Le slasher est un genre qui fut répandu durant les années 2000, largement remis au goût du jour grâce au
Scream de Wes Craven et décliné sous plusieurs emballages :
Souviens-Toi l'été Dernier,
Urban Legend,
Cherry Falls... Malgré des meurtres différents, des lieux différents, des mobiles différents, tous ces films semblaient semblables. Ce genre, qui plaisait fortement aux adolescents de l'époque traversa même les frontières et certains s'y cassèrent la gueule. La France avec
Promenons-Nous dans les Bois, l'Allemagne avec
Flashback et même l'Autriche avec
Dead in 3 Days, tous s'y sont essayés et se sont cassés la figure. Ce genre a donc plus ou moins décliné au fur et à mesure des années. Cependant, comme l'imagination, aussi infinie soit-elle, est construite par nos influences, le slasher revient par petite dose, parfois de très bonne manière avec
Cold Prey, film norvégien fort recommandable, et parfois de manière assez moyenne avec
Scream 4.. À quelle sauce va être mangé
Bad Kids go to Hell, nouveau slasher américain et adaptation du comic du même nom ?
Don't you forget about me !
L'histoire de
Bad Kids Go to Hell est assez simple dans son ensemble. Six élèves issus de familles riches sont en colle juste avant la rentrée des classes. A l'instar de
Breakfast Club, ils sont alors enfermés durant six heures dans la nouvelle bibliothèque. Mais au bout de quelques minutes, les égos vont se confronter et les élèves vont se détester. De plus, une légende veut que cette bibliothèque soit construite sur l'ancienne maison d'un vieil indien décédé. Les élèves vont donc croire que le lieu est hanté. Bien entendu, comme il s'agit d'un slasher, la fin relève du twist final et le scénariste et réalisateur espère nous prendre par surprise. Malheureusement pour lui, ce ne sera pas le cas, et cela pour plusieurs choses. Tout d'abord, il faut parler de la réalisation. Classique, elle n'inspirera personne, et visiblement, pas même le réalisateur. On essaye vainement de jouer sur certains codes, on essaye d'y mettre un peu de fantastique, mais rien ne marche vraiment, car le film ne va pas au bout des choses. Du coup, on s'emmerde royalement et il ne se passe quasiment rien. D'autant plus que le film ne veut pas se prendre au sérieux, à l'image de
Détention, avec une musique rock ou électro, avec des ralentis bad ass lors de la présentation des personnages, mais rien ne marche vraiment, car on a déjà vu cela des tas de fois et que l'on sent un véritable tâtonnement dans la démarche.
Ensuite, les personnages sont vraiment détestables. Le pseudo héros possède un secret bien caché (et qui ne sera jamais révélé), mais en dehors de cela, il est vraiment insupportable et tellement lisse que même un morpion glisserait dessus. Le reste des personnages rentrent dans tous les clichés possibles entre le black sportif blessé, le jeune arabe multimillionnaire, la gothique qui fait du spiritisme et qui s'en fout de tout, la blonde bimbo et cheerleaders ou encore l'intello de base, on peut dire que le scénariste ne s'est pas foulé. Relativement mal joués, tous ces personnages sont aussi charismatiques que mon cul sur une commode et passe pour des demeurés. Pires que tout, leurs réactions sont absolument idiotes et incohérentes. Pourquoi le black planque un flingue dans son plâtre ? Et pourquoi tire-t-il dans le vide à un moment ? Mais encore plus médiocres, pourquoi les jeunes ne suivent-ils pas jusqu'au bout le conduit d'aération ? Bref, la débilité à l'état pur.
Quoi ? On est pas dans Breakfast Club ?
On peut aussi parler de la vacuité du scénario. On voit de suite qu'il y a un lien entre tous ces personnages, et c'est sûrement cela qui doit nous tenir en haleine. Mais les flashbacks incessants sont très mal foutus, n'apportent pas grand-chose à part de montrer que tous ces étudiants sont liés entre eux, et en plus ils cassent le rythme. Et déjà qu'il était mou, le film en devient très ennuyeux. Ensuite, on voit rapidement que l'un des personnages n'est pas normal, qu'il ne fait pas partie de la liste de parents riches. L'omniprésence des cafards reste un mystère et le choix de les représenter en images de synthèse est dégueulasse. La fin est d'une nullité affligeante, présentant un double twist inutile et improbable. Concernant les effets gores, il n'y en a pas beaucoup, hormis un type qui se plante une béquille en travers le c½ur et ce dernier reste sur le haut de la béquille. Scène qui devient ringarde par la pression qu'exerce une nana dessus pour en faire gicler du sang sur sa gueule. Pour le reste, on repassera, car c'est très mauvais ou de très mauvais goût.
Au final, Bad Kids Go to Hell est un navet infâme. Mal écrit, mal joué, mal réalisé et qui ne réserve absolument aucun moment de frayeur ou de suspens. On attend que le temps passe en espérant voir un rebondissement qui ne viendra jamais. Avec une musique tapageuse, un aspect faussement cool, le film se fourvoie dans une surenchère de vide par le vide sans rien proposer d'innovant. Il en résulte un trou noir qu'il faut éviter à tout prix et qui lorgne du côté d'Avril Sanglant pour la qualité désuète et ringarde.