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Frightmare - Critique

Jackie cache de lourds secrets à son entourage, notamment concernant sa belle-mère, que tout le monde croit décédée. Le cauchemar reprend vie à mesure que sa demi-soeur flirte avec le danger !

Publié le 1 Janvier 2008 par GORE MANIAC
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Films de cannibales

Une jeune femme, Jackie, s'inquiète pour sa demi-soeur, jeune délinquante récemment sortie de l'orphelinat, et dont elle a désormais la garde depuis la mort de ses parents. En effet, celle-ci semble liée à une affaire de meurtre. En parallèle, Jackie cache à sa demi-soeur un terrible secret concernant leurs parents.

En 1974, alors que la Hammer commence à décliner face à la concurrence de films américains plus visuels et plus sordides (l'année de sortie du fameux Texas Chainsaw Massacre et de L'Exorciste), la Grande-Bretagne bénéficie toujours, néanmoins, de nombreux long-métrages d'épouvante. Ainsi, 1974 verra sortir Wicker Man et Frightmare, entre autres.
Ce second film est réalisé par Pete Walker, cinéaste qui signe quelques films de genre dans les années 70 (dont le Manoir de la Peur, qui regroupait le trio culte Lee-Cushing-Price au sein d'une maison hantée).

Le prologue du métrage, avec son décor nostalgique de fête foraine (effet mélancolique accentué par le noir et blanc et la musique lancinante, au piano, de Stanley Myers) instaure une ambiance oppressante que Walker développera par la suite, en alternant scènes de tension psychologique intense et périodes plus calmes (pas forcément souhaitées d'ailleurs).
Un homme entre dans une roulotte et en sortira mort et défiguré. Puis l'on évoque un procès et commence ensuite le film, qui débute plusieurs décennies après ce drame.

 

La couleur débarque alors, pour nous présenter l'héroïne et son cercle d'amis, des étudiants assez banals à première vue. Jackie peut paraître aussi être une femme anodine. Cependant, à mesure que son passé vient fissurer sa vie actuelle, pourtant déjà pas mal chamboulée avec sa demi-soeur, Jackie dévoile une part d'ombre qui ne fera que s'étoffer au fil de l'histoire.
Le cercle familial est en effet la pierre angulaire de ce film. D'ailleurs, le quatuor de personnages le plus intéressant ne dépasse pas ce cercle.
Côté casting, Deborah Fairfax campe une héroïne tourmentée avec force et caractère. Elle améliorera sa prestation tout au long du métrage, tout comme sa demi-soeur (Kim Butcher), qui présente petit à petit une perfidie qui se transformera en une psychose dévastatrice. Les parents entrent en scène peu de temps après les écarts de conduite de la cadette. On apprend que Jackie est la seule à savoir que ses parents sont toujours en vie.

Une modeste et isolée maison de campagne servira de théâtre final à ce métrage, lieu idéal pour toute sorte de cérémonie immonde. On découvre que Edmund et Dorothy Yates viennent de sortir d'un institut psychiatrique dans lequel ils étaient incarcérés suite au meurtre de plusieurs personnes, en partie dévorés ensuite par Dorothy.
Sheila Keith y incarne avec une malice diabolique le rôle de cette tueuse cannibale, devenant de plus en plus effroyable à mesure que sa maladie refait surface. La scène du tarot permet à l'actrice d'étaler tout son registre, épaulée par un mari qui démontre que le vieil adage selon lequel l'amour rend aveugle est loin d'être infondé.
En effet, au départ loyal et tendre envers sa fille, Edmund finira par chuter lui aussi dans une spirale infernale.

 

La folie dépeinte au quotidien brosse donc un portrait de moeurs bien britannique, égratignant au passage le milieu psychiatrique. La formation aux divertissements familiaux de la cadette s'inscrit de manière presque logique dans un film dérivant petit à petit vers une descente aux enfers sans sursis possible.
Moins visuels que d'autres films, les effets sanglants sont minimalistes, Walker laissant vagabonder notre imagination dans les yeux maléfiques de Dorothy, délicieuse de sadisme et de perversion, sacrifiant tous ceux qui se mettront en travers de sa faim de chair humaine.

L'épilogue, à son tour, laissera le choix au spectateur d'imaginer le sort dévolu à Jackie, son propre père semblant peu enclin à la sauver des griffes des deux démentes qui venaient d'éventrer son petit ami, apprenti psychiatre.
Une fin suggestive donc, à l'image de ce métrage, mystérieux, original et bien agencé, malgré quelques baisses de régime, qu'il est urgent de (re)découvrir.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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Réalisateur:
Durée:
88 min
7.2
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