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Batman et Robin - Critique

Comment planter une franchise et descendre un mythe en 10 leçons par Joel Schumacher... Consternant.
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Adaptation de bande dessinée Virus

Le commissaire Gordon à Batman :"Il y a un nouveau vilain en ville! Il se fait appeler Mr Freeze et congèle la population!". Réponse de Batman, au volant de sa super Batmobile : "A nous deux Freeze!". Batman, toujours, débarquant sur les lieux du crime : "Salut Freeze! Je suis Batman!". Enchanté, moi c'est Bob Kane, créateur du personnage de Batman qui s'en retourne dans sa tombe de voir une entrée en matière aussi stupide. En quelques maigres lignes de "dialogues", Schumacher nous balance toute l'intrigue de Batman et Robin. Bravo Joel Schumacher...

Alors en effet, un nouveau super vilain sème la panique dans Gotham City : Mr Freeze. Derrière ce sinistre pseudonyme se cache le docteur Victor Fries, un éminent scientifique préoccupé par la maladie incurable de sa femme. Alors qu'il travaille en secret sur un caisson cryogénique, seule alternative pour tenter de sauver son épouse, les dirigeants de la Gothcorp coupe ses crédits de recherches. Fries tente de s'interposer mais une violente explosion dans son laboratoire fait de lui un être incapable de subsister sans une combinaison spéciale fonctionnant grâce à des diamants. Victor Fries, mû par un sentiment de haine et un profond désir de vengeance, bascule dans le crime et devient donc, un nouvel ennemi pour Batman et son allié Robin. Il est bientôt rejoint par une botaniste, Pamela Lillian Isley, qui devient la sensuelle mais perverse Poison Ivy ainsi qu'un être dopé à la stéroide, l'imposant serviteur de Ivy, Bane...

Tout cela est fort intéressant mais malheureusement, entre les mains de Joel Schumacher et de la Warner Bros., le film se transforme en un festival de couleurs fluos ignobles, accumulant les séquences d'action sans queue ni tête et nous présentant une galerie de personnages creux et inintéressants au possible. Le spectateur qui avait encore à l'esprit la beauté des images sombres de Batman Returns n'était déjà pas vraiment à la fête avec Batman Forever. Mais avec Batman et Robin, c'est dans un abîme sans fond de nullité et de néant artistique qu'il sombre.

Michael Keaton était parfaitement crédible dans le rôle de Bruce Wayne/Batman dans les deux films de Tim Burton. Dans Batman Forever, Val Kilmer essayait tant bien que mal de se la jouer "orphelin riche mais torturé". Il devait en outre repousser les avances d'une Nicole Kidman chaude comme de la braise et prendre sous son aile le frétillant Dick Grayson (Chris O'Donnell) qui, découvrant que son bienfaiteur à un joli costume de justicier et qu'il combat les méchants, décidait que lui aussi devait en avoir un. Dans Batman et Robin, George Clooney se glisse avec assurance sous la cape du justicier de Gotham City et effectue, par la même occasion, l'un de ses plus mauvais choix de carrière. Toujours fidèle au poste, le petit Robin (qui réclame à présent son "Batsignal"!), qui va se faire une nouvelle copine en la personne de Batgirl (l'insupportable Alicia Silverstone, bien boudinnée dans son costume et dont la présence reste encore à justifier dans le "scénario" du film). Avec Clooney, exit le Bruce Wayne/Batman en proie à ses démons intérieurs, rongé par le remords et son désir de vengeance. Le nouveau Bruce Wayne/Batman est riche, beau garçon, fort en castagne et profite donc pleinement de sa situation privilégiée pour sortir avec un top model (Elle Macpherson). Dans Batman Forever, Schumacher essayait encore de respecter l'image que l'on avait encore en tête du Bruce Wayne/Batman des films de Burton et, en même temps, de se rapprocher davantage du comics (avec le succès que l'on sait...). Il oublie et balaye tout ça dans Batman et Robin, provoquant inéluctablement l'effondrement pur et simple du mythe.

Face à Batman, Robin et la petite nouvelle Batgirl, deux nouveaux supers vilains vont donner du fil à retordre à nos héros en collants. Après un Double Face joué par un Tommy Lee Jones sous acide et un Homme Mystère campé par un Jim Carrey pas toujours dans le ton, on a droit à deux nouveaux supers vilains tout aussi tordus. Le personnage le plus intéressant, Victor Fries/Freeze, est malheureusement le moins soigné. Avec un sérieux handicap dès le départ puisque c'est Arnold Schwarzenegger qui enfile la combinaison de métal, le personnage de Freeze, sensé être un scientifique (Schwarzie, scientifique, pas vraiment crédible vu la stature du bonhomme) rongé par le chagrin et débordant de haine envers ceux qui mirent un terme à ses expériences, apparaît beaucoup plus comme une grosse caricature du personnage original. Alignant les punchlines faciles et redondantes, il fait peine à voir. Uma Thurman, qui incarne Poison Ivy, s'en tire un poil mieux. Mais malgré les "artifices" des personnages (les costumes et leur cabotinage irritant à la longue), ils n'ont aucune profondeur et n'offrent aucune espèce de personnalité ou caractère intéressant.

Comme pour palier au cruel manque d'intrigue et de rebondissements, Joel Schumacher joue la carte de la surenchère au niveau de l'action et des effets spéciaux. Malheureusement, s'ils sont, dans l'ensemble, plutôt réussis, ils fatiguent beaucoup à la longue le spectateur qui attend quand même autre chose qu'un catalogue de SFX. Ainsi, Batman et Robin est sans aucun doute le plus mauvais volet de la saga entamée avec brio pourtant par Tim Burton. Espèrons que le Batman Begins de Christopher Nolan (Memento, Insomnia) saura redorer le blason terni d'un personnage marquant du monde des comics.

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