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Donjons et Dragons

Un film au scénario crétin, aux acteurs insupportables et aux SFX craignos mais qui parvient tout de même à être divertissant...
Publié le 1 Janvier 2008 par GeoffreyVoir la fiche de Donjons et Dragons
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Dragon
Des millions de joueurs à travers à le monde attendaient fébrilement une adaptation cinématographique du mythique jeu de plateau. Il faut dire que Donjons et Dragons a engendré un univers colossal et a quasiment inventé le jeu de rôle et ses règles de base. Enfin inventé est un grand mot, disons que le jeu de rôle existait bien avant mais que D&D a été le premier à tout rassembler et à mettre en place des règles précises.

Dire que l'attente générée par l'annonce a film été grande est donc un euphémisme car la base de fans étant énorme et donc le succès du film quasiment assuré, on pouvait s'attendre à ce que les producteurs mettent le paquet pour obtenir un monument de l'héroïc-fantasy à l'instar du Seigneur des Anneaux. Et pour être certain que l'univers serait bien respecté, les décideurs confièrent la réalisation à un novice certes, mais qui était surtout un très gros fan du jeu (il aurait fait le siège de Joel Silver, le producteur, jusqu'à ce qu'il reçoive le poste).

Mais manque de chance, au milieu de toute cette agitation, ils ont oublié d'engager un scénariste compétent...


Le jeune voleur qui va sauver le monde et faire craquer la fille...

L'empire mythique d'Izmer est menacé par le chaos si la princesse Savina refuse de céder son sceptre qui permet de diriger les dragons au maléfique Profion. Un affrontement terrible se prépare et seuls deux jeunes voleurs, Snails et Ridley, accompagnés de Marina, une novice de la très puissante Congrégation des Mages, ont une chance de sauver leur monde. Mais Profion va tout tenter pour les arrêter en envoyant notamment à leurs trousses son bras droit, le terrible Damodar...


Jeremy Irons cabotine discrètement...

Le gros problème de Donjons et Dragons est donc son scénario crétinoïde, calibré pour les ados. Inintéressantes et totalement prévisibles, les aventures de notre petit groupe sont bien loin des situations épiques que l'on aurait pu imaginer. En gros, c'est une banale chasse au trésor entre les gentils et les méchants pour arriver à découvrir un sceptre magique.

Rien d'exceptionnel ni de franchement spectaculaire non plus du coté des effets spéciaux malgré un budget de 35.000.000$. Tout comme les décors qui sont jolis mais semblent vraiment "cheap" pour une production de cette envergure. L'école de magie se compose de deux salles et d'un couloir tandis que le fameux labyrinthe des voleurs ne comportent que trois pièces successives. Et c'est pareil pour tous les autres endroits visités, on en voit jamais qu'une salle ou deux.

Mais le plus ennuyeux dans cette histoire, c'est que l'ambiance est extrêmement enfantine. Au lieu de histoire sombre et adulte qui aurait dû nous être offerte, on se retrouve avec des péripéties qui n'amuseront pas les plus de douze ans. De plus, on a adjoint au héros un insupportable Sidekick comique black (Marlon Wayans, le Shorty des Scary Movie, la classe...) qui en fait des caisses dans les grimaces et l'humour pas drôle. Mais on touche ici à un autre des soucis de cette adaptation: les acteurs. Si Justin Whalin est encore honnête en sympathique voleur, on ne peut pas en dire autant du reste du casting.


Un compagnon charismatique...

J'ai déjà cité Marlon Wayans mais il est encore loin de rivaliser avec le plus gros morceau: Jeremy Irons. Le bonhomme nous a déjà prouvé avant (et à postériori également) qu'il pouvait être un excellent acteur mais il cabotine ici comme si sa vie en dépendait. Vociférant et grimaçant comme un fou furieux, le comédien semble beaucoup s'amuser mais notre gratifie ici d'une prestation sous Ecstasy. Notons que sa performance pourrait justifier à elle-seule la vision de ce film.

Passons rapidement sur une Kristen Wilson absolument catastrophique en sous-Liv Tyler et sur un horrible nain roux d'1mètre 80 pour nous attaquer à présent à la pièce maîtresse qui nanardise l'ensemble: j'ai nommé Bruce Payne. Alors lui en Damodar, il fait des merveilles. On connait bien cet acteur de seconde zone habitué aux méchants de pacotille (Highlander Endgame entre autres) mais il faut le voir dans Donjons et Dragons, affublé d'une armure en toc et de lèvres d'un bleu schtroumpf du plus bel effet. En gros, il ressemble à ça:

Comment voulez-vous qu'on le prenne au sérieux? Et comme le comédien est loin d'être avare en matière de grimaces, nous nous retrouvons devant un véritable festival de mauvais gout.


Notez que le nain n'est pas mieux loti...

Heureusement, le film est loin d'être ennuyeux grâce à son rythme qui ne faiblit jamais mais c'est plus avec un rictus moqueur qu'avec un sourire émerveillé que l'on regarde Donjons et dragons. De plus, qui dit D&D, dit monstres à la pelle. Orcs, lutins ou une foule de créatures auraient logiquement dû se retrouver à l'écran mais à part quelques figurations dans les tavernes, on ne verra quasiment pas de monstres fantastiques (exceptés des dragons peu gâtés par les FX). Et à aucun moment du film les héros ne doivent en combattre, ce qui est fort regrettable.

Enfin bref, comme vous l'aurez compris, Donjons et Dragons: le film ne constitue qu'un banal petit divertissement d'après-midi ou de fin de soirée à regarder d'un oeil distrait. C'est bien loin du film épique et spectaculaire que l'on attendait mais ce n'est heureusement jamais ennuyeux, c'est déjà ça de pris...


La jeune princesse dont l'armure est tout de même très classe...

Geoffrey Claustriaux
A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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Donjons et Dragons
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
107 min.
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