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Dark Harvest - Critique

Dark Harvest n'est pas un mauvais film, loin de là, mais la lassitude se fait par moments sentir car son excellente séquence d’ouverture promettait quelque chose de plus original et cruel.

Publié le 25 Octobre 2023 par Geoffrey
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Epouvantail

Dark Harvest est le nouveau film du réalisateur britannique David Slade sorti le 11 octobre 2023 sur Amazon Prime. Personnellement, j’aime beaucoup le cinéma de David Slade qui a réalisé un de mes films de vampires préférés (30 jours de nuit), un excellent thriller sur fond de pédophilie (Hard Candy), le meilleur opus de la franchise Twilight et deux épisodes de Black Mirror qui comptent parmi les meilleurs de la série, sans compter sa participation à d’autres classiques télévisuels.

Bref, autant dire que le voir revenir au genre de l’horreur 15 ans après 30 jours de nuit m’enthousiasmait au plus haut point.

C’est donc sur la foi de son nom que j’ai lancé Dark Harvest, sans savoir ce que le film allait bien pouvoir raconter.

Maintenant, on s'assoit et on écoute le monsieur.

Chaque année à Halloween dans une petite village américaine, les adolescents du coin doivent affronter une effroyable créature surgie du maïs lors d’une course qui fera du vainqueur un homme riche…


 

Un pitch aussi simple qu’efficace et qui va permettre au film de resserrer son action sur quelques heures à peine. L’histoire est adaptée du roman du même nom de Norman Partridge et se présente comme une rencontre Ça de Stephen King et la franchise American Nightmare. De fait, on pense plusieurs fois à la fameuse Purge tant l’ambiance de cette ville dont les rues sont parcourues de jeunes armés associée aux masques qu’ils portent rappellent les films de James DeMonaco.

Et la comparaison ne s’arrête pas là puisque la finalité de Dark Harvest est également l’occasion de proposer une critique sociétale, ici une condamnation du consumérisme effréné des adultes qui ne se soucient pas des conséquences sur leurs enfants. La mort de la créature nommée Jack Dents-de-scie permettra en effet à la ville d’assurer la prospérité de la ville pendant une année supplémentaire, mais cela se fera au prix de nombreuses vies adolescentes, car les adultes restent bien cloîtrés chez eux au moment d’envoyer leurs gosses à la mort.

Ajoutez à cela un discours sur la compétition entre hommes et la masculinité toxique, et vous comprendrez que Dark Harvest avait les bonnes cartes en main pour devenir une véritable petite pépite horrifique, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le film s’avère tout à fait plaisant malgré ses défauts. Mais malheureusement, les défauts en question sont difficiles à ignorer.

Tout feu, tout flamme

On pourrait parler de la photographie qui n’est pas toujours à la hauteur ou du décor étriqué de la ville qui trahit un manque de budget certain, mais son principal point faible demeure l’écriture. Le personnage principal, dont la seule ambition est d’imiter son grand frère, vainqueur de l’année précédente, tourne vite en rond, et entre ses relations conflictuelles avec ses parents, son complexe d’infériorité face à son grand frère que tout le monde aime et les caïds du lycée qui le maltraitent, c’est un festival de clichés qu’il est compliqué de ne pas trouver un brin rasoir.

Sa relation avec la sympathique Kelly est survolée et son potentiel n’est jamais développé tandis que dans le rôle des parents, les pourtant très bons Jeremy Davies et Elizabeth Reaser font ce qu’ils peuvent pour donner de la substance à ce qu’on leur fait jouer, mais force est de constater qu’ils semblent un peu perdus dans des rôles étroits qui ne leur permettent pas de déployer leur talent.

Les masques, c'est toujours la bonne ambiance.

Tout ceci ne fait pas de Dark Harvest un mauvais film, loin de là, car son concept et sa mythologie intriguent, et son rythme soutenu lui permet de garder l’attention du spectateur, mais la lassitude se fait par moments sentir car son excellente séquence d’ouverture promettait quelque chose de plus original et cruel. En l’état, le film de David Slade se présente comme une farce un peu trop sage pour être vraiment marquante, ce qui ne l’empêchera de satisfaire les amateurs de films d’Halloween les moins exigeants.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

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