Voir la fiche complète du film : Evil Angel : L'Ange de Satan (Richard Dutcher - 2009)

Evil Angel : L'Ange de Satan - Critique

Une jeune femme sort du coma et tue deux médecins avant de s'enfuir de l'hôpital sans laisser de traces. On pouvait attendre bien mieux d'un tel sujet de base.
Publié le 5 Mai 2011 par GORE MANIAC
Voir la fiche de Evil Angel : L'Ange de Satan
4
Attention, cette critique contient quelques spoilers.

Entre un suicide, un accouchement et un meurtre, la soirée d'une équipe d'ambulanciers s'avère être délicate et troublante, d'autant plus qu'au même moment, une jeune femme sort du coma et tue deux médecins avant de s'enfuir de l'hôpital sans laisser de traces.

Rarement exploité au cinéma, le mythe de Lilith est pourtant riche et la première épouse d'Adam mériterait davantage de considération de la part du Septième Art.

Prenant possession du corps d'une institutrice sur le point de mourir, Lilith compte bien se venger de ceux qui ont anéanti le corps qu'elle occupait précédemment, celui d'une prostituée.
Pendant ce temps, un infirmier vit mal le décès d'une jeune patiente et souffre de sa relation houleuse avec sa femme, suicidaire et nymphomane.

Cinéaste indépendant, à la fois producteur, monteur, acteur (il campe l'ancien collègue paranoïaque du héros) et réalisateur de ce film, Richard Dutcher privilégie l'étude de moeurs au pur film fantastique. Sa galerie de personnages sonne assez juste (en particulier l'épouse suicidaire, la prostituée paumée), et l'ambiance lorgne du côté de films comme Angel Heart. Ce qui dérange quelque peu, c'est le manque d'attrait de Lilith.
Au départ, l'actrice qui l'interprète n'a rien de très féminin, et n'incite pas vraiment le désir, paradoxal pour un démon qui a inspiré les succubes, créatures se nourrissant des substances libérées par les êtres humains durant l'acte sexuel, et dont l'adaptation la plus sensuelle reste sans doute Les Forces du Mal, téléfilm érotico-fantastique des années 90. Son allure froide, voire parfois masculine, n'inspire pas plus que son manque de désir vis à vis de ses victimes (tuées avant rapport), un comble pour un démon censé représenté la luxure et la débauche.

Cette pudeur, typiquement américaine au cinéma, finira par décevoir l'amateur de Bis graveleux, qui espèrait sans doute autre chose d'un film mettant en scène ce démon.
Certes, l'action ne manque pas (la scène du meurtre du propriétaire du bordel et celle dans les toilettes sont bien ficelées et disposent de bons effets spéciaux), et l'humour pointe parfois son nez au détour d'un accident de voiture, mais l'ensemble peine à décoller, la faute à une réelle ambition de la part d'un cinéaste qui reste dans le convenu et hésite trop souvent entre le drame intimiste et l'horreur grand-guignolesque (cf le gore, superflu, pour la scène du meurtre dans le bureau).

Le personnage de Lilith prend pourtant davantage de saveur sous les traits d'Ava Gaudet, durant la seconde moitié du métrage.
Toutefois, entre des meurtres gratuits (celui dans la boîte de nuit en est la parfaite illustration) et un épilogue tendancieux (les balles en argent ne tuent pas visiblement que les loups-garous, sic), Evil Angel démontre bien une incapacité chronique à aller au delà de la simple anecdote, n'évitant pas les pièges grossiers d'un cinéma de genre dont il tentait pourtant de se démarquer. On le regrette d'autant plus pour Ving Rhames, comme toujours excellent, et pour le personnage de Lilith, qu'un Roman Polanski aurait probablement divinement exploité.

Néanmoins, tout n'est pas à jeter dans ce métrage, qui au moins a le mérite d'avoir bien travaillé l'étude de ses personnages, ne sombrant jamais dans la caricature (la prostituée, par exemple, est un personnage attachant, malgré son mode de vie). L'intrigue est plutôt bien élaborée elle aussi, et les FX sont très bons. Pour finir, l'épilogue marque véritablement une volonté du cinéaste de rompre avec le cinéma d'exploitation basique et de proposer une oeuvre personnelle.

Mais on pouvait attendre bien mieux d'un tel sujet de base car, par manque d'audace ou de talent, Richard Dutcher accouche d'un long-métrage certes intéressant, mais qui laisse un goût d'inachevé, ne parvenant pas à créer un climat malsain suffisant pour sortir son film du lot.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Le Temple d'Or

Le Temple d'Or

Deux aventuriers malchanceux, Max et Leo, sont contactés par une jeune femme désireuse de les engager pour retrouver un fabuleux trésor caché dans un temple au Mexique. Dans les années 80, le succès populaire de la série des Indiana Jones relança les films d'aventures, en Europe ( les Aventuriers du Cobra d'Or , Gwendoline ), mais surtout aux Etats-Unis. Au pays de l'Oncle Sam, on...
Black Christmas

Black Christmas

Le Black Christmas de Bob Clark est considéré par les spécialistes, contrairement à une croyance populaire répandue qui veut que ce soit le Halloween de Carpenter, comme le père fondateur du slasher (avec la Baie Sanglante ). Il faut dire que tous les futurs ingrédients de ce sous-genre mal-aimé s'y trouvaient déjà et ce, deux ans avant que le Michael Myers de Big John débarque sur les écrans...
Détour Mortel 4 : Origines Sanglantes

Détour Mortel 4 : Origines Sanglantes

Cette critique contient quelques spoilers Après trois Détour Mortel qui semblaient avoir épuisé le filon jusqu'à l'os, on ne s'attendait pas à voir revenir nos psychopathes congénitaux pour une quatrième aventure. Il faut dire qu'après un premier opus très réussi, une suite un peu deçà et un troisième opus sympathique mais flirtant parfois avec les limites du grotesque, on pouvait se demander...
Star Trek: Générations

Star Trek: Générations

L'équipage légendaire de la série originelle se faisant plus que vieillissant et bedonnant (Kirk et Scotty en tête), il était temps pour ce septième film de donner un nouveau souffle à la saga Star Trek en introduisant enfin l'équipage de la bien nommée série Next Generation . Mais pour que la transition se fasse en douceur, quoi de mieux que de faire se rencontrer les deux capitaines pourtant...
All through the house

All through the house

La période de Noël associée au slasher a connu son succès (et son déclin) avec la saga Douce nuit, sanglante nuit . Il en résultait des productions inégales où chaque suite sombrait toujours un peu plus dans la nullité. S’il existe d’autres incursions similaires telles que Very Bad Santa , le genre et le contexte ne se prêtent guère à des films notables, mais à des productions au mieux généreuse...
Evil Angel : L'Ange de Satan
Réalisateur:
Durée:
115 min
6.33333
Moyenne : 6.3 (6 votes)

Evil Angel (Trailer)

Devinez le film par sa tagline :

Here is horror that can happen NOW... TO YOU!
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !