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Incassable - Critique

Un film de super-héros très différent des productions auxquelles nous sommes habitués. Une bouffée d'air frais et encore une sacré leçon de mise en scène de la part de M. Night Shyamalan...
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Lors d’un accident ferroviaire, 131 personnes trouvent la mort. Une seule personne s’en sort indemne, sans même une égratignure : David Dunn (Bruce Willis), un agent de sécurité qui officie dans le stade d’une université. Quelques jours après l’accident, David trouve sur le capot de sa voiture un étrange « message » qui l’amène à s’interroger sur sa santé et sur les éventuels cas de maladie chez lui. Bientôt, il fait connaissance avec l’expéditeur du message : un certain Elijah Price (Samuel L. Jackson), le propriétaire d’une galerie d’art dédiée aux comics. Souffrant depuis sa naissance d'une forme d'ostéogenèse, Elijah se voit contraint de prendre beaucoup de précautions dans ses déplacements étant donné l’extrême fragilité de son système osseux. Lorsque David rencontre Elijah, celui-ci lui expose une étrange théorie selon laquelle il serait une sorte de super-héros, comme dans les comics, et que sa mission serait de protéger la population…

Inutile de dévoiler plus en détail l’intrigue d’Incassable (je pense même en avoir un peu trop dit) car cela serait fortement préjudiciable à ceux d’entre vous qui n’auraient pas encore eu l’occasion de découvrir le film de M. Night Shyamalan (Sixième sens, Signes, Le Village). Mais plus encore, ce serait faire abstraction des nombreux éléments sous-jacents à cette intrigue qui, de prime abord, peut sembler quelque peu farfelue et impossible à traiter sans passer par la case « humour » (bien que présent par moment dans le film de Shyamalan) et second degré. Et pourtant, c'est avec le plus grand sérieux que Shyamlan traite son histoire et ses personnages.

Lorsque l’on parle de super-héros à l’écran, on pense presque automatiquement à des films comme Batman, Superman, X-Men, Blade ou Spider-Man. Le film de Shyamalan va à l’encontre de ces productions (où l’action est de rigueur) : le rythme est lent, l’intrigue se développe progressivement et le nombre de personnages est très réduit. En se concentrant davantage sur ces personnages et surtout, en proposant un super-héros qui tranche avec ceux que l’on a l’habitude de rencontrer dans les comics, M. Nigh Shyamalan tire déjà son épingle du jeu par rapport aux autres productions citées plus haut.

Pour Incassable, Shyamalan s’est adjoint les services d’acteurs confirmés et force est de constater que l’ensemble du casting est un quasi sans fautes. Bruce Willis, dans le rôle de cet agent de sécurité qui essaie tant bien que mal de reconquérir le cœur de son épouse (interprétée par la très convaincante Robin Wright Penn, qui faisait déjà tourner la tête à Tom Hanks dans Forrest Gump), insuffle à son personnage une profonde tristesse alliée à un désir tout aussi profond de découvrir ses « origines » et le réel sens de sa vie. Face à lui, on retrouve un Samuel L. Jackson possédé par son rôle de martyr. Le personnage qu’il interprète, celui d’Elijah Price, le "bonhomme qui casse", est confondant de justesse.

On remarquera par ailleurs que le personnage de David Dunn possède certaines caractéristiques du super-héros : il est puissamment charpenté, il porte un "costume" (le pare-dessus sombre), il possède un don (la précognition). Un traitement auquel n’échappe pas non plus le personnage d’Elijah Price (je n’en dirais pas davantage, la fin du film est assez explicite à ce sujet).

Si le film repose presque entièrement sur les prestations de ces deux acteurs, il traite également d’une nouvelle approche des comics – certes, discutable mais passionnante – et leur rôle dans la société de consommation américaine. Shyamalan aborde d’autres thèmes tout aussi intéressant (la relation entre Dunn et sa femme Audrey, la fascination de Joseph, le fils de David, pour son père…). Mais ce qui est encore plus remarquable, c'est la capacité de Shyamalan a impliquer le spectateur dans le film grâce à une intrigue volontairement floue et laissant le champ à diverses interprètations possibles...

Enfin, Incassable est visuellement époustouflant : qu’il s’agisse de la mise en scène (au passage, on soulignera l’habileté avec laquelle Shyamalan joue avec les miroirs dans la scène d’ouverture et les reflets dans la scène où Elijah, enfant, parle avec sa mère en face d’un poste de télévision éteint), de la musique de James Newton Howard (le compositeur qui à l’art de se faire entendre sans faire de bruit) ou de la photographie d’Eduardo Serra, l’ensemble est esthétiquement des plus réussi.

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