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Dance in the Vampire Bund - Critique

Malgré un visuel léché, un peu trop pour ce genre de produit, cet anime multiplie les errances à tous les niveaux...
Publié le 3 Septembre 2012 par Dante_1984
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Adaptations de manga Les films de Vampires
On le sait, les vampires ont largement été représentés dans la culture populaire. Le septième art ne fait pas exception à la règle et, tout comme les zombies et autres mythes en vogue, a usé le filon jusqu'à la corde. Difficile d'innover sur un sujet aussi récurrent et encore plus de ne pas sombrer dans les clichés maladroits après le passage de la bit-lit et ses rocambolesques romances à l'eau de rose qui finissent toujours par un malheureux rival laissé pour compte et un dénouement digne des contes de fées. « Ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants. » Enfin, c'est que l'histoire nous a appris.

Pour ce qui est du présent anime, les a priori sont plutôt bons. L'on suit Mina Tepes (descendante du célèbre Vlad) exilée au Japon pour y construire un Bund, sorte de territoire annexé pour les vampires afin qu'ils vivent en harmonie avec les humains. Mais ce n'est pas du goût de tous les suceurs de sang et la princesse aura fort à faire entre ses mésaventures scolaires, les manipulations politiques et des rivaux pour le moins belliqueux. À l'évocation de la famille Tepes, on pourrait s'attendre à un certain respect du mythe vampirique. Certes, le côté aristocratique avec les classes sociales (maîtres, servants, sang pur...) est de la partie, mais le reste a tendance à sombrer dans les oubliettes.


Notre brochette d'invités pas très futés.

Pourtant, le premier épisode laissait poindre un peu d'originalité. On assiste à une émission télévisée dans la grande tradition nipponne. Voix off grave et inquiétante, affichage flashie, documentaire-vérité assez réaliste et plateau d'antenne pourvu de vedettes invitées pour donner leur avis sur l'existence ou le fantasme des vampires. Intéressant et amusant pour introduire leur princesse attitrée. Malheureusement, cela tourne court sitôt la suite amorcée. Un vampire qui se transforme en caméléon géant, en araignée de plusieurs mètres ? Normal. Un suceur de sang en plein jour ? Évident. On argue un procédé (une sorte de gel puant) pour contrer les effets des ultraviolets et le tour est joué !

Dance in the vampire bund est parsemé de ce genre de subterfuges qui mettent à mal nos amis aux canines effilées. Certes, il peut y avoir quelques concessions pour que l'anime trouve sa propre voix, mais détourner à ce point le b-a-ba du vampirisme relève de l'affront et le comique involontaire qui en émane ne fait pas mouche. En dépit de la brutalité de certaines séquences où l'on comprend que le public adulte (voire adolescent) est ciblé, le traitement est plutôt léger. Les situations humoristiques s'insèrent assez maladroitement entre deux tensions dramatiques et cassent le peu d'ambiance amorcé jusque-là. Et n'espérez pas y déceler une atmosphère gothique et sombre comme dans les grands classiques du genre.


Un petit bisou ?

Les couleurs sont vives, les contrastes appuyés, mais les jeux de lumière avec les ténèbres ou le clair-obscur sont rarement mis en valeur. C'est bien simple, vous ne verrez aucun vampire brûler sous les rayons du soleil. Pour ce qui est de s'abreuver du sang des humains, seuls les plus vils s'y adonnent dorénavant. Quelques passages scabreux qui dévoile des poitrines généreuses, une paire de fesses rebondies et un petit gémissement de la part de la victime avant de succomber sous les canines de son agresseur. Très vite expédié et surtout très soft. Tout comme les combats.

La violence est bel et bien présente, mais les affrontements ne recèlent rien de vraiment trépidant à se mettre sous les crocs. Projections surhumaines, décapitations ou baffes qui décolleraient la tête de n'importe qui. C'est complètement surréaliste (le ton de l'anime l'est, donc pas de trahison à ce niveau-là). Parfois, des gerbes de sang giclent ou des gouttelettes parsèment un sol immaculé, mais le résultat final n'est pas aussi gore qu'on aurait pu le croire. Il s'agit d'instants pris sur le vif (et surtout dans les trois derniers épisodes) qui n'auront que peu d'impacts sur l'ensemble et l'avis que l'on s'est forgé plus tôt.


Ouais, tu ferais mieux de te planquer.

On arrive au principal problème de l'anime : l'histoire. Résumer onze mangas (toujours en cours de parution) sur douze épisodes relève de la gageure. Au vu de la qualité générale, on pourrait penser que ce n'est pas un mal, mais il aurait fallu cinq, voire dix, épisodes supplémentaires pour disséquer les tenants et les aboutissants correctement. En lieu et place de cela, les séquences à l'intérêt très discutable se succèdent avec des passages clés qui demeurent dans le flou. On ne sait plus vraiment ce qui est important ou non à l'avancement de l'intrigue tellement l'alternance des situations est déstabilisante.

Tantôt, l'on suit la vie scolaire d'Akira et de Mina (qui est, tenez-vous bien, également la directrice de l'établissement) avec son lot de frasques infantiles et ses gags pas vraiment drôles. Tantôt l'élaboration du Bund et là, on touche le fond. Le traitement politique avec le Japon ? Un chantage de bas étage pour s'attirer les faveurs des membres du gouvernement sans faire étalage des conséquences sur le quotidien des citoyens (vampires ou humains). L'objectif du bund ? L'harmonie et le communautarisme qui ressemble davantage à un ghetto qu'à une utopie pour vampire. À aucun moment, on a l'impression d'entrer dans un récit complexe ou même bien construit puisque tout est cousu de fil blanc.


La princesse des vampires et, au passage, la descendante directe du grand Vlad.

Un dernier mot sur les protagonistes. Là encore, la caractérisation ne convainc guère. Tout d'abord Akira, le bourreau des coeurs de ces dames qui se targue d'entamer non pas un, ni deux, mais trois débuts de romance à lui seul. Comme héros, on a déjà vu beaucoup mieux et surtout plus crédible. Qui plus est, son appartenance au clan de la terre (on l'apprend dès le deuxième épisode) est un cliché lamentable. La princesse vampire et son fidèle serviteur loup-garou. Sans commentaire. Pour Mina, le constat est un peu plus mitigé. D'un côté, l'on découvre une gamine pourrie gâtée, de l'autre une femme derrière le corps d'un enfant qui joue avec les frontières du bien et du mal. Une ambiguïté qui aurait gagné à être développée. Pour les personnages secondaires, du très conventionnel avec les midinettes dotées d'un physique attrayant, les méchants... très… méchants ou les serviteurs dociles.

Bref, Dance in the vampire bund est un anime fade et prévisible. À une histoire grand-guignolesque qui tourne en dérision le mythe vampirique se succède des clichés post bit-lit. Les romances de pacotilles se mêlent à des situations à la fois ubuesques (la vie scolaire et les péripéties qu'elle engendre) et solennelles dans la volonté de créer une société entièrement vouée aux vampires. Le scénario brinquebale dans tous les sens. On a droit à des affrontements injustifiés (Mina et Akira) qui se terminent en queue de poisson pour une raison téléphonée. Qui plus est, certains personnages arrivent comme un cheveu sur la soupe pour sauver la mise à nos héros. Tout ça semble très facile et ne convainc absolument pas. Naïf et maladroit.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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Dance in the Vampire Bund
Durée:
12 x 25 min
4
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Dance In The Vampire Bund_Trailer ([HQ]).mp4

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