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Crow : La cité des Anges, The - Critique

Une fausse suite au chef-d'oeuvre d'Alex Proyas avec Brandon Lee qui ne présente que peu d'intérêt...
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Adaptation de bande dessinée

Ashe Corven (Vincent Perez) et son jeune fils Danny (Eric Acosta) ont été les témoins d'un réglement de compte entre voyous. Le chef de la bande, Judah Earl (Richard Brooks), demande à ses sbires qu'ils soient exécutés sur le champ. Mais un mystérieux corbeau ressuscite Ashe. Il est alors recueilli par une tatoueuse, Sarah (Mia Kirshner), qui prétend avoir vu dans ses rêves sa mort et celle de son fils. Rongé par le chagrin, Ashe décide de profiter de son retour pour se venger des meurtriers de son fils...

The Crow, le film d'Alex Proyas avec le regretté Brandon Lee, était un chef d'oeuvre de gothisme, d'action et de drame. The Crow : La Cité des Anges, c'est tout simplement le contraire.

Réalisé par Tim Pope, qui a oeuvré principalement dans le monde du clip musical (The Cure, The Bangles, David Bowie), La Cité des Anges fait bien pâle figure face au film de Proyas. D'ailleurs, à la lecture du bref résumé que vous avez pu lire plus haut, vous aurez constaté qu'il ne s'agit pas d'une véritable suite mais beaucoup plus d'un remake maladroit. Et pourtant, le scénariste n'est pas un inconnu et on lui devra par la suite les excellents scripts de Dark City (d'Alex Proyas), des trois volets de Blade (dont il a réalisé le troisième, Blade : Trinity) ainsi que celui du Batman Begins de Christopher Nolan. Le script en lui-même n'est pas mauvais, même s'il ne fait pas dans l'originalité. Le problème réside davantage dans le rendu à l'écran. Et ça, on le doit à Tim Pope...

Tim Pope est un réalisateur de clips et, naturellement, son travail sur La Cité des Anges confirme son statut de clippeur : effets de caméra avec du flou, accélérations, montage parfois très cut... Et encore, il ne fait pas usage du ralenti (ça ne devait pas être à la mode à l'époque sans doute). Il en résulte une mise en scène parfois hasardeuse, sans âme et n'invitant à aucun moment le spectateur à partager la souffrance qui devrait émaner des personnages. Vous aurez remarquez que j'utilise le conditionnel ("qui devrait émaner"). Cela m'amène à une autre faiblesse du film : Vincent Perez. Celui-ci n'était sans doute pas l'homme de la situation. Je n'ai bien sûr rien de personnel contre lui mais le fait est que sa prestation dans La Cité des Anges n'est pas à la hauteur de ce que l'on aurait pu attendre. Et, inéluctablement, on en vient à comparer sa prestation à celle de Brandon Lee. Et là, Perez ne fait pas le poids... Son histoire est pourtant plus que douloureuse (son fils a été tué par balle sous yeux, alors qu'il le tenait dans ses bras). Et pourtant, à aucun moment dans le film, Vincent Perez ne parvient à émouvoir, à convaincre le spectateur du fardeau qui pèse sur ses épaules.Ce qui est plus qu'ennuyeux étant donné que l'un des thèmes de The Crow est la douleur, la souffrance (rappelons que l'auteur de la BD, James O'Barr, a perdu sa femme, renversée par un chauffard ivre et que, suite à cette tragédie, il a donné naissance à The Crow).

Du reste, La Cité des Anges se laisse regarder. A défaut de pouvoir s'intéresser aux personnages (le seul qui était un tantinet intéressant est malheureusement celui qui est le moins développé : Sarah) et à l'histoire, on s'attarde sur l'aspect visuel du film. Les décors sont assez soignés mais pas vraiment mis en valeur par la mise en scène de Pope. Dommage, car c'était Anne Kuljian qui s'en était chargée (voir son excellent travail sur des films comme Abyss, Basic Instinct, Sphere, Minority Report, ou encore Equilibrium). Le directeur de la photographie est l'un de nos compatriotes : Jean-Yves Escoffier et son travail sur La Cité des Anges est plutôt de qualité. Dommage encore une fois que le réalisateur Tim Pope gâche de pareils talents...

La Cité des Anges n'est pas un mauvais film (en plus il est relativement court) mais une seule vision suffira amplement à vous convaincre que l'original d'Alex Proyas se suffisait amplement à lui-même. A voir pour les beaux yeux de Mia Kirshner et le cabotinage du rocker Iggy Pop (on se demande ce qu'il est venu foutre là d'ailleurs).

A noter qu'un troisième film a vu le jour : The Crow : Salvation (avec Eric Mabius dans le rôle-titre) ainsi qu'un quatrième : The Crow : Wicked Prayer (avec Edward Furlong, le gamin de Terminator 2, dans le rôle principal).

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