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Lavalantula - Critique

Malgré une idée de base incongrue, Lavalantula rehausse légèrement le niveau des autres productions SyFy, notamment grâce à une progression dynamique et variée. Un survival animalier modeste, fauché et néanmoins distrayant.

Publié le 7 Février 2017 par Dante_1984
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Film avec des araignées

Au même titre que les requins, les crocodiles ou les serpents, les araignées sont une espèce particulièrement prisée par le survival animalier. Malgré de nombreuses déconvenues (Creepies, Arachnid, Ice Spiders...), le genre nous a tout de même servi quelques sursauts d’orgueil avec Arachnophobie ou le très fun Arac Attack. Il persiste néanmoins un ton bis plus ou moins assumé au fil des ans. Au vu de son pitch et de la production (SyFy), Lavalantula possède les atours d’un nanar sans nom qui peut trôner fièrement aux côtés d’Alien Tornado ou Sharknado. Ces deux derniers métrages jouant également sur le mélange Catastrophe/Animalier. Tout est donc réuni pour passer un très mauvais moment, sauf que...

Voilà une carrière d'acteur rondement menée

Le constat est un peu plus nuancé qu’escompté. Il est vrai que le scénario est écrit avec les pieds. En délaissant des bestioles hybrides, on essaye d’insuffler des capacités inattendues aux arachnides. Quand la stupidité tente de se montrer originale, cela donne des araignées cracheuses de lave... Ajoutons à cela une taille variable et une apparition inopportune après un tremblement de terre et une éruption volcanique (on remercie Arachnoquake et Volcano) et l’on tient les bases d’une «histoire» qui va se perdre dans de nombreuses incohérences. Pour autant, la courte durée du film permet de ne pas s’ennuyer ou de digresser dans une entame lénifiante.

Il faut peu de temps pour entrer dans le vif du sujet et, dès lors, le rythme ne faiblira plus. La chasse aux bestioles s’étale sur une bonne partie de Los Angeles. À défaut de proposer un spectacle potable, l’ensemble se révèle fun avec des situations variées qui n’hésitent pas à multiplier les références cinématographiques. Spiders, Pulp Fiction, Alien ou, plus surprenant, Police Academy. La plupart du temps, on a droit à des allusions plus ou moins subtiles, mais d’autres clins d’œil donnent lieu à des moments farfelus (le final part en roue libre) ou inattendus (la scène du hangar désaffecté). Il s’agit là plus d’un emprunt ou d’une manière d’interpeller les cinéphiles plutôt qu’un plagiat de bas étage.

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Budget étriqué oblige, il est difficile de trouver une réalisation honnête ou des effets spéciaux potables. Encore que, sur ce point, on souffle le chaud et le froid. Les araignées sont correctes avec des échelles de taille variables, mais un design identique, comme pour montrer les différents stades d’évolution. Les incrustations ne sont pas trop ignobles, sauf quand les arachnides s’étalent sur des façades de bâtiments ou que les acteurs doivent interagir avec elles. Le constat est plus mitigé pour dépeindre une éruption volcanique ou un séisme. Une coulée pyroclastique dans une ruelle, une explosion par-ci, des trous par-là... Le panel catastrophe se révèle bien faiblard compte tenu du terrain de jeu (Los Angeles) à disposition.

Car les araignées ne vont pas se priver pour becqueter du Californien à tout-va. En cela, les morts sont aussi nombreuses que variées. Le visage cramé par une gerbe de lave, poignardé par des crochets, contaminer par des œufs ou dévorer par des bébés-araignées... Si certaines situations ne sont pas assez exploitées ou trop expéditives, on demeure également avec des exécutions différentes pour venir à bout des bestioles (l’usage du nitrogène est bien plus astucieux qu’une décharge de fusil à pompe). N’en déplaise à d’autres productions ou aux mauvaises langues, il y a un réel effort pour fournir une certaine diversité dans la médiocrité. Et, rien que pour cela, le capital sympathie est revue à la hausse.

L'hygiène des bus de LA laisse suffisamment à désirer pour laisser entrer des bestioles de cette taille...

Il persiste néanmoins un jeu d’acteurs sommaires. Ce qui, reconnaissons-le, est déjà énorme pour une telle production. On retrouve une partie du casting de Police Academy qui s’éloigne sensiblement de la comédie pour se complaire dans l’autodérision. Le résultat est bancal et, si l’on ne connaît pas ces têtes, on a l’impression d’halluciner devant des réparties décalées. On reste quand même avec une interprétation générale poussive qui amuse difficilement. Pour le reste, les personnages en eux-mêmes n’ont rien de notable. Des clichés en puissance qui assument leurs côtés has-been via un surjeu plus ou moins volontaires.

Si la prononciation du titre peut évoquer une certaine chanson de Stone & Charden, Lavalantula se révèle un mauvais film néanmoins sympathique. Malgré une mise en scène fauchée, un casting en fin de course et un concept saugrenu, le film de Mike Mendez fait montre d’une énergie débordante pour varier les situations avec un parti pris pour une distraction basique et, pour autant, regardable. Court, Lavalantula atténue les effets d’un scénario anémique avec une évolution fluide et rythmée, quand même bien même certains comportements ou orientations relèvent de l’absurde. Finalement, un survival animalier qui se révèle médiocre pour son côté farfelu, mais non dénué de certains atouts pour les amateurs du genre.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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