Voir la fiche complète du film : Shaun of the Dead (Edgar Wright - 2004)

Shaun of the Dead - Critique

Alternant les séquences anthologiques, ce Shaun of the dead s’avère être une des plus grandes réussites de l’année. Peu de film peuvent se targuer de regorger d’idées fabuleuses, de propos intelligents, d’une critique sociale, de scènes gores totalement fidèles au genre et malgré tout apportant son lot d’originalité, tout ceci en vous faisant pisser de rire pendant près d’une heure et demi. Pourtant, le film de Wright y parvient. Chapeau bas messieurs. Quant aux autres vous savez ce qu’il vous reste à faire...

Publié le 1 Janvier 2008 par AqME
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Zombie

Shaun, un trentenaire britannique ne fait pas grand-chose de sa vie. Sans réelles ambitions ni perspectives professionnelles, il partage avec deux colocataires un appartement et passe ses soirées au Winchester, le pub du coin. Liz, sa petite amie, se plaint de cette vie et voudrait que Shaun s'engage. Lassée par ses vaines promesses et son incapacité à se consacrer un peu à leur couple, Liz décide de rompre. Très vite, la vie bien banale de Shaun va prendre un tournant inattendu quand une invasion de morts-vivants va déferler sur sa ville...

Précédé d’une réputation extrêmement flatteuse, Shaun of the dead fût probablement le film de 2004 dont la non-sortie en France fût la plus injuste qui soit. A l'instar de May de Lucky McKee qui faillit ne jamais sortir avant d’être expédié dans quelques salles dans l’indifférence générale, puis de Saw qui bénéficia d’une sortie un peu plus en rapport avec les qualités du film, voici que sort enfin cet été ce fameux "Zombie-movie" britannique.
Cette sortie qui doit autant à la qualité du métrage que du succès de la récente vague de nos amis les morts-vivants ( 28 jours plus tard, L'armée des morts avant le très attendu Land of the dead), n’est que justice tant le film d’Edgar Wright s’avère en mesure de justifier pleinement sa réputation.

L’un des points forts de ce film (qui avait pourtant tout du projet casse gueule) est le subtil mélange entre la comédie et la parodie pure, et son profond respect pour le genre et les classiques qui ont précédé. Très loin des parodies habituelles (pas toujours super drôles d’ailleurs), le film constitue un vibrant hommage au genre tout en s’avérant à la hauteur des films de Romero sur le plan de l’horreur visuelle et de la critique sociale.
Gorgé de scènes qui vont très vite devenir cultes, Shaun of the dead est un film vraiment rafraîchissant pour le genre. La longue exposition va permettre de dresser le portrait de personnages qui vont vite devenir sympathiques, amusants et familiers. De véritables zombies latents qui ne seront même pas capable de prendre la mesure de ce qui se passe immédiatement tant la routine et le repli sur soi immergent ces individus. Témoin cette fantastique séquence dans laquelle Shaun va faire ses courses matinales sans se rendre compte du carnage qui a eu lieu. Terriblement intelligent, drôle et également gore (comme cette scène d’étripage tout droit sortie de Day of the dead), le film nous conforte dans l’idée qu’une simple sortie « direct-to-video » dans notre pays aurait une véritable injustice.

Le film va ainsi accumuler les gags tous plus excellents les uns que les autres avec une intelligence et une facilité rare. Un humour de situation mais aussi de référence lorsque Shaun, en répétant son plan de sauvetage, revoit plusieurs versions d'une même scène sur la musique des Goblins composée pour Zombie, ou bien encore le clin d'oeil à la célébrissime phrase de Nuit des Morts-Vivants, La (« They're coming to get you Barbara »). Film hommage qui se veut un film de zombies à part entière, Shaun of the dead nous offre même de somptueux moments d'émotions lorsque les principaux protagonistes se voient contraint d’abattre ceux qui ont été mordus. Le film n’édulcore en rien la portée dramatique du scénario et rend par la même le plus bel hommage qui soit tout en conservant un fond de critique sociale et en faisant se tordre de rire le spectateur. Pas un mince exploit tant tous ces éléments sont dosés à la perfection. Romero lui-même appréciera d'ailleurs particulièrement le film au point d'offrir un caméo au réalisateur Edgar Wright et à l'acteur vedette-scénariste Simon Pegg (Shaun) dans Land of the dead.

L'un des thèmes centraux du film est que l'irruption de ces évènements exceptionnels va permettre à cet ersatz d'Homer Simpson de passer de statut de loser à celui d’individu qui va prendre ses responsabilités et apprendre à devenir quelqu'un. Alternant avec brio les moments de purs délires (le passage à tabac du zombie sur la musique de Queen) avec des scènes plus dramatiques (Shaun devant faire le choix de tirer ou non sur sa mère), le film fait partie de ces oeuvres dotées d’une alchimie qui font les grandes réussites. Bien moins burlesque mais pourtant tout aussi drôle que Braindead ou que le Le retour des morts-vivants, le film d’Edgar Wright lorgnerait plutôt vers l’autre énorme réussite de la comédie-hommage : le Frankenstein Junior de Mel Brooks. Un film en tout cas à ne louper sous aucun prétexte (et dont nous ne révèlerons pas ici les meilleurs gags) qui parvient même à nous émouvoir dans ses dernières minutes grâce à une flatulence (pas un mince exploit !) avant de nous faire sourire en nous rappelant que nous sommes quand même dans un film de pote terriblement intelligent et réussi. Doté d’un casting réellement formidable (Simon Pegg en tête bien sur), le film se hisse tout en haut du panthéon du cinéma fantastique et l’aspect comique ne doit pas occulter les immenses qualités d’écriture et de mise en scène du film. Un futur film culte à n'en pas douter.

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