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Serial Killer Clown : Ce Cher Monsieur Gacy - Critique

Un thriller psychologique bien ficelé et doté d'un casting solide...

Publié le 2 Octobre 2011 par Geoffrey
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Tueur en série

On ne compte plus les films inspirés des faits réels commis par des tueurs en série. De Ed Gein à Jeffrey Dahmer en passant par Charles Manson et Jack l'éventreur, tous ont eu droit à, au moins, une adaptation cinématographique. Même la France n'échappe pas au phénomène avec des films sur Landru, Marcel Petiot ou encore Thierry Paulin.
Il faut dire que le potentiel graphique en terme d'horreur et d'émotions est énorme compte tenu des atrocités commises, et le fait qu'il s'agisse de faits réels ne fait qu'ajouter à l'angoisse.

Pourtant, le film qui nous occupe aujourd'hui et consacré à John Wayne Gacy, surnommé le "clown tueur" va adopter une approche tout à fait différente en choisissant de prendre la forme d'un thriller psychologique, basé sur le livre de Jason Moss, un étudiant ayant été en contact avec le tueur peu de temps avant sa mort.
De fait, on ne verra pas ici de meurtres abominables, ni même John Wayne Gacy sous son maquillage de clown, autant que vous le sachiez.


William Forsythe est John Gacy...

John Wayne Gacy, le clown meurtrier ayant fait une trentaine de victimes aux États-Unis jusqu'à sa capture en 1980, reste encore aujourd'hui l'un des tueurs en série américains les plus notoires. Quelques mois avant son exécution, le 10 mai 1994, un jeune étudiant en criminologie de l'université de l'Illinois nommé Jason Moss prend contact avec le meurtrier.
En se faisant passer pour un jeune homosexuel qui cherche sa place dans la société, Moss espère se rapprocher de Gacy afin de lui soutirer des informations sur ses motivations et son état d'âme en tant que tueur en série...


Ambiance décontractée du slip en prison...

Si le nom du réalisateur, Svetozar Ristovski, ne vous dit rien, c'est tout à fait normal, car outre le film qui nous occupe aujourd'hui, il n'a réalisé qu'un seul autre long métrage, Mirage, en 2004 et un documentaire en 2001. Toutefois, après la vision de Serial Killer Clown, on est en droit de se demander comment il se fait qu'il n'ait pas été plus productif car la qualité de sa mise en scène est bien au-dessus de bon nombre de tâcherons qui officient à Hollywood.
L'exercice du thriller psychologique est toujours délicat, car il faut pouvoir faire ressentir l'ambiance et la tension à l'aide de peu de moyens graphiques. Aucune erreur n'est donc tolérée sous peine de voir s'écrouler l'ensemble du film comme un chateau de cartes. Heureusement, Svetozar sait manier une caméra et parvient à créer un climat étouffant via des angles de vue bien choisis.

Il est bien aidé, il est vrai, par une histoire et un script solide qui contient quelques moments malsains, voire glauques (Gacy qui explique à Jason comment violer son petit frère ; la rencontre avec la prostituée). La scénariste Kellie Madison a fait du bon boulot en adaptant l'histoire véridique de Jason Moss.


ça te dirait que je mette ma tête dans ton entrejambe?

Mais tout ceci ne serait rien sans l'indispensable ingrédient des thrillers psychologiques: des acteurs crédibles. Et à ce niveau, Svetozar Ristovski n'aurait pu rêver de meilleur casting. William Forsythe compose un John Wayne Gacy tout à fait imprévisible, tour à tour ami mielleux, confident attentif, puis psychopathe pervers. Une grande performance d'acteur.
Face à lui, Jesse Moss (aucun lien de parenté avec Jason Moss) est le parfait antagoniste à ce monstre. La lente transformation mentale de son personnage est visible à travers son jeu d'acteur et se montre crédible de bout en bout.
Bref, nous avons là deux acteurs principaux en grande forme (et c'est heureux car la réussite du film reposait en grande partie sur leurs épaules).

Au rayon des seconds rôles, on notera qu'aucun d'eux ne dépareille face au duo de tête.


Au contact de Gacy, Jason pête légèrement les plombs...

Les amateurs de films sur les tueurs en série devraient apprécier ce Serial Killer Clown: Ce Cher Mr. Gacy, mais ceux qui viendraient y chercher des meurtres sanglants et du gore peuvent passer leur chemin. Le seul sang que l'on verra sera celui d'un petit branleur qui se fait démonter la tête par Jason. C'est parfois un peu frustrant, il faut bien l'admettre, mais il faut aussi avouer que des scènes de violence gratuite auraient sans doute nuit à l’atmosphère.
Donc, mettez votre appétit pour la barbaque en veilleuse avant d'apprécier ce thriller bien ficelé et doté d'un casting solide.


Petit bonus: la vraie photo de John Wayne Gacy et Jason Moss lors de leur rencontre...

 

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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