Voir la fiche complète du film : Comedown (Menhaj Huda - 2012)

Comedown - Critique

Un slasher efficace, avec un personnage principal attachant et des décors très réussis.

Publié le 15 Avril 2013 par Geoffrey
Voir la fiche de Comedown
8

Après Kidulthood, qui présentait une tranche de vie de la jeunesse désabusée de Londres, le réalisateur Menhaj Huda continue dans le social en envoyant cette fois ses adolescents paumés se faire massacrer dans un immeuble abandonné. C'est l'occasion pour lui de confronter l'attitude violente de ces jeunes à celle de la vie et de voir ce qu'ils valent réellement face à l'horreur extrême.
Car l'horreur, ils vont se la prendre en pleine face dans cet immeuble sinistre où l'on n'abandonnerait même pas son pire ennemi.


Naaan! Pas mon iPhone!

Lloyd vient tout juste de sortir de prison et malgré son jeune âge il doit maintenant rentrer dans le droit chemin pour se préparer à l'arrivée de son enfant. Il retrouve rapidement sa fidèle bande d'amis et décide, en tant que leader, d'accepter la lucrative affaire qui leur est proposée : s'introduire par effraction dans l'immense immeuble de leur enfance et y installer une antenne pour une radio pirate.
Mais ils découvrent que le bâtiment n'est pas aussi inhabité qu'il n'y parait...


Lloyd, notre héros qui n'en a pas l'air, mais qui est sympa.

Sur le papier, Comedown a tout du slasher basique : jeunes qui ne pensent qu'à faire la fête, lieu clos et tueur mystérieux. Pourtant, à en croire les bonus, le film devait initialement épouser le point de vue d'un voisin poussé à bout par une bande de jeunes. C'est bien dommage que cette approche ait été gommée pour finalement ne garder "que" la structure d'un slasher basique, car il y avait matière à proposer quelque chose de plus original que ce simple jeu de chat et de la souris.
Heureusement, cet aspect est plutôt bien rendu et c'est avec plaisir que l'on suit les aventures mortelles de nos banlieusards défoncés à l'exta. Il faut dire que le héros, Lloyd, et son acolyte Col, secrètement amoureux de la petite Kelly, sont plutôt sympathiques et suscitent l'empathie contrairement, par exemple, à la bande de voyous d'Attack the Block. De fait, le spectateur s'inquiète réellement du sort qui leur est réservé (à l'exception de l'horripilant Jason, assassin de pigeons notoire) et espère qu'ils vont réussir à se sortir de ce bourbier. Car on sent que ce sont de braves gars, qu'ils sont juste en manque de repère et de perspectives d'avenir. On sent que Lloyd aimerait s'en sortir, redémarrer sa vie sur de bonnes bases, mais qu'il a encore du mal de se détacher de son passé.
Bref, le côté "chronique sociale", même s'il est peu approfondi à cause des codes du slasher qui ne laissent que peu de place à l'étude des personnages, sonne juste.


Parfois, Hostel et Saw ne sont pas bien loin...

Cinématographiquement, l'effort de Menhaj Huda est également réussi. Le montage proposé se veut simple, sans fioritures inutiles, brutal et sale. Et si Comedown n'évite pas tous les pièges, le résultat final est supérieur à la moyenne des films du genre qui végètent au fond de la masse des DTV.
Cela, le film d'Huda le doit en grande partie à son véritable personnage principal : le building abandonné, cette infrastructure aussi impressionnante que terrifiante dont les couloirs mal éclairés seront le théâtre de nombreuses courses poursuites.
En parlant d'éclairage, rendons hommage au directeur de la photographie qui a su tirer le meilleur des décors studios (qui ne se voient jamais à l'écran) grâce à différents jeux d'éclairages qui aident à installer un climat oppressant. Ajoutez à cela la mise en scène efficace de Menhaj Huda et vous obtenez un bon slasher, porté par des comédiens crédibles et talentueux, Jacob Anderson en tête.


ZE immeuble

Cela étant, Comedown n'est pas parfait non plus. Le rythme aurait parfois pu être amélioré, la crédibilité de certaines séquences est sujette à débat et les inserts gores façon Torture-porn ne sont peut-être pas tous utiles (quoiqu'agréables à regarder), mais personnellement, bien que j'aie été biberonné au slasher et que je considère que le genre a son âge d'or derrière lui, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Ce qui me fait dire que les amateurs devraient y trouver leur compte.
Pas révolutionnaire pour un sou, mais efficace et plaisant.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

Grizzly Park

Grizzly Park

Le premier contact avec Grizzly Park n'est pas désagréable. Le visuel de couverture est classique mais sympathique et la jaquette clame fièrement "Grizzly Park s'impose comme la référence des films de Grizzly". Un slogan sans âme et qui ne convaincra personne mais puisqu'il est là, quelqu'un a bien dû l'écrire. Alors maintenant il y a deux possibilités: soit cette...
Evangelion: 1.0 You Are (Not) Alone

Evangelion: 1.0 You Are (Not) Alone

Série japonaise culte, Neon Genesis Evangelion est quasiment un passage obligé pour tous les fans de Mécha ou d'animation nippone. Il faut dire que la réalisation excellente ainsi qu'un scénario en béton (malgré une fin plutôt bâclée) avaient mis tout le monde d'accord et généré un enthousiasme rarement vu, entraînant dans son sillage une horde de fans. Bref, Evangelion avait été un...
Bloody Waters : Eaux Sanglantes

Bloody Waters : Eaux Sanglantes

Kevin O'Neill semblait avoir oublié la réalisation depuis son misérable Dinocroc en 2004. On se souvient d'un téléfilm bas de gamme où une bestiole préhistorique semait la terreur dans son entourage. Aussi, l'on aurait pu croire que cette pathétique aventure n'aurait pas de suite tant pour Dinocroc que pour le cinéaste. Six ans plus tard, les deux nous reviennent en grande forme...
Le Survivant d'un Monde Parallèle

Le Survivant d'un Monde Parallèle

Certains acteurs, à force de côtoyer les studios de tournage, ont envie de faire leur propre film. Il existe alors deux cas de figure. Le premier cas est celui qui est talentueux dans tout ce qu'il touche : Clint Eastwood, Albert Dupontel, George Clooney... Le second cas est ceux des jeunes premiers qui veulent tenter l'expérience et pas toujours avec talent. Récemment, Joseph Gordon-...
The Creeps

The Creeps

Au rayon grosse débilité profonde, je voudrais The Creeps de Charles Band de chez Full Moon. Les grandes figures monstrueuses de la littérature ont inspiré plus d'une fois les amateurs de bis et de films d'horreur. En témoigne les différentes adaptations du monstre de Frankenstein de Mary Shelley, de Dracula de Bram Stoker ou encore de la momie et du loup-garou. D'ailleurs, même les...
Comedown
Réalisateur:
Durée:
90 min
5.25
Moyenne : 5.3 (8 votes)

Devinez le film par sa tagline :

Il a repris le flambeau de la lutte et defié un empire pour mener son peuple vers la liberté
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !