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No One Lives - Critique

En route vers sa nouvelle demeure, deux jeunes gens se font accoster par le membre d'une bande de voleurs en fuite. Ne boudons pas notre plaisir devant cette série B efficace et brut de décoffrage.
Publié le 8 Janvier 2014 par GORE MANIAC
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**Attention, cette critique contient des spoilers.**

En route vers sa nouvelle demeure, un couple en reconstruction fait halte dans un petit restaurant perdu en pleine campagne. Les deux jeunes gens se font alors accoster par le membre d'une bande de voleurs en fuite.

On pouvait légitimement penser avoir effectué le tour du survival depuis quelques années. Lorsque le réalisateur du mystérieux Midnight Meat Train, Ryuhei Kitamura, s'attaque à ce sous-genre, on se laisse embarquer dans l'aventure avec une bonne dose d'espoir, mais aussi quelques craintes.
Depuis l'adaptation de la nouvelle de Clive Barker en 2008, le cinéaste nippon s'était fait rare, de sorte que l'on commençait à se demander s'il signerait un autre film outre-Atlantique. Hormis Kitamura, pas de nom très connu au casting de No One Lives, même si Luke Evans devrait bientôt faire parler de lui. On a pu le découvrir récemment dans le deuxième volet de la saga du Hobbit.

Le prologue de ce métrage ne sort guère des sentiers battus du survival. On y confronte des voleurs fort en gueules, ne faisant pas dans la dentelle, à un couple visiblement en crise, en plein déménagement. Comme toujours, le charme de la jeune fille ne laisse pas indifférent les caïds, qui décident de les kidnapper.
La patte du réalisateur japonais s'observe sur la scène d'ouverture du film, particulièrement soignée sur le plan visuel, faisant fi d'un scénario qui sent le réchauffé.

Tout bascule lorsque l'histoire inverse les rôles en quelques scènes rythmées et brutales. On y découvre alors que la victime désignée n'était pas le candidat idéal à ce genre de jeu de massacre. En effet, le héros est un tueur en série qui fuyait la région, avec sa dernière victime encore en vie cachée dans sa voiture.

Avec son aspect beau gosse ténébreux, Luke Evans est un choix audacieux. Sa silhouette sportive et racée correspond parfaitement à l'image du tueur froid et sanguinaire qu'il interprète avec conviction.
Face à lui, les bandits jouent également plutôt bien leur partition, même si la pauvreté des dialogues (insipides et vulgaires) n'évitent pas certains stéréotypes. Le personnage le plus fascinant reste néanmoins celui d'Emma.
Dernière survivante d'un massacre ayant eu lieu lors d'une soirée étudiante, cette jeune femme semble ne faire qu'un avec son ravisseur. Cette relecture du Syndrôme de Stockholm est en partie gagnante grâce au jeu ambigu d'Adelaide Clemens. Presque autant victime que complice, Emma joue le plus souvent un rôle d'observatrice dans cette joute mortelle, assistant avec une sorte de passivité morbide aux premiers meurtres, avant de participer directement au dernier face à face.

Côté action, pas de temps mort dans ce film court et intense. Côté gore, No One Lives propose des meurtres astucieux et quelques gros plans bien trouvés (cf la scène du sac et la cachette dénichée par le héros). A l'aise dans ce style de cinéma, Kitamura sait y faire pour accrocher l'oeil du spectateur, sans pour autant éviter tous les écueils propres au survival.

Ainsi, même s'il nous déstabilise quelque peu en ne nous offrant guère de personnage auquel s'identifier (on ne s'attachera qu'à Emma, seule innocente de l'histoire), No One Lives ne bénéficie d'aucun autre signe marquant d'originalité, confirmant le fait qu'il est bien difficile de sortir du carcan imposé par ce sous-genre réducteur.
Mais ne boudons pas notre plaisir devant cette série B efficace et brut de décoffrage qui, sans atteindre les classiques du genre (Eden Lake, Delivrance), nous livre un combat sans merci entre deux entités maléfiques. En ces périodes de fêtes, il est en effet de bon ton de couper court à l'optimisme ambiant et de décrypter le Mal absolu !

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A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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