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Ghost Rider : L'esprit de Vengeance - Critique

Une suite différente que son prédecesseur, mais pas mieux, ni pire...

Publié le 30 Juin 2012 par Geoffrey
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Adaptation de bande dessinée Diable et Démon

Le retour du Rider avec sa grosse moto enflammée et sa tête de carbonisé pas frais, vous l'attendiez avec impatience, hein, bande petits coquins ? Comment ça, non ?
Je vois ce que c'est, vous pensez encore à Mark Steven Johnson... mais rassurez-vous, braves gens, le réalisateur du premier opus n'est plus de la partie. A la place, vous aurez droit aux deux barjots derrière les Hyper Tension. Vous vouliez que cette suite soit bad-ass ? Avec eux au moins c'est sûr, comme dirait l'autre, va y avoir du sport...

Mais trêves de plaisanteries. Après un premier épisode conspué par les fans, il semblait difficile de voir revenir le Rider hanter nos écrans avant un bon moment, malgré le potentiel énorme du personnage. Mais comme impossible ne rime pas avec Hollywood, voici que notre torche ambulante revient pour de nouvelles aventures.
Personnellement, j'avais apprécié le premier volet, certes trop sage et policé, mais divertissant. Le fait que je n'avais jamais lu le comics dont il est issu a sans doute aidé.
Cela étant, j'étais très impatient de découvrir ce qu'un personnage aussi peu conventionnel allait donner entre les pattes des deux cinglés que sont Mark Neveldine et Brian Taylor.
Pour faire simple : je suis venu, j'ai vu et j'ai été déçu.


Boum ! Quand vot'moteur fait boum !

Danny, jeune garçon porteur d’une prophétie, suscite la convoitise de Roarke, un homme mystérieux possédant de grands pouvoirs. On fait alors appel à Johnny Blaze pour se lancer à la recherche de l'enfant en lui proposant comme récompense de le libérer de son alter ego démoniaque, le Ghost Rider. Poussé par le désir de lever sa malédiction et celui de sauver le garçon, le Rider parviendra-t-il à s'affranchir de la menace de Roarke ?


Quoi ma gueule ?

Ce qui frappe en premier lieu dans Ghost Rider : L'esprit de Vengeance, c'est le dépouillement des décors qui n'est pas sans rappeler les innombrables nanars post-apocalyptiques philippins ou italiens. Un choix graphique audacieux, peut-être motivé par un souci d'économies, mais qui fonctionne relativement bien ici grâce à une réalisation et à une photographie qui mettent bien en valeur les paysages désertiques.
Le problème c'est que, puisque la rétine n'est pas flattée par des images époustouflantes, il fallait une histoire accrocheuse afin de maintenir l'intérêt du spectateur. Et c'est là que le bâs blesse, car le script pondu par le trio Scott M. Gimple/Seth Hoffman/David S. Goyer est bien trop convenu, trop sage, et présente au final bien trop peu d’intérêt pour emporter l'adhésion.

A contrario, l'esprit barré des deux réalisateurs fonctionne à plein régime pour nous proposer quelques fulgurances géniales (le pipi lance-flamme, le générique, les flash-back, le vomi incandescent) perdues au milieu d'un vide scénaristique effrayant, à croire que ces séquences n'existaient pas au départ et qu'elles ont été greffées de force à une histoire qui n'en demandait pas tant.
Une réalisation aussi soignée aurait mérité un bien meilleur support pour pouvoir s'exprimer pleinement, car en l'état, le talent du duo derrière la caméra tourne à vide, au point que certaines séquences en deviennent ridicules tant la forme l'emporte sur le fond, ce qui est d'autant plus frustrant.
Ceci dit, quelques ratés de réalisation parsèment aussi le métrage, comme ces secousses qui font mal à la tête ou des choix graphiques contestables (la "vision" du pourrisseur incarné par Johnny Whitworth... Why ?).


Nico et une scène d'acting free-style dont il a le secret...

Cette ambivalence entre grande classe et ridicule se traduit également dans les effets spéciaux, tantôt soignés, tantôt aux limites du grotesque. C'est étonnant de constater qu'entre deux scènes, la tête du Rider est parfois très bien intégrée, parfois choquante. Cela dit, l'effet est à mon goût bien plus réussi que dans le premier opus, car plus "brut de décoffrage", ce qui traduit mieux le côté dark du personnage.
Malgré ces réserves au niveau graphique, toutes les apparitions du Rider sont excellentes et au final on en vient à regretter qu'il soit si peu présent à l'écran. Car entre ces fulgurances durant lesquelles le duo de réalisateurs s'en donne à coeur joie, le rythme se fait paresseux. Sans compter que les dialogues un peu cons-cons n'aident pas à s'intéresser à l'histoire, d'une platitude absolue. A croire que les réalisateurs tentaient vainement de tromper l'ennui entre deux scènes d'action.

Du côté des acteurs, c'est également mitigé. Nicolas Cage y croit toujours à donf et se dépense sans compter pour nous faire croire à son personnage torturé par un démon intérieur. Mouais... Pas sa meilleure performance. Mais pas la pire non plus. Au moins nous aura-t-il épargné un nouveau délire capillaire.
A ses côtés, Violante Placido, Ciarán Hinds, Idris Elba et Johnny Whitworth font le boulot correctement, de manière très pro.
Et puis il y a le cas Christophe Lambert. Que dire ? Sans être complètement ridicule, notre Totophe nous la joue cette fois grand tatoué, façon Prison Break, et nous confirme si besoin était encore que le Highlander en lui est mort et enterré, sans doute non loin de Tarzan. Un peu triste, mais on a vu bien pire au cours de sa carrière jalonnée de nanars. Vercingétorix, pour ne citer qu'un exemple...


Christophe... franchement...

Bref, Ghost Rider : L'esprit de Vengeance avait pour objectif de faire oublier un premier opus conspué par la critique, mais force est de constater qu'il n'y parvient que très partiellement. Il le surclasse sans problème au niveau graphique, mais se fait laminer du point de vue du scénario (qui n'était déjà pas folichon dans le film de Mark Steven Johnson). Une belle déception, assurément.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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