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Comedown

Un slasher efficace, avec un personnage principal attachant et des décors très réussis.
Publié le 15 Avril 2013 par GeoffreyVoir la fiche de Comedown
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Après Kidulthood, qui présentait une tranche de vie de la jeunesse désabusée de Londres, le réalisateur Menhaj Huda continue dans le social en envoyant cette fois ses adolescents paumés se faire massacrer dans un immeuble abandonné. C'est l'occasion pour lui de confronter l'attitude violente de ces jeunes à celle de la vie et de voir ce qu'ils valent réellement face à l'horreur extrême.
Car l'horreur, ils vont se la prendre en pleine face dans cet immeuble sinistre où l'on n'abandonnerait même pas son pire ennemi.


Naaan! Pas mon iPhone!

Lloyd vient tout juste de sortir de prison et malgré son jeune âge il doit maintenant rentrer dans le droit chemin pour se préparer à l'arrivée de son enfant. Il retrouve rapidement sa fidèle bande d'amis et décide, en tant que leader, d'accepter la lucrative affaire qui leur est proposée : s'introduire par effraction dans l'immense immeuble de leur enfance et y installer une antenne pour une radio pirate.
Mais ils découvrent que le bâtiment n'est pas aussi inhabité qu'il n'y parait...


Lloyd, notre héros qui n'en a pas l'air, mais qui est sympa.

Sur le papier, Comedown a tout du slasher basique : jeunes qui ne pensent qu'à faire la fête, lieu clos et tueur mystérieux. Pourtant, à en croire les bonus, le film devait initialement épouser le point de vue d'un voisin poussé à bout par une bande de jeunes. C'est bien dommage que cette approche ait été gommée pour finalement ne garder "que" la structure d'un slasher basique, car il y avait matière à proposer quelque chose de plus original que ce simple jeu de chat et de la souris.
Heureusement, cet aspect est plutôt bien rendu et c'est avec plaisir que l'on suit les aventures mortelles de nos banlieusards défoncés à l'exta. Il faut dire que le héros, Lloyd, et son acolyte Col, secrètement amoureux de la petite Kelly, sont plutôt sympathiques et suscitent l'empathie contrairement, par exemple, à la bande de voyous d'Attack the Block. De fait, le spectateur s'inquiète réellement du sort qui leur est réservé (à l'exception de l'horripilant Jason, assassin de pigeons notoire) et espère qu'ils vont réussir à se sortir de ce bourbier. Car on sent que ce sont de braves gars, qu'ils sont juste en manque de repère et de perspectives d'avenir. On sent que Lloyd aimerait s'en sortir, redémarrer sa vie sur de bonnes bases, mais qu'il a encore du mal de se détacher de son passé.
Bref, le côté "chronique sociale", même s'il est peu approfondi à cause des codes du slasher qui ne laissent que peu de place à l'étude des personnages, sonne juste.


Parfois, Hostel et Saw ne sont pas bien loin...

Cinématographiquement, l'effort de Menhaj Huda est également réussi. Le montage proposé se veut simple, sans fioritures inutiles, brutal et sale. Et si Comedown n'évite pas tous les pièges, le résultat final est supérieur à la moyenne des films du genre qui végètent au fond de la masse des DTV.
Cela, le film d'Huda le doit en grande partie à son véritable personnage principal : le building abandonné, cette infrastructure aussi impressionnante que terrifiante dont les couloirs mal éclairés seront le théâtre de nombreuses courses poursuites.
En parlant d'éclairage, rendons hommage au directeur de la photographie qui a su tirer le meilleur des décors studios (qui ne se voient jamais à l'écran) grâce à différents jeux d'éclairages qui aident à installer un climat oppressant. Ajoutez à cela la mise en scène efficace de Menhaj Huda et vous obtenez un bon slasher, porté par des comédiens crédibles et talentueux, Jacob Anderson en tête.


ZE immeuble

Cela étant, Comedown n'est pas parfait non plus. Le rythme aurait parfois pu être amélioré, la crédibilité de certaines séquences est sujette à débat et les inserts gores façon Torture-porn ne sont peut-être pas tous utiles (quoiqu'agréables à regarder), mais personnellement, bien que j'aie été biberonné au slasher et que je considère que le genre a son âge d'or derrière lui, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Ce qui me fait dire que les amateurs devraient y trouver leur compte.
Pas révolutionnaire pour un sou, mais efficace et plaisant.

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

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Comedown
Réalisateur:
Durée:
90 min
5.25
Moyenne : 5.3 (8 votes)

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