Voir la fiche complète du film : Alien Predator (Jared Cohn - 2018)
[[

Alien Predator

Asylum s’immisce dans la science-fiction horrifique avec opportunisme et déploie ses « talents » pour accoucher d’une bobine ignoble. Alien Predator ennuie et agace tant il copie des modèles évidents pour mieux se vautrer dans une nullité omnipotente. Laid, long et laborieux. De quoi avancer une nouvelle règle des trois L pour ce type de production décérébrée.
Publié le 20 Mai 2022 par Dante_1984Voir la fiche de Alien Predator
2

Indétrônable en matière d’inepties cinématographiques, Asylum ne se lasse pas de multiplier les immondices sur bobines. De mockbusters en productions méphitiques, le studio responsable de la franchise Sharknado et de dizaines de films tous plus nuls les uns que les autres ne cesse de nous effarer quand il s’agit de s’immiscer dans les affres de la stupidité. Avec un titre aussi déterministe qu’Alien Predator, nul doute que l’orientation du film de Jared Cohn se tourne vers les références éponymes. Seulement, la qualité ne lorgne pas du côté des sagas respectives, mais plutôt des crossovers, en pire cela dit…

 

Le retour d'une ignoble réalité virtuelle...

Comme à l’accoutumée, les scénaristes derrière cette énième bévue n’ont guère de scrupules à plagier lesdites références. En l’occurrence, on plonge les protagonistes au cœur d’une jungle luxuriante. Dès lors, une menace venue d’outre-espace assaille une escouade de pieds nickelés qui, selon toute vraisemblance, n’a rien à envier à la septième compagnie. On nous inflige des personnages aussi lisses qu’agaçants. Inutile de chercher le moindre background ou un semblant d’intérêt à ces caractères qui relèvent tous des clichés les plus grossiers que l’on puisse contempler. En cela, les échanges sont d’une platitude alarmante, multipliant les réparties creuses, stériles et passablement idiotes.

On pourrait néanmoins trouver une modeste compensation dans un rythme dynamique, une menace omniprésente derrière les fougères en plastique. En réalité, il faut se contenter d’une progression verbeuse pour faire office de remplissage. On a beau se situer dans un film inférieur à 85 minutes, l’ensemble enchaîne les longueurs si bien que l’on finit par s’ennuyer. Là où l’on aurait pu au moins profiter d’une action frénétique, même imbécile, le spectateur s’endort tant le manque de tension sape le semblant d’intérêt d’une telle abomination. En l’absence d’un scénario à proprement parler, le divertissement n’est guère de circonstances.

Le predator dans toute sa laideur !

De même, les aliens (ou les predators) restent invisibles pendant la majeure partie du film. Les rares fusillades s’affublent de faisceaux violets qui traversent l’image avec célérité. Des cris de peur et de souffrance viennent ponctuer cette expédition mortelle sans interpeller quiconque. Vraisemblablement, il n’y a pas que dans l’espace que personne ne vous entendra crier… La seconde moitié évolue vers un huis clos psychédélique où cette escouade de pacotille s’immisce dans le vaisseau. Hormis une photographie ignoble captée sous l’emprise de LSD, il est difficile d’apprécier l’exiguïté des lieux et de les considérer comme un piège inextricable.

De Predator premier du nom, on passe à Alien dans l’exercice du navet spatial. Si la progression gagne quelque peu en énergie, l’équipe ressasse encore et toujours les mêmes tares cinématographiques. L’ensemble demeure bavard au possible sans que l’on trouve le moindre intérêt à ces conversations aussi débiles qu’inutiles. Au même titre que la succession de séquences crétines, les morts s’enchaînent dans une indifférence extatique. En un sens, cela peut offrir un contraste avec une mise en scène épileptique où la caméra semble incapable de se focaliser sur son sujet ou cesser de remuer de droite à gauche. Sans doute le moment culminant de cette horripilante expérience.

Un spectateur dans un état préocuppant après la fin du film

Au final, Alien Predator est un film de science-fiction horrifique comme peu de producteurs savent les commettre ; exception faite d’Asylum et consorts. Inepte, stupide et ennuyeux au possible, le métrage de Jared Cohn multiplie les tares à un point tel qu’elles présentent un effet soporifique sur le spectateur. En dehors d’une réalisation effroyable et d’un scénario sans fond, cette production se révèle assommante tant la progression est fastidieuse, et ce, sans compter les incohérences en pagaille. De conversations binaires en affrontements sans tension, Alien Predator est à l’image de la politique d’Asylum : fournir un navet mal fagoté, irrespectueux et plagiaire dans ce qu’il suggère. À oublier.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Making Off
Attention, cette critique contient quelques spoilers. Cédric Dupuis rêve depuis des années de devenir réalisateur. Sur un coup de tête, il décide de se lancer dans la mise en scène du plus terrifiant film d'horreur de tous les temps, au grand dam de sa petite amie et de ses camarades, peu enthousiastes à l'idée de joueur les acteurs. C'est ainsi que débute un tournage de plus en plus chaotique...
Nick Cutter et les Portes du temps
Les dinosaures pour le cinéma (ou la télévision) sont une manne providentielle pour les paléontologues en herbe. A tort, l'on incombe généralement ce centre d'intérêt aux enfants ou jeunes adolescents qui s'étiole au fil des ans. La propension de dessins animés qui les mettent en scène semble confirmer ce malheureux préjugé ( Denver , Le petit dinosaure ou Dinosaures ...). Au regard d'un public...
Amityville 2 : Le possédé
Le premier film de la saga Amityville se penchait sur la période d’habitation de la famille Lutz. Arnaque opportuniste ou cas avéré de maison hantée, l’intrigue se développait sur l’influence latente de l’assassinat de la famille DeFeo. Ce dernier point étant un argument de poids pour soutenir l’aura glauque des lieux. À peine évoqué en début de métrage, ce fait...
Splinter
Dans tout bon film d'horreur qui se respecte, il faut quelques éléments essentiels pour mettre en place une ambiance éprouvante et susciter un minimum d'effroi chez le spectateur. Bien souvent, les premières réalisations sont assez difficiles, à cause d'un budget limité et bien souvent d'un manque de matériaux flagrant. Splinter est la première réalisation de Toby Wilkins et c...
Sucker Punch
Une jeune femme est internée dans un hôpital psychiatrique par son beau-père afin que ce dernier rafle l'héritage familial. Sans aucun moyen de s'enfuir, elle se créé une échappatoire par le biais de son imaginaire et explore autant d'univers différents que merveilleux. En l'espace de seulement trois longs-métrages, Zack Snyder s'est imposé comme un réalisateur incontournable...
Alien Predator
Réalisateur:
Durée:
2
Moyenne : 2 (1 vote)

Thématiques