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Collision Earth

Sans surprise aucune, Collision Earth s’avance comme une pénible et dispensable incursion dans le domaine du film catastrophe. Tourné à l’aveugle et dénué d’une intrigue potable, cette énième production Asylum présente une approche maintes fois ressassée, jonchée d’incohérences et d’acteurs qui portent leurs vêtements une taille au-dessus de leur morphologie. Risible à plus d’un titre et c’est sans doute ce qui subsistera de ce métrage nauséabond.
Publié le 4 Mai 2021 par Dante_1984Voir la fiche de Collision Earth
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Catastrophe naturelle

Il y a deux principaux registres dans lesquels Asylum « excelle » : le survival animalier et le film catastrophe. L’enchaînement d’itérations toutes plus méphitiques les unes que les autres interpelle sur la longévité d’une société de production versée dans les projets nullissimes et opportunistes. Toujours est-il que les métrages se suivent, se ressemblent et s’oublient aussi vite sitôt découvert. Collision Earth semble être une redite de ce que le genre a maintes fois ressassé. À savoir, une météorite (en l’occurrence, une pluie de cailloux cosmiques) qui menace l’humanité et la vie sur la planète. Depuis les productions millénaristes de la fin du siècle passé, on en est resté au même stade…

 

Peace & Love From Outer Space !

Et ce n’est pas Matthew Boda, nouveau venu dans l’écurie insalubre d’Asylum, qui dira le contraire. Le pitch se contente d’acquis qui, au fil des décennies, sont devenus de véritables clichés. Preuve en est avec cette brochette d’intervenants qui semblent aussi égarés devant la caméra que dans leurs vêtements. Mention spéciale à des uniformes de militaire qui sont portés comme des sacs de pommes de terre. Si ce n’est leur accoutrement improbable, les acteurs s’ennuient ferme à un point tel qu’ils ne se fatiguent même pas à cabotiner. La piètre prestation d’Éric Roberts, désormais coutumier des séries Z, démontre une fin de carrière qui se morfond dans la déchéance.

En matière de scénarisation, on ne distingue aucune cohérence ni structure pour présenter l’histoire. La menace venue d’outre-espace s’affuble d’un discours pseudo-scientifique qui ne rime à rien. On a également droit à des incursions en « réalité virtuelle » dont le visuel renvoie aux années 1980… en plus laid, cela dit. Un faciès difforme, des gestes risibles et une interface exécrable se rappellent à notre bon souvenir à intervalles réguliers. Difficile de ne pas s’amuser à voir de sombres idiots portant le casque et s’échinant dans la vacuité de leur esprit décérébré. Les enjeux demeurent connus de tous, tandis que les invraisemblances se succèdent à un rythme effarant.

 

Sans doute les meilleures conditions pour tourner et regarder une telle bêtise cinématographique

On notera également des décalages improbables entre certaines lignes de dialogue et les réactions des interlocuteurs. Qu’ils aient un don de prescience ou non, ils n’attendent même pas la fin d’une phrase pour s’emporter ou agir en conséquence. Tout le monde s’en fiche, même lorsque la bimbo qui nous sert de chef scientifique s’enfuit et s’improvise pilote de l’air pour sauver l’humanité. Rien que ça ! De même, le montage se plante littéralement avec des plans coupés ou des transitions sans queue ni tête pour tenter de connecter les différents points de vue et séquences. À croire que l’ensemble de l’équipe de tournage a sciemment saboté le semblant de rigueur qu’impose la réalisation d’un film.

Est-il nécessaire de préciser la médiocrité intrinsèque des effets spéciaux ? Là encore, on s’amuse des envolées majestueuses des protagonistes à la suite d’un bombardement. Les explosions n’ont pas plus d’impact qu’un pétard mouillé, tandis que les effets de pyrotechnie se contentent de flammes mal modélisées. Dans la majorité des situations, l’astéroïde demeure dissimulé par un nuage de particules intergalactiques. Poussières qui, au demeurant, proposent une incursion saugrenue dans une voiture où l’environnement se pare d’une aura blafarde, comme si l’on voulait nous emmener sur les routes du paradis. Aberrant et impensable.

 

L'avenir de la réalité virtuelle...

Au final, Collision Earth est un film catastrophe d’une bêtise même pas assumée. Force est de reconnaître que Matthew Boda s’est très vite accoutumé aux pathétiques exercices cinématographiques signés Asylum. L’histoire improbable est percluse de contradictions, tandis que les trucages régressent toujours plus loin dans les rendus visuels ignobles. Avec des acteurs mal fagotés, des réactions impromptues au timing misérable et un enchaînement de situations rocambolesques, le tableau est parfait pour fournir un navet affligeant sans le moindre intérêt. Si impact il y a, il risque surtout de toucher les neurones des spectateurs. C’est dire le danger d’une telle production…

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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Collision Earth
Réalisateur:
Durée:
84 min
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