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Orphan black - Critique

Entre science-fiction, drame et un soupçon de policier, cette série traite par-dessus la jambe son sujet principal (le clonage humain) pour privilégier une intrigue qui s’attarde beaucoup trop sur les états d’âme et les soucis du quotidien de tout un chacun. Du potentiel… mal exploité.

Publié le 26 Juillet 2015 par Dante_1984
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Au vu de la difficulté de se renouveler dans un domaine particulier ou même d’offrir un concept original, le mélange des genres est à l’ordre du jour dans l’univers des séries TV. Récemment, on l’a vu avec des titres tels que Continuum; où science-fiction et policier se mêlaient sur fond de voyage dans le temps. Dans un registre similaire et également plus confidentiel, l’éphémère et décevant Paradox, piètre tentative britannique. Aussi, une nouvelle production estampillée «science-fiction» ne signifie pas forcément de coller aux exigences du genre, mais simplement que le thème principal officie en toile de fond. Quel est-il donc ? Le clonage et ses dérives...

En cela, Orphan black part d’un postulat convaincant. De jeunes femmes qui ne se connaissent pas se découvrent un patrimoine génétique commun. Une famille particulière puisqu’elles ont été créées dans un laboratoire. Vous l’aurez compris, la science a fait du chemin depuis le mouton Dolly et, même si le clonage humain reste interdit, certains chercheurs ne se privent pas pour transgresser les règles. Le sujet abordé se fait plutôt rare sur le petit écran. Toutefois, on a eu droit à un traitement pour le moins spectaculaire et débridé voilà 15 ans avec le film de Roger Spottiswoode: A l’aube du 6e jour. Celui-ci se révélait divertissant, mais terriblement plat sur les considérations éthiques.

Autant dire que cette série dispose d’une certaine largesse pour nous proposer une dizaine d’épisodes à la fois forts et entraînants. Seulement, l’intrigue peine à démarrer sur de bonnes bases. Il est difficile de se départir de l’habituelle exposition des protagonistes si bien qu’on a rapidement l’impression de tourner en rond. Certes, il faut des individus attachants pour parier sur le long terme, mais contempler leur quotidien sans que cela apporte une justification ou un intérêt au fil rouge engendre une lassitude latente et progressive. D’ailleurs, le sujet principal semble être relégué au second plan.

Quid de l’éthique, des conséquences sur les personnes concernées et leur entourage? Les scénaristes ont beau sauter d’un genre à l’autre au fil des épisodes, l’alchimie ne fonctionne pas. L’aspect policier des premiers instants cède la place à un drame des familles bancal qui recèle bon nombre de moments mielleux et larmoyants. De fait, le peu d’enquêtes évoquées n’avance pas. Pire, ces mêmes investigations sont anecdotiques et facilement oubliables pour la compréhension générale. À ce titre, l’histoire exige une assiduité constante et empêche tout nouveau venu de prendre le train en marche sous peine de ne pas saisir toutes les interactions entre les protagonistes.

Ces derniers sont clairement l’attrait principal d’Orphan black. Tatiana Maslany occupe le devant de la scène avec la bagatelle de 13 rôles. Pour ce faire, elle change d’apparence, d’intonation, de gestuelles. Si le travail d’interprétation est impeccable, les différents rôles, eux, sont inégaux. La faute à des traits de caractères trop appuyés qui confèrent presque à la caricature. Les personnages secondaires sont assez dissemblables dans l’ensemble, même s’ils parviennent difficilement à retenir l’attention. Là encore, un traitement trop conventionnel en dépit d’attitudes loufoques ou réservées empêche toute empathie chez le spectateur.

Au final, Orphan black est une petite déception. Grâce à un thème peu usité, la série se montre intéressante tant sur les possibilités narratives que sur les réflexions posées. Néanmoins, l’intrigue se perd en atermoiements et autres séquences dramaturgiques pas vraiment utiles pour la progression générale. Le rythme en dent de scie fait oublier de bonnes intentions et un jeu d’acteur honnête dans un ennui de circonstances, et ce, malgré quelques sursauts d’orgueils en fin de parcours. L’écriture trop inconstante empêche les mélanges des genres et préfère les entrecroiser sans jamais former la moindre cohésion. Une série moyenne loin d’être transcendante.

 

Saison 2 : 4/10

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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