprouvante et n'épargne aucun détail sordide (on balance par dessus bord femmes et enfants pour faire de la place et du lest). Spielberg sait comme personne rendre ces scènes fortes et inoubliables. Par la suite, le film souffre d'une certaine lenteur et d'un académisme trop présent, mais le propos est bel et bien présent. Cinque le leader des esclaves révoltés apparaît alors comme le personnage d'E.T., un être qui est à des milliers de kilomètres de chez lui, dans un environnement et une culture étrangère et qui ne demande en somme qu'à rentrer à la maison. Un film une nouvelle fois extrêmement humaniste qui essuira cependant un échec critique et public.

 

 

 

Malgré un excellent casting et une scène d'ouverture éprouvante, Amistad peine ensuite quelque peu à trouver son rythme

Enchaînant immédiatement son troisième film en moins de deux ans, Spielberg retrouve une nouvelle fois le cadre de la deuxième guerre mondiale. Cette fois l'évènement raconté est le débarquement Américain sur les plages de Normandie le 6 juin 1944. Après une ouverture montrant un vétéran tomber à genoux et en pleurs sur la tombe d'un cimetière militaire Américain de Normandie, le film nous plonge immédiatement en ce matin du 6 juin. Pire il nous plonge pendant plus de vingt minutes dans un enfer sans nom, où la violence graphique qui nous est présentée n'a d'égal que le rendu sonore effarant des balles sifflants et allant se loger dans le corps de ces soldats lancés à l'assaut impossible de ces falaises. Accumulant les plans extrêmement gores (intestins se faisant la malle, bras et jambes arrachés,...), Il faut sauver le soldat Ryan montre la guerre comme jamais. L'occasion nous est donné de vivre ce moment de boucherie de l'intérieur, et ce premier quart du film achève le spectateur avant que le film ne soit véritablement lancé. Fort de cette ouverture éprouvante, le film s'attache ensuite à l'histoire d'une troupe de soldats chargés de retrouver un homme, Ryan, dont les 3 frères sont morts au combat. Hors selon une loi Américaine, pour éviter que la totalité d'une famille soit décimée, celui-ci est autorisé à rentrer au pays. Encore faut-il le retrouver dans le cafarnaum apocalyptique qu'est devenue la Normandie en cette fin de printemps 1944. Nouveau succès critique et carton au box-office pour ce film qui s'avère être l'un des meilleurs film de guerre de tous les temps. Le film remportera 5 oscars (dont meilleur réalisateur) mais sera battu au palmarès du meilleur film par Shakespeare in love (hallucinant lorsqu'on sait que Ryan et La ligne rouge de Mallick étaient sélectionnés !!) et deviendra instantanément un classique et une nouvelle magnifique évocation historique du réalisateur.

 

 

 

Une description particulièrement réaliste de la boucherie que fûrent les batailles de la seconde guerre mondiale dans Il faut sauver le soldat ryan

Nouvelle pause (bien méritée) de 3 ans pour Spielberg. En 1999 survint un évènement qui va conditionner le film suivant de Spielberg: le décès de son ami Stanley Kubrick. Fréquemment en contact depuis le début des années 80, les deux hommes se vouent une admiration réciproque, l'un admirant le jusqu'au-boutisme artistique de l'autre;et l'autre la parfaite maîtrise de l'émotion cinématographique et la faculté à être en phase avec les attentes du public de l'un). Travaillant depuis de nombreuses années sur un projet commun, Kubrick avait voulu confier l'un de ses projets les plus personnels à Spielberg tout en se réservant la production. Persuadé que seul Spielberg était à même de faire passer l'émotion nécessaire à la première partie du film, celui-ci n'aura cependant pas le temps de voir cette oeuvre. Kubrick ayant déjà énormément préparé le film, Spielberg se décide en guise d'hommage à porter à l'écran ce film de SF intitulé A.I. Intelligence Artificielle. Au final, le film réalisé en 2001 (clin d'oeil ultime !?!) est véritablement un hybride entre deux cinémas: l'adaptation de Pinocchio transposée dans ce monde futuriste, et la froideur de la description d'un monde dont l'humain n'est pas l'avenir. Hommage au maître (utilisation de musique classique prévue par Kubrick dans certaines séquences, fin étrange dans laquelle les robots ont refaçonné le monde), le film constitue ainsi un chef-d'oeuvre mésestimé et sous-estimé qui à n'en pas douter sera réévalué au fil du temps. Accueilli très froidement par la critique et les spectateurs, le film est pourtant l'un des plus envoutant du cinéaste, et l'un des plus personnel. Une oeuvre inclassable et un film vraiment magnifique, vraiment très loin de son image de blockbuster commercial. Un classique de la science-fiction en devenir.

 

 

 

A.I. la synthèse de l'émotion du cinéma de Spielberg et de la vision désespérée de Kubrick

L'année suivante Spielberg reste dans la SF et adapte un roman de Philippe K. Dick Minority Report. Nouvelle réussite doublée cette fois d'un triomphe critique et public. spielberg nous livre un nouveau grand film de SF, un film noir totalement maîtrisé et très personnel une nouvelle fois qui confirme le statut d'auteur à part entière du réalisateur. Une réussite à tous les niveaux.

 

 

 

Minority report, un film de SF noir magistralement réussi

En 2003, changement de registre, Spielberg décide de raconter la folle mais véritable histoire de Frank Abagnale Jr. qui aura réussi toute sa vie à escroquer les gens et le gouvernement Américain en se faisant passer pour un médecin, un pilote de l'air, un avocat,... Et ce jusqu'à aujourd'hui travailler au service des fraudes du FBI ! Pour raconter cette histoire, spielberg s'appui sur un casting solide composé de Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken et Nathalie Baye. Encore une fois le succès est présent et Arrête-moi si tu peux est salué par la critique.

 

 

 

Changement de registre réussi pour avec le très réjouissant Arrête-moi si tu peux

L'année suivante, le cinéaste reste dans le domaine de la comédie dramatique avec Le terminal mettant en scène Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones. Bien qu'un peu inférieur à son film précédent, Le terminal retrouve le charme de ces comédies Américaines à l'ancienne, sans oublier de jouer sur le registre de l'émotion. Cette histoire d'un émigré coincé dans un aéroport suite à un coup d'Etat dans son pays, montre une nouvelle fois un être étranger à une culture, essayer de communiquer afin de pouvoir rentrer chez lui. Agrémenter de passages haut en couleur, le film bien qu'excellent et très sympathique, ne parviendra cependant pas à séduire les foules en masses.

 

 

 

Une sympathique comédie réunissant de brillants comédiens (Le terminal)

En 2005, Spielberg travaille sur l'adaptation du roman de H.G. Wells La guerre des mondes déjà mis en scène en 1953 par Byron Haskins. Le film est l'un des plus attendu de l'année, et confronte Spielberg pour la première fois à des Aliens belliqueux. Les scènes catastrophes sont filmées comme nulles autres et l'apparition des tripodes resteront longtemps dans les mémoires. Un film à grand spectacle véritablement réjouissant pour ce qui constitue probablement le film d'invasion extraterrestres définitif.

 

 

 

War of the Worlds, ou l'extermination pure et simple de la race humaine par des extraterrestres venus chercher les ressources de la Terre

Dans l'immédiat, spielberg ne ralentit pas le rythme puisque ce sont pour l'instant 3 projets qui semblent être dans starting block. Tout d'abord, Vengeance revenant sur l'attentat survenu sur l'équipe d'Israël pendant les JO de 1972 à Munich, et surtout sur l'enquête du Mossad qui en a découlé. Egalement en projet depuis un certain temps, l'adaptation cinématographique de la biographie d'Abraham Lincoln. Enfin, croyons encore à l'Arlésienne annonçant à un quatrième volet d'Indiana Jones qui aux dernières nouvelles aurait toute ses chances de sortir courant 2007-2008. A suivre... KEVIN

Filmographie

Thématiques