King Cobra
Une petite équipe de biochimistes dirigée par le Dr Irwin Burns (Joseph Ruskin) travaille en secret dans un laboratoire sur le développement de l'agressivité chez certains animaux. Mais un jeune chercheur de l'équipe, jugeant que le Dr Burns n'a aucune considération pour lui et son travail, décide avec une autre scientifique de passer à la vitesse supérieure. L'expérience tourne mal et une violente explosion ravage le laboratoire. Le Dr Burns et sa fille parviennent à s'en sortir indemne. Mais un serpent génétiquement modifié, prénommé "Seth", a été aspergé par des substances qui ont accrue son agressivité et sa taille. Deux ans après l'accident, Seth refait surface et passe à l'attaque dans une petite bourgade qui s'apprête à célèbrer la fête de la bière...
Les frères Hillenbrand ont bien retenu la leçon de tout bon "monster movie" qui se respecte : une grosse bébête viscelarde, affamé, qui se glisse partout à l'insu de tout le monde (étonnant, malgré sa taille!) et qui engloutit tout ce qui bouge. A la vision de ce King Cobra, on ne peut s'empêcher de penser au film de Spielberg (non, pas Amistad mais plutôt Les Dents de la Mer). On retrouve par exemple un maire incrédule face aux histoires de serpents de neuf mètres de long qui se balladent tranquillement dans son patelin. Après une attaque, il admet que le serpent représente une menace pour la population de sa petit bourgade et mobilise les habitants (tout comme les pêcheurs de la ville d'Amity qui n'attrapaient finalement pas le "vrai" requin). L'influence du film de Spielberg est indéniable. Mais voilà, n'est pas Spielberg qui veut et force est de constater que les frangins Hillenbrand se sont plantés dans les grandes largeurs...
Le scénario n'est donc pas particulièrement inventif, à l'image de la mise en scène du film (genre " téléfilm soporifique"). Tiens, c'est marrant, les frères Hillenbrand sont les réalisateurs et les scénaristes du film. Cela expliquerait sans doute les choses. Quoi qu'il en soit, l'ensemble manque cruellement de pèche, surtout lors des "attaques" du fameux serpent. Le serpent, parlons-en : plutôt discret durant la première moitié du film, il apparaît un peu plus régulièrement dans la seconde. Autant vous prévenir tout de suite : le serpent est très mal fait, très mal animé (oui, c'est un animatronique parce que ça coûte cher des images de synthèses) et pas très crédible à l'écran (on voit plus sa queue que sa tête et ses mouvements ressemblent à tout sauf à ceux d'un serpent). Au final, il en résulte un monstre pas très effrayant qui fait bien pâle figure face à celui d'Anaconda...
King Cobra est donc un petit film sans véritables ambitions, qui se contente de piocher à droite, à gauche, dans les standards du genre. L'ensemble est à peine divertissant.
A noter qu'on retrouve au générique du film quelques "pointures" du genre comme Pat Morita (la série des Karaté Kid, Timemaster, Bloodsport 2), Hoyt Axon (le père de Billy Peltzer dans Gremlins), et Eric Lawson, dont le rôle de shériff semble lui coller à la peau (Rumpelstilskin, The Shooter).
Un film de David Hillenbrand, Scott Hillenbrand
Avec : Pat Morita, Scott Hillenbrand, Casey Fallo, Hoyt Axton