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Timber Falls

Un bon survival parfois imprévisible et mâtiné de torture porn...
Publié le 18 Juin 2011 par GeoffreyVoir la fiche de Timber Falls
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Forêt

Pour son premier film d'horreur, le réalisateur Tony Giglio s'est attaqué à un genre très prisé, voire surexploité: le Survival. Forestier dans le cas de Timber Falls.
Pour ce faire, le réalisateur s'est muni de son petit livre "Le Survival pour les Nuls" afin de respecter le cahier des charges inhérent au genre. Le film ressemble donc à une succession de clins d'oeil allant de Détour Mortel à Délivrance en passant par La Colline a des yeux, le tout saupoudré de quelques scènes de torture torn pour faire bonne figure.
Heureusement pour le spectateur, Tony Giglio s'est aussi dit, à juste titre, que proposer un catalogue de ce qui a déjà été vu et revu une centaine de fois n'avait aucun intérêt. C'est pourquoi il a cru bon d'intégrer quelques menues nouveautés pour égayer un genre qui n'en offre généralement que très peu.


Une jeune femme... Du sang... Aurait-elle des ennuis?

Sheryl et Mike partent en week-end en tête à tête à la montagne. Enchantés par la beauté du lieu, ils décident d'installer leur camp au bord d'un lac. Mais au lendemain de leur première nuit sur place, Sheryl a disparu. En parcourant la forêt à sa recherche, Mike est pris dans un piège à loup et s'évanouit sous la douleur...


Mike a bobo son pied...

Timber falls commence pourtant de manière tout à fait classique et son déroulement se fera dans la continuité des films du genre.
On nous présente Mike et Sheryl, un couple quelque peu lassé de la vie urbaine et désireux de se ressourcer à la montagne. Bien évidemment, ils décideront de s'écarter des sentiers battus, chose que les amateurs de films d'horreur connaissent pour être hautement mortelle.
Pourtant, malgré ce début mille fois vu, Timber Falls parviendra à rester relativement imprévisible grâce à des situations qui ne se déroulent pas tout à fait comme prévu. Certaines scènes vues des dizaines de fois (la sempiternelle rencontre avec les bouseux du coin par exemple) sont ainsi détournées et ne se passent pas comme on a l'habitude le voir.
Dans le même ordre d'idées, les raisons du "méchant" sont assez bien trouvées et originales. Cela nous change des sempiternels familles de cannibales consanguins ou des bouseux qui ne jurent que par le viol.
Puisqu'on parle des tortionnaires, sachez qu'ils sont crédibles grâce à des interprêtes de qualité. Beth Broderick fait des merveilles en bigote déjantée, tandis que son mari campé Nick Searcy n'a pas à rougir au niveau de la folie.


Amen...

À défaut de posséder un budget conséquent, Tony Giglio exploite à fond les magnifiques paysages naturels de la Roumanie et parvient à les magnifier tout en conservant une certaine tension grâce à la menace qui plane rapidement par l'entremise d'un homme défiguré aux armes sophistiquées, Deacon de son petit nom, dont le "double-couteau" sert d'ailleurs de point central à l'affiche.

Par contre, malgré les tentatives de Giglio de se démarquer des standards du Survival, Timber Falls offre peu de moments de suspense insoutenable. La faute en revient à des méchants qui, s'ils sont bien campés par leurs interprètes, ont des méthodes d'agir qui peuvent laisser perplexe. De fait, préconiser la torture - psychologique autant que physique - afin de forcer les jeunes gens à s'accoupler n'est certainement pas la méthode la plus efficace.
Le scénariste Daniel Kay aurait voulu agrémenter son script de scènes "torture porn" qui n'y étaient pas à la base afin de suivre la mode du moment qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Un peu dommage de tomber dans la facilité de cette manière, d'autant plus que cela décrédibilise l'histoire. Une approche plus réaliste (comme enfermer le couple ensemble sans les torturer) aurait certainement été plus malsaine et appropriée.
Dommage également cette scène finale complètement inutile, si ce n'est de laisser présager d'une suite commerciale.

On ne pourra toutefois pas reprocher au film d'être ennuyeux car son rythme soutenu ne laisse pas place au moindre temps mort.


Et pourquoi tu ne veux pas bai*** ?? Sal*** !!

Bref, Timber Falls ne renouvelle pas le genre du survival mais applique consciencieusement son cahier des charges et affiche quelques velléités novatrices même si pas toujours réussies ou utiles.
Toutefois, les amateurs pas trop blasés de ce genre répétitif devraient y trouver leur compte.
 

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

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Timber Falls
Réalisateur:
Durée:
95 min
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