One Body Too Many - Critique
Entre la comédie, le récit policier et l’épouvante, One Body Too Many est une série B assez distrayante qui aime à détourner sciemment les codes du huis clos. L’incongruité des propos tient alors à l’incompétence du protagoniste rattrapée par d’heureux hasards. Sans grande prétention, le film de Frank McDonald remplit son office, et ce, en dépit d’une trame prévisible et d’une énigme criminelle pas suffisamment exploitée au regard des enjeux évoqués. En revanche, l’ambiance parvient à alterner avec une certaine aisance entre une tonalité légère et une atmosphère plus sombre, propre au cinéma gothique.
Quelque peu délaissé en Europe au regard du contexte historique, le cinéma outre-Atlantique de la période 1939 – 1945 a pourtant été prolifique, même si nombre de productions sont demeurées inédites en France. One Body Too Many fait partie de ces séries B passées inaperçues et, depuis, tombées en désuétude. À l’époque, le film de Frank McDonald exploite un genre hybride très codifié où comédie, épouvante et intrigue policière s’entrecroisent dans un huis clos qui présage déjà du « Whodunit ». D’ailleurs, le pitch initial, ainsi que l’atmosphère générale, n’est pas sans rappeler des titres tels que The Bat, La Volonté du mort ou encore La Maison de la mort.

Sacré cas de conscience pour un agent d'assurances !
En l’occurrence, le prétexte tient à réunir les membres d’une famille à la suite du décès d’un riche parent. Dès lors, on dépeint des portraits veules et intéressés uniquement motivés par l’appât du gain, du moins pour la majorité des personnages présentés. Bien que les protagonistes soient bien campés, la caractérisation reste assez sommaire. Les points de vue n’évoluent guère, tandis que l’alternance entre chaque intervenant peine à trouver un véritable équilibre. Certes, l’histoire fait la part belle au duo d’affiches (le trublion Jack Haley et la séduisante Jean Parker). Toutefois, l’on aurait aimé davantage de nuances pour susciter le doute et ainsi privilégier un suspect plutôt qu’un autre.
Ce constat est particulièrement explicite quand on évoque Bela Lugosi. L’acteur est nettement placé en retrait et augure de sa fin de carrière poussive, miné par les navets et les échecs. De même, sa gestuelle et son jeu théâtral sont totalement absents alors que l’ambiance s’y prêtait. En effet, l’aspect propre à l’horreur ou à l’épouvante ne reste que d’ordre conceptuel. Les crimes ne sont jamais mis en scène, tout comme la violence qui s’y rapporte. Hormis la soudaineté des assassinats et de la découverte des cadavres, celle-ci est rapidement tournée en dérision face à l’absurdité des situations. Dans ce cadre, cette dernière appréciation n’est pourtant en rien péjorative.

Whodunit ?
Tout l’intérêt du film est de multiplier les quiproquos et les séquences cocasses où l’agent d’assurances s’improvise enquêteur de pacotilles. Ses carences en matière d’investigations sont d’ailleurs comblées par des évènements fortuits qui le font passer, tour à tour, pour un héros, un pleutre ou même le coupable ! Bien que les gags ne soient guère d’une grande subtilité, l’ensemble prête à sourire. On aurait toutefois apprécié que les conditions saugrenues du testament soient davantage exploitées, y compris dans les aboutissants. Le fait d’inverser la part allouée aux différents héritiers reste tout de même le mobile des crimes et la cause de la disparition du cadavre de l’intéressé.
Si l’on évoquait le retrait volontaire de la partie horrifique, on distingue cependant une codification propre au cinéma gothique. Cela tient évidemment au cadre avec ce manoir à l’architecture tentaculaire. De traquenards en passages secrets, l’imposante (et écrasante) demeure offre un terrain de jeu appréciable pour dissimuler un corps ou trouver une échappatoire, si tant est que l’on soit familier des lieux… De ce côté, le contraste entre l’action restreinte du huis clos et cette perte de repères se révèle plutôt efficace pour varier les situations et faire s’alterner les sensations chez le spectateur. L’isolement et la tempête viennent parfaire cette atmosphère pour mieux prendre au piège les protagonistes.

Un couple assorti qui sort de l'ombre...
Au final, One Body Too Many reste un sympathique film dont les intentions demeurent louables. On apprécie l’exploitation inspirée du cadre, ainsi que le ton saugrenu des séquences, même si le trait est parfois un peu trop forcé. À dessein, cela dit. L’épouvante tient surtout aux méandres labyrinthiques du manoir et à son action nocturne. Quant à la partie « policier/thriller », il privilégie l’approche du « whodunit » à une véritable enquête, sans toutefois approfondir cet aspect. De même, l’intrigue et la progression se révèlent très conventionnelles, tout comme les personnages. Il en ressort un divertissement honorable, parfois amusant, mais guère mémorable.
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