Apparition
Premier long-métrage pour Todd Lincoln qui a non seulement réalisé, mais également écrit et produit ledit film. Si son implication dans le projet ne fait aucun doute, on restera tout de même dubitatif face au pitch de départ peu engageant. Certes, la bande-annonce laissait de quoi augurer un agréable moment scotché au fauteuil, les nerfs à fleur de peau, mais dès les premières minutes, il faut reconnaître que The apparition ne tiendra pas ses promesses, loin s'en faut.
On se concentre un peu les enfants.
Dès lors, le mystère est éventé puisque l'on sait qu'ils ont réveillé une force surnaturelle. Pour un film qui joue sur les ficelles de la peur psychologique, cela mine considérablement l'ambiance. On comprend de quoi il en retourne (du moins dans les grosses lignes), donc on s'implique moins dans l'intrigue. Qui plus est, les astuces précitées sont utilisées sans vergogne et confèrent aux clichés de circonstances : les objets qui changent de place, les ombres fugaces, le chien qui fait un malaise fatal... Autant d'artifices qui ne fonctionnent nullement malgré un grain d'images assez réussi. Même l'effet de désordre subit où les pièces sont sens dessus dessous ne surprend guère.
De l'autre côté du placard...
L'ennui est indéniable. Ce qui l'est encore plus : une histoire mal maîtrisée et poussive. Outre le fait de dévoiler le noeud de l'intrigue dès le départ, on pestera contre une succession de passages vu et revu. Les tensions conjugales, la nouvelle demeure au centre de toutes les attentions (comme un nouveau-né), le fidèle ami expert en parapsychologie qui vient prêter secours... D'ailleurs, le récit tente de nous vendre un discours pseudo-scientifique sur la réalité du surnaturel dans notre monde en utilisant un jargon technique abscons sur les termes de communication et de transmission d'énergie. Le scénariste espère sans doute montrer qu'il s'est informé, mais survole son sujet en s'embrouillant lui-même les pinceaux.
C'est pas par là. Tu refroidis.
Un dernier mot sur les protagonistes. Les acteurs sont corrects. Ils investissent leur rôle comme il se doit sans cabotinage ou expression de terreur mal placée. Néanmoins, l'épaisseur de leur personnage se révèle tout aussi plate et stéréotypée que le reste. Inutile de faire un tour d'horizon tellement ils ne retiennent pas l'attention. On se demande qui sont réellement les fantômes. Ils ne parviennent à aucun moment à susciter un semblant d'empathie. Énième mauvais point qui plombe l'ambiance.
Dormez couverts.
Un film de Todd Lincoln
Avec : Ashley Greene, Tom Felton, Sebastian Stan, Julianna Guill