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Evil Angel : L'Ange de Satan

Une jeune femme sort du coma et tue deux médecins avant de s'enfuir de l'hôpital sans laisser de traces. On pouvait attendre bien mieux d'un tel sujet de base.
Publié le 5 Mai 2011 par GORE MANIACVoir la fiche de Evil Angel : L'Ange de Satan
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Attention, cette critique contient quelques spoilers.

Entre un suicide, un accouchement et un meurtre, la soirée d'une équipe d'ambulanciers s'avère être délicate et troublante, d'autant plus qu'au même moment, une jeune femme sort du coma et tue deux médecins avant de s'enfuir de l'hôpital sans laisser de traces.

Rarement exploité au cinéma, le mythe de Lilith est pourtant riche et la première épouse d'Adam mériterait davantage de considération de la part du Septième Art.

Prenant possession du corps d'une institutrice sur le point de mourir, Lilith compte bien se venger de ceux qui ont anéanti le corps qu'elle occupait précédemment, celui d'une prostituée.
Pendant ce temps, un infirmier vit mal le décès d'une jeune patiente et souffre de sa relation houleuse avec sa femme, suicidaire et nymphomane.

Cinéaste indépendant, à la fois producteur, monteur, acteur (il campe l'ancien collègue paranoïaque du héros) et réalisateur de ce film, Richard Dutcher privilégie l'étude de moeurs au pur film fantastique. Sa galerie de personnages sonne assez juste (en particulier l'épouse suicidaire, la prostituée paumée), et l'ambiance lorgne du côté de films comme Angel Heart. Ce qui dérange quelque peu, c'est le manque d'attrait de Lilith.
Au départ, l'actrice qui l'interprète n'a rien de très féminin, et n'incite pas vraiment le désir, paradoxal pour un démon qui a inspiré les succubes, créatures se nourrissant des substances libérées par les êtres humains durant l'acte sexuel, et dont l'adaptation la plus sensuelle reste sans doute Les Forces du Mal, téléfilm érotico-fantastique des années 90. Son allure froide, voire parfois masculine, n'inspire pas plus que son manque de désir vis à vis de ses victimes (tuées avant rapport), un comble pour un démon censé représenté la luxure et la débauche.

Cette pudeur, typiquement américaine au cinéma, finira par décevoir l'amateur de Bis graveleux, qui espèrait sans doute autre chose d'un film mettant en scène ce démon.
Certes, l'action ne manque pas (la scène du meurtre du propriétaire du bordel et celle dans les toilettes sont bien ficelées et disposent de bons effets spéciaux), et l'humour pointe parfois son nez au détour d'un accident de voiture, mais l'ensemble peine à décoller, la faute à une réelle ambition de la part d'un cinéaste qui reste dans le convenu et hésite trop souvent entre le drame intimiste et l'horreur grand-guignolesque (cf le gore, superflu, pour la scène du meurtre dans le bureau).

Le personnage de Lilith prend pourtant davantage de saveur sous les traits d'Ava Gaudet, durant la seconde moitié du métrage.
Toutefois, entre des meurtres gratuits (celui dans la boîte de nuit en est la parfaite illustration) et un épilogue tendancieux (les balles en argent ne tuent pas visiblement que les loups-garous, sic), Evil Angel démontre bien une incapacité chronique à aller au delà de la simple anecdote, n'évitant pas les pièges grossiers d'un cinéma de genre dont il tentait pourtant de se démarquer. On le regrette d'autant plus pour Ving Rhames, comme toujours excellent, et pour le personnage de Lilith, qu'un Roman Polanski aurait probablement divinement exploité.

Néanmoins, tout n'est pas à jeter dans ce métrage, qui au moins a le mérite d'avoir bien travaillé l'étude de ses personnages, ne sombrant jamais dans la caricature (la prostituée, par exemple, est un personnage attachant, malgré son mode de vie). L'intrigue est plutôt bien élaborée elle aussi, et les FX sont très bons. Pour finir, l'épilogue marque véritablement une volonté du cinéaste de rompre avec le cinéma d'exploitation basique et de proposer une oeuvre personnelle.

Mais on pouvait attendre bien mieux d'un tel sujet de base car, par manque d'audace ou de talent, Richard Dutcher accouche d'un long-métrage certes intéressant, mais qui laisse un goût d'inachevé, ne parvenant pas à créer un climat malsain suffisant pour sortir son film du lot.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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Durée:
115 min
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