L'Arène
Même si l’on sait déjà qu’il ne faut pas trop se frotter aux dames, L’Arène enfonce le clou en exhibant des combats à mort purement féminins. Dur, violent, presque cynique, ce film vous fera au moins une fois détourner le regard de l’écran.
Elles vont s’entretuer et ça va faire très mal ! La thématique du combat à mort est omniprésente dans le cinéma. Ces automassacres sont parfois de pures expériences à l’instar de Battle Royale ou encore The Belko Experiment. On pense même à adapter des shows TV comme dans le cas de Hunger Games, Course à la mort ou le récent The Jurassic Games. Ces émissions sont peut-être d’ailleurs des mises en abîme de notre propre condition de spectateur avide de duels jusqu’à trépas. De temps à autre, l’affrontement se voit plus subtil comme dans l’excellent Circle d’Aaron Hann et Mario Miscione, où des inconnus seront confrontés au choix cornélien de qui mérite la vie. Et quand il le faut, on va balancer toutes ces justifications superflues et proposer de sales bagarres entre jolies filles pour le plaisir de quelques bourgeois manquant d’inspirations constructives pour leurs dépenses.
Vous l’aurez compris, il s’agira donc de jeunes femmes qui vont s’étriper sous peine de voir les membres de leur famille tués en cas de refus d’obtempérer. Leurs seules armes ; leur corps et les murs de pierres définissant leur arène de fortune. Elles ne manqueront pas d’imagination pour anéantir leurs adversaires, le film n’étant pas avare en hémoglobine, il sera parfois nécessaire de détourner les yeux. Même si à force, malheureusement, il se dégagera une impression de gratuité dans la violence tirant vers le sadisme, et ce, jusqu’aux dernières minutes de visionnage.
On suivra principalement les mésaventures de Sabrina, interprétée par Zoë Bell (Freshwater, Les 8 Salopards), se battant pour la survie de sa fille. Principalement, oui, car L’Arène propose un tour de passe-passe scénaristique en tout début de bobine. Une petite audace assez peu vue et plus que bienvenue qui met encore davantage en avant l’aspect impitoyable du film. Ce n’est pas parce que l’on a affaire à des demoiselles qu’il faut faire dans la dentelle.
On soulignera également la présence de Doug Jones au casting jouant le rôle d’un des antagonistes principaux. L’homme étant majoritairement connu pour son travail aux côtés de Guillermo Del Toro. L’acteur est un habitué des très lourds maquillages demandant plusieurs heures d’application, il se cache notamment derrière les traits du faune du Labyrinthe de Pan. Mais ici, il se montrera sous son vrai visage et c’est assez rare pour être mentionné.
Violent, presque cynique, L’Arène vous forcera au moins une fois éloigner votre regard de l’écran. À scénario dérisoire, impact disproportionné, le métrage veut vous remuer les viscères et vous faire ressentir sa hargne. Reste à savoir si le discours, tellement peu imaginatif, ne finit pas par en être un peu vain. Oh et puis mince ! Arrêtons de réfléchir et jetons-leur de la boue. Ça agrémentera le spectacle et dissimulera le sang qui, décidément, coule à flots.
Un film de Josh C. Waller
Avec : Rachel Nichols, Zoë Bell, Jordan James Smith, Olivia Harewood