Voir la fiche complète du film : Douce Nuit, Sanglante Nuit 4: L'Initiation (Brian Yuzna - 1990)
[[

Douce nuit - sanglante nuit 4: l'initiation

Un faux slasher dans toute sa splendeur qui dissimule sous son titre trompeur une histoire sans intérêt. Entre épouvante et horreur, l’ennui prévaut sur un éventuel massacre en règle qui ne surviendra jamais.
Publié le 18 Novembre 2014 par Dante_1984Voir la fiche de Douce Nuit, Sanglante Nuit 4: L'Initiation
2
Noël

Grâce à la magie du cinéma et son incommensurable absurdité dans certains cas, une franchise qui voit se succéder des films infâmes ne s’arrête pas en si mauvais chemin. Hormis le premier opus, Douce nuit sanglante nuit brille par sa nullité intrinsèque. Surenchère incohérente d’histoires plus maigres qu’un sucre d’orge, guirlandes d’interprètes à la ramasse, décorations de pacotilles et massacres sans saveur en terme de mets, les Noëls de la saga sont aussi ternes que dispensables. Après un troisième épisode lamentable à tous les niveaux, il ne semblait pas si difficile de faire mieux, mais gageons que l’on pensait la même chose entre la transition du second et troisième volet.

 

 

L’entame s’avère correcte avec une jeune donzelle enflammée qui dégringole d’un immeuble et une enquête journalistique banale, mais appliquée. À l’instar du premier film, l’histoire promet donc un spectacle peu surprenant, mais soigné et assez plaisant à suivre. Seulement, les bonnes intentions doivent se concrétiser afin d’apprécier pleinement une œuvre (cinématographique, littéraire ou vidéoludique). Or, L’initiation s’enlise rapidement dans une progression redondante et ennuyeuse. Les investigations piétinent tandis que la venue d’une secte de féministes mal embouchées arrive comme un cheveu sur la soupe.

 Volonté de renouveler la saga ou de couper court à la sinistre réputation de son prédécesseur, le film interpelle sur le virage en épingle qu’il emprunte. Oubliez le slasher, le père Noël psychopathe et les meurtres qui s’ensuivent. Ici, l’on a droit à une refonte complète de la franchise à tel point qu’il aurait très bien pu sortir en se départissant de son titre. Hormis le contexte vaguement évoqué des périodes de fêtes de fin d’années, quelques breloques accrochées çà et là pour contenter le quidam, rien ne laisse présager à l’émergence d’un nouveau carnage. On ne reprochera pas de s’éloigner des tares de ses aînés, mais de dénaturer l’esprit originel de Douce nuit, sanglante nuit.

 

 

À cause de cet a priori et des attentes qu’il suscite chez le spectateur, on ne parvient pas à apprécier un film d’horreur qui, en d’autres circonstances, aurait pu s’avérer sympathique, même si tout juste moyen. Le seul lien évident avec la saga et l’introduction de Coma dépassé (tant qu’à prendre une référence, autant saisir la plus mauvaise). On dénombre cinq morts sur les 86 minutes du métrage et la majorité survient dans le dernier quart d’heure. Les exécutions se montrent sommaires, peu originales et avec très peu d’hémoglobine. Autrement dit, sous ses apparats de slasher racoleur, pointent la frustration et l’ennui.

 Le casting relève légèrement le niveau avec des physiques marqués, comme celui de Clint Howard. Parfaitement dans son personnage, l’acteur est quasiment le point central du film, n’en déplaise à Neith Hunter, gourgandine arriviste de son état. Ses homologues féministes ne sont pas en reste avec des messages pathétiques sur l’inutilité de l’homme et comment s’éloigner de la tentation puisqu’il existe un besoin, une attraction pour le sexe opposé. Ce genre de considérations se rapproche de la misogynie à l’extrême contraire. Derrière chaque rôle masculin, on décèle une part machiste tandis que le cinéaste veut glorifier, du moins idéaliser la femme avec une certaine maladresse étant donné que cela ne convainc guère.

 

 

Au final, ce quatrième volet porte très mal son titre. Derrière un éventuel sursaut d’orgueil pour relancer une franchise médiocre se cache un film d’horreur bancal et ennuyeux. On oublie le slasher et le Père Noël cinglé (le seul atout correct des précédents films) pour se concentrer sur une secte de féministes adoratrices de Lilith. Au lieu d’un carnage pleinement assumé et chargé de sang, l’on a droit à des effets grand-guignolesques de mauvais goût (qui peuvent rappeler Society dans une moindre mesure), un scénario répétitif et un panel d’acteurs tout juste potable. Différent certes, mais pas forcément bon ou même moyen.

 

 

 

 

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Le Temple d'Or
Deux aventuriers malchanceux, Max et Leo, sont contactés par une jeune femme désireuse de les engager pour retrouver un fabuleux trésor caché dans un temple au Mexique. Dans les années 80, le succès populaire de la série des Indiana Jones relança les films d'aventures, en Europe ( les Aventuriers du Cobra d'Or , Gwendoline ), mais surtout aux Etats-Unis. Au pays de l'Oncle Sam, on...
The River
À nouveau associé à une série télévisée, le nom de Steven Spielberg en tant que producteur a du mal à faire rêver. En 2011, la déconvenue de Terra Nova aurait pu refroidir ses ardeurs sur le petit écran. Mais l'illustre cinéaste ne se démonte pas face à l'échec. C'est ainsi qu'il récidive avec The river . Un projet ambitieux qui mêle aventures et horreur. À la base du concept ?...
Mutant
On ne remerciera jamais assez Rimini Editions de nous faire découvrir, année après année, des pépites oubliées du cinéma de genre à travers de sublimes coffrets qui leur rendent à chaque fois justice. Pour les amateurs de cinéma « autre » que nous sommes, c’est toujours du petit lait, et cela même si les films proposés ne sont pas forcément des chefs-d’œuvre intemporels...
Dragonball : Evolution
Dire que cette adaptation live du manga culte d’ Akira Toriyama s’est faite désirer est un doux euphémisme. En effet, cela faisait presque une dizaine d'années que des rumeurs couraient sur un possible long métrage et que des légions de fans s’excitaient à la moindre image "fake" débarquant sur le net. L’annonce officielle par la FOX de la mise en chantier du projet a donc logiquement attisé l’...
Frankenweenie
Avec Alice au pays des merveilles , Tim Burton avait refroidi bon nombre de ses fans et des amateurs de l'histoire originale. Le film n'était pas forcément mauvais, mais l'association de l'illustre cinéaste à celui de Lewis Carroll avait de quoi faire rêver. Mais les plus grandes attentes sont parfois synonymes de déconvenues magistrales. La déception était au rendez-vous devant un produit léché...
Douce Nuit, Sanglante Nuit 4: L'Initiation
Réalisateur:
Durée:
90 min.
4.4
Moyenne : 4.4 (5 votes)

Silent night, deadly night 4: Initiation (1990) Trailer Ingles

Thématiques