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Zombeavers - Critique

Un pseudo survival animalier qui tente d’amuser par un aspect comique proprement pathétique. Sans scénario, sans talent et sans intérêt, Zombeavers est une exploitation misérable qui engagera seulement les amateurs de nanars.

Publié le 2 Juillet 2017 par Dante_1984
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Films avec des rongeurs Zombie

Il est des productions que l’on sait d’avance ratées ou destinées à public amateur de nanars et autres navets. Avec les films catastrophe, le survival animalier est les porte-étendard le plus malmené. Ce n’est pas parce que l’on évoque des sujets plus irréalistes que crédibles, qu’il faut en faire n’importe quoi. Même un pitch complètement idiot, on peut parfois trouver de véritables perles. Pour rester dans un domaine similaire, on songe à Arac Attack, formidable hommage déjanté aux métrages d’arachnides des années1950, ou encore Black Sheep et sa tripotée de moutons-garous complètement barrée et jouissive. Malheureusement, le jeu de mots complètement moisi du titre du présent film semble donner le ton d’une mauvaise parodie.

Parce que les castors ont droit aussi à leur instant bronzette !

Ce terme est néanmoins un peu usurpé à bien des égards. Certes, l’on sent une franche partie de rigolade à l’évocation d’ados obsédés qui ne pensent qu’à se monter les uns sur les autres. Tenter de nouvelles expériences sexuelles, sombrer dans la débauche et une orgie qui rime avec beuverie. Pourtant, la parodie tend à multiplier les références, ne serait-ce que sur un film ou une saga en particulier. Par la force des choses, on est bien forcé de songer à certains métrages, notamment pour le cadre qui rappelle vaguement Cabin Fever ou Lake Placid. Mais dans l’ensemble, rien n’est clairement établi. Il s’agit plutôt de tourner en dérision un genre entier sans autre forme de talent que la bêtise pure et simple.

Avec son humour digne d’un Sharknado enrhumé, Zombeavers ne se prend pas au sérieux. Pourtant, il considère surtout le chaland pour une vache à lait souffrant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob! À moins d’être sous l’emprise de substances alcooliques ou illicites, difficile de se dérider face à un déluge de mimiques grotesques et de blagues complètement aberrantes. Mais le non-sens se retrouve surtout dans des réparties improbables («Je ne vois rien. J’ai les yeux fermés.») ou des situations farfelues. Les personnages ne trouvent rien d’autres de mieux à faire que copuler pendant que les castors détruisent le plancher, les murs et la portede leur salle de bains !

Quand le rosbeef se rebelle...

Et le scénario? Il ne pourrait même pas remplir un post-it de la taille d’un confetti. Les idiots du village qui paument un bidon de produits toxiques dans une rivière, des rongeurs un peu trop curieux et le tour est joué. La suite n’est qu’un ramassis absurde qui tient davantage de l’improvisation et du grand n’importe quoi. En dépit de la faible durée du métrage, on tourne en rond. Seul point qui se démarque de la nullité ambiante, les assauts qui se révèlent assez récurrents. Malgré cela, le ridicule est de mise. Il atteint des sommets ineffables lorsqu’on découvre des castors-garous dans la faune... et la flore de jeunes donzelles. À ce titre, leur transformation est proprement pathétique.

Quant aux castors, on a droit à des bouts de plastiques et des morceaux de cartons pour servir de bestioles. On noircit leur pelage et on leur fiche une paire d’yeux pour qu’ils s’apparentent à du hareng pas frais. Pour les animer, ça gesticule à tout-va, ça nage comme une planche et ça saute n’importe comment. De là à penser à une crise d’épilepsie aiguë chez les rongeurs, il n’y a qu’un pas. S’il arrive que les effets spéciaux soient difficilement défendables, on ne croit pas une seule minute à ces trucs avec une queue et une tête, mais qui rivalisent d’imbécillités quand vient le moment de casser la graine. Quant aux capacités naturelles des animaux, elles ne sont même pas évoquées.

Une crise de castor-garou ?

Au final, Zombeavers est une escroquerie pour le moins honteuse. Souffrant d’une anémie chronique à tous les niveaux, le film de Jordan Rubin se fourvoie dans un mauvais goût à moitié assumé. Difficile de critiquer des éléments qui brillent par leur absence. Y a-t-il seulement un soupçon d’histoire, de mise en scène ou d’intérêt à pareil affront cinématographique? Entre des caricatures ambulantes, des castors effroyables et des situations d’une tristesse affligeante, Zombeavers est un fatras indigeste qui, à l’instar des productions SyFy et Asylum, semble vouer un culte à la nullité. Le type de films qui n’aident pas à sortir un genre de son marasme.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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