Voir la fiche complète du film : L'attaque du requin à 6 têtes (Mark Atkins - 2018)
[[

L'attaque du requin à 6 têtes

Un quatrième opus encore plus mauvais que ses prédécesseurs qui s’apparente à une compilation des pires choses que l’on puisse commettre dans un survival animalier. Moche, inintéressant au possible, d’une bêtise crasse, L’attaque du requin à 6 têtes n’a aucune raison d’être si ce n’est élargir les frontières du crétinisme cinématographique.
Publié le 28 Juillet 2019 par Dante_1984Voir la fiche de L'attaque du requin à 6 têtes
1
Requin

Qui aurait pu croire que la saga Headed Shark Attack aurait continué jusqu’à fournir quatre métrages ? Quatre films plus ineptes les uns que les autres où la surenchère est de circonstances pour exploiter malencontreusement un concept d’une rare bêtise. Non, les têtes d’un requin ne repoussent pas comme ses dents. C’est une évidence qu’il serait néanmoins bon de rappeler aux producteurs. Toujours est-il que cette énième itération au pays du grand n’importe quoi tient (peut-être) ici son point d’orgue. Grand habitué des ignominies made in Asylum et de certaines bévues de la sharksploitation, Mark Atkins s’y colle. Au demeurant, est-ce que six têtes valent mieux qu’une ? Rien n’est moins sûr...

Une "étoile de mer" qui augure du pire

Sans entrer dans des considérations temporelles dignes de Sharknado 6, l’introduction nous invite à un petit détour dans le passé où l’on découvre que le requin à 6 têtes a précédé les autres étrons de son espèce. Cela n’apporte strictement rien à une pseudo-intrigue qui, on le devine, va déboucher sur un florilège de non-sens où l’incohérence reste un qualificatif pour le moins euphémique au vu de ce qui s’annonce. Comme à l’accoutumée, on nous inflige une brochette de caricatures et de hors-d’œuvre complètement à côté de la plaque. Les clichés sont de rigueur et exacerbent des traits déjà fortement agaçants.

L’isolement sur une île pour participer à une sorte de camp de vacances survivaliste fait s’enchaîner les allers-retours aux quatre coins de ce bout de rocher. Il n’y a aucune vraisemblance dans leurs choix et leurs réactions. En lieu et place de retrouver la terre ferme, on s’éloigne au large sur une plateforme de fortune. De plus, il est préférable de s’abriter d’un cyclone dans un laboratoire scientifique flottant avec une bâche de protection plutôt que se réfugier dans un phare. Un requin dans les parages? Rien de tel pour motiver les troupes et réaliser plus de séances de nage en guise de transition absurde! Mais le plus consternant reste sans doute cette propension à mettre en danger les survivants davantage sur la terre qu’en barbotant dans l’eau !

Quand un requin-crabe demande l'heure à un couple sur le point de rompre. Que se passe t-il ?

Pour ce faire, le requin est désormais une bestiole amphibienne qui se sert de ses têtes latérales comme pattes. En matière d’aberrations évolutionnistes, on tient là le haut du panier. De prime abord, on découvre un «requin-étoile de mer» qui se meut avec la grâce d’une orque échouée. Littéralement, on ne sait plus où donner de la tête. Comme si cela ne suffisait pas, chaque tête capricieuse peut être arrachée par l’une d’entre elles et repousser aussitôt à la manière d’une hydre. Ridicule? Pas autant que son aptitude à marcher sur la terre qui le fait bizarrement ressembler à un «requin-crabe». Hormis les films Sharknado et Sharktopus, on a rarement atteint un tel degré d’insanités.

On en oublierait presque les problèmes de proportion du squale qui rétrécit pour correspondre à des lieux plus étriqués, comme une crique ou le labo scientifique. Dans la majorité des cas, il se révèle assez massif. Mais, force est de constater que les effets spéciaux ont régressé. Là où les autres métrages proposaient des plans sous-marins identiques et néanmoins potables, on se retrouve avec une créature qui ne ressemble à rien dont la peau est plus lisse qu’un morceau de plastique. Est-il nécessaire de parler d’incrustations calamiteuses, de faux raccords ou d’attaques d’une indigence totale? Même le seuil de tolérance du spectateur le plus indulgent au monde ne peut faire l’impasse sur de pareilles bévues.

Quand on vous dit que c'est tiré par les cheveux !

Au final, L’attaque du requin à 6 têtes constitue le summum de la bêtise humaine; le tout condensé en 88 interminables minutes. Véritable non-sens anthologique perpétuel, cette erreur cinématographique commise par Mark Atkins n’a d’autre intérêt que de repousser les limites du concevable en matière d’inepties sur nageoires (ou plutôt sur têtes). Histoire inexistante, incohérences en pagaille, trucages immondes et scandaleux, séquences d’une stupidité incommensurable... Rien ne manque à l’appel pour une nouvelle pierre à l’édifice des étrons de la sharksploitation. Vraisemblablement, l’une des pires itérations en la matière de cette dernière décennie. Pourtant, celle-ci est déjà bien fournie...

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Ghost Rider : L'esprit de Vengeance
Le retour du Rider avec sa grosse moto enflammée et sa tête de carbonisé pas frais, vous l'attendiez avec impatience, hein, bande petits coquins ? Comment ça, non ? Je vois ce que c'est, vous pensez encore à Mark Steven Johnson ... mais rassurez-vous, braves gens, le réalisateur du premier opus n'est plus de la partie. A la place, vous aurez droit aux deux barjots derrière les Hyper...
Chasseur de Têtes
Vous en avez marre des films d'horreurs qui se ressemblent tous? ( Ouéééééééééé!!! ) Vous en avez marre des slashers, survivals, torture-porns, films de fantômes japonais, etc... qui sont tous interchangeables dans leur genre? ( Ouéééééééééé!!! ) Très bien. Alors, pour vous, voici le premier film d'horreur... d'entreprise ! ( Euh... ouuuuuéééé??? ) D'accord, d'accord, je m'explique. Un film d'...
Bunny the Killer Thing
Au pays du ridicule, les lapins baiseurs sont rois. Une citation bien éloignée d’un trait d’esprit de Jean-Paul Sartre, mais surtout une bonne occasion pour introduire une œuvre dont dire qu’elle est atypique relèverait de l’euphémisme. Bunny the Killer Thing est un pur délire nous montrant que le cinéma n’est limité que par notre imagination et même si c’est...
La Mutante des Mers
La Mutante des Mers se présente comme le remake d'un film de monstre de 1956 : The She-Creature d' Edward L. Cahn . N'ayant pas vu cet antique témoin d'un cinéma populaire à base de Craignos Monsters en latex, c'est donc vierge de tout apriori que j'ai entamé le visionnage du film de Sebastian Gutierrez . Et puisque j'en suis aux confidences, sachez que j'ai...
Conjuring : les Dossiers Warren
On ne présente plus James Wan, grand talent du cinéma de genre révélé dans les années 2000 par la plus célèbre saga du torture-porn, Saw . Fort heureusement pour lui, il s'en détourne assez rapidement pour se tourner vers des films plus intimistes, mais non dénués d'ambitions. Après Insidious en 2010 qui avait partagé la communauté (il en ressortait tout de même un métrage à l'...
L'attaque du requin à 6 têtes
Réalisateur:
Durée:
88 min
5.66667
Moyenne : 5.7 (3 votes)

6 HEADED SHARK ATTACK TRAILER

Thématiques