Club Dread
Club Dread est une parodie de slasher, jouant avec les codes et détournant le genre avec un humour potache. Passé inaperçu dans notre beau pays, le film peut paraître grossier, grotesque et absolument débile, mais il faut dire qu'il s'assume à 100% et qu'il propose certains passages assez savoureux.
Alors s'agit-il encore d'un film au ras des pâquerettes avec un humour pour adolescent pré-puberts ? Avons-nous droit à un film sympathiquement débile ? Prenons une bonne téquila et allons sur l'île des plaisirs pour voir Coconut Pete et ses potes se faire dézinguer.
Quand on regarde les scénarios de films d'horreur et souvent de slasher, on reste dans quelque chose de simpliste et de binaire. En gros, on a tueur que l'on a vu dès le début du film, des jeunes gens qui doivent se faire déboîter, de la donzelle aux seins nus et un héros ou une héroïne qui va trouver l'identité du tueur et qui va le tuer ou l'arrêter. C'est simple, on a du sexe, du sang et parfois du rock. Seulement, avec Club Dread, on a aussi un humour en dessous de la ceinture et des paysages plutôt jolis. En fait, un jeune masseur se rend sur l'île des plaisirs au Costa Rica, lieu de villégiature de Coconut Pete, un ancien chanteur. Il fait la connaissance de toute l'équipe, de Putman le prof de tennis à la coiffure improbable à Emy la sexy prof de fitness. Sauf qu'une légende raconte qu'un tueur à la machette sans pénis se cache dans la forêt et tue tous ceux qui s'y aventurent. Quand les animateurs se font buter les uns après les autres, la psychose commence à gagner le groupe et la paranoïa n'est jamais loin.
Jusque-là, le scénario reste basique, mais le scénariste décide d'en faire une grosse parodie et les moments débiles vont se succéder à grande vitesse et tous les codes du genre vont être détournés pour en faire un pastiche parfois lourd, parfois savoureux. Préférant enfoncer des portes déjà ouvertes, le film va se lancer à corps perdus dans des situations classiques du genre et va faire en sorte de les tourner en dérision pour faire rire le spectateur. Si cela marche assez souvent, c'est parfois très gros et à la limite de la bêtise. Seulement le film possède un charme particulier, ne serait-ce que pour son environnement et ses personnages tous aussi bêtes les uns que les autres. L'ambiance reflète la bonne humeur du réalisateur et on se sent en vacances quand on regarde ce métrage. De ce point de vue, c'est plutôt réussi, d'autant plus que la fin reste vraiment bien foutue. Alors il ne faut pas chercher une once de philosophie dans ce genre de film, mais il donne la banane et change des très mauvais Scary Movie 3 et 4.
Sacrée éjac faciale, mec !
Le seul problème avec ce genre de film c'est que parfois cela va trop loin dans l'humour sexuel et que bien souvent on se lasse avant la fin du métrage. Il suffit de regarder 41 ans toujours puceau pour comprendre ce que je veux dire. De plus, bien souvent, les acteurs se révèlent être mauvais et hors de propos. Ce qui est bizarre dans ce film, c'est que le plus mauvais acteur est le réalisateur. Interprétant Putman, le rasta prof de tennis, il incarne la mollesse et la plus grosse bêtise du film. Dans ce genre de métrage, il y a toujours une guest star, et ici, il s'agit de Bill Paxton, jouant Coconut Pete, le gérant alcoolique de l'île et il le fait avec un certain brio. S'amusant comme un petit fou à faire le débile, il transmet sa bonne humeur et son humour en dessous de la ceinture. Le film ne serait rien sans des présences féminines aguicheuses, comme Brittany Daniel, magnifique prof de fitness au postérieur fort attirant, ou encore l'actrice incarnant la gymnaste qui a une poitrine des plus mignonnes. Pour les autres acteurs, c'est assez inégal, mais ce n'est pas trop mal et ça reste burlesque sans surjouer.
Bien entendu, comme dans tout slasher, l'identité du meurtrier est à découvrir et chaque personnage à ses secrets. Ainsi, on aura droit à une palette de personnage plus ou moins stupides allant du mexicain qui a niqué une chèvre au masseur obèse qui arrive à se faire maigrir pour se planquer sous un lit. Tout cela fleure bon l'idiotie, mais ça se laisse regarder avec un certain plaisir et je serai incapable de dire pourquoi ! Sans pour autant être gore, le film sait tout de même se faire stressant, notamment sur la fin avec l'identité du tueur et l'acteur qui se trouve être assez bon dans son regard fou et son attitude psychopathe. Si les raisons des meurtres restent débiles, la fin reste très forte et bien gore, alliant humour et saloperie. Alors oui, c'est idiot, oui c'est en dessous de la ceinture, mais il se dégage quelque chose d'agréable de ce métrage que je ne serai expliquer.
Au final, Club Dread allie avec un certain talent humour et slasher, tout en restant dans les limites du genre et sans dépasser les bornes. Si certains passages sont très drôles (le passage des deux gonzesses pour échapper au tueur, ou encore le pac-man dans le labyrinthe) d'autres sont assez lourdingues (le prof de tennis qui essaye de faire reculer le tueur avec des balles), et le tout donne un film sympathique qui ne fera pas date dans le cinéma mais qui a le mérite de divertir et de rendre de bonne humeur. A mille lieux d'un Shaun of the dead, il reste tout de même divertissant et un plaisir pour les yeux des garçons, car les petits culs et les paires de nichons sont légions
Un film de Jay Chandrasekhar
Avec : Elena Lyons, Bill Paxton, M.C. Gainey, Michael Weaver