Voir la fiche complète du film : Evil Dead 3 : L'Armée des Ténèbres (Sam Raimi - 1993)

Evil Dead 3 : L'Armée des Ténèbres - Critique

Sam Raimi change de registre mais livre un film d’aventure-héroic-fantasy de premier ordre et un divertissement haut de gamme. L’anachronisme d’un Ash, vendeur chez « Prixbas », se retrouvant au moyen-âge et devenant par la force des choses un héros mythique n’en finit pas de proposer des scènes d’une immense drôlerie. Un film différent donc qui abandonne le registre de l’horreur pure et du gore (passage aux années 90 oblige), mais qui regorge de qualités et qui marque pour Sam Raimi le début de l’exploration d’autres genres avant le très bon western Mort ou vif (The quick and the dead) et le polar noir Un plan simple.

Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
Voir la fiche de Evil Dead 3 : L'Armée des Ténèbres
8
Voyage dans le Temps Miroir Tronçonneuse Diable et Démon

 L'histoire

L'Armée des Ténèbres commence par un flash-back. Revenons donc sur ce qui c'était passé à la fin d'Evil Dead 2...

Ash, après avoir tué un démon assez coriace, est happé dans une espèce de "faille temporelle" et se retrouve parachuté en plein moyen-âge, et entouré d'une armée de preux chevaliers. Ash n'a pas débarqué seul, sa voiture également est passé à travers la faille... (au passage, Sam Raimi ne s'est pas embêté pour ce passage, il a repris les scènes tournées pour Evil Dead 2. Sacré Sam !)

Ash se retrouve donc au beau milieu de centaines de chevaliers. Le roi Arthur et son alchimiste arrivent. Arthur vient de faire prisonnier le duc Henry et, à la vue de Ash, ne se pose pas trop de questions et met les deux dans le même panier. La fidèle tronçonneuse de Ash lui est confisquée et il se retrouve enchaîné, puis entraîné vers le château d'Arthur. Ash a beau clamé son innocence, Arthur fait la sourde d'oreille. Ash est alors conduit vers une sorte de puits où des démons seraient tapis dans l'ombre. Ash est balancé dans le puits et confronté (bien sûr) à un démon. Désarmé, Ash a bien du mal à faire face au monstre qui lui assène des marrons à tire la rigot. L'alchimiste intervient alors et envoi la tronçonneuse à Ash. Une fois le démon vaincu, Ash sort en vainqueur du puits. L'alchimiste voit alors en Ash, la seule personne capable de vaincre les démons qui les accablent et pour ce faire, il lui confie une lourde tâche : trouver et ramener le Necronomicon...

On part dans l'heroic-fantasy pour ce 3e volet des aventures de notre "demonbuster" favori! L'histoire est assez plaisante et donne lieu à quelques séquences fortes sympathiques. Je vous laisse visionner le film pour vous en rendre compte par vous-mêmes... 

Où est passé le sang, le gore dans tout ça ?

 

Le film, vu dans sa globalité, est assez captivant. On se prend facilement au jeu et l'on suit la pseudo "quête" de Ash avec plaisir. Mais là où le bas baisse, c'est dans la réalisation. En effet, finies les courses-poursuites dans les bois à cent à l'heure, finies les gros zooms sur Ash, et surtout, finis les litres d'hémoglobine!

C'était l'une des caractéristiques (entre autres) principales des deux premiers films et malheureusement, elle a quasiment disparu de ce troisième métrage! On en voit bien quelques gouttes par-ci, par-là, mais rien de vraiment extraordinaire. Et pourtant, le début (avec le geyser de sang dans le puits) était assez alléchant...

L'évolution était assez prévisible. Dans Evil Dead, le gore était très présent. Avec Evil Dead 2, Sam Raimi réduit les scènes sanglantes pour privilégier les scènes humoristiques. Enfin, dans le cas de l'Armée des Ténèbres, Sam Raimi abandonne le gore au profit de l'humour et du fantastique. Pour les fans de la première heure, ce dernier film est apparu comme une déception. Ses maigres résultats au box-office US le prouvent : $10,5 millions. Avec un budget de $13 millions, les producteurs ont estimé que le film était un échec commercial.

Mais revenons sur le film en lui-même. Malgré son manque de scènes gore, le film se rattrape amplement sur ses nombreux passages drôles. Plusieurs scènes sont vraiment hilarantes et on ne s'ennuie pas une seconde, tant l'action est menée tambour battant.

Certaines séquences sont assez originales : Ash, poursuivi par un démon, se réfugie dans un vieux moulin. A l'intérieur, il voit son reflet dans un miroir. Celui-ci se brise et l'on voit le reflet de Ash dans chaque petits morceaux, sortir et se jeter à l'assaut de Ash! Face à tous ces "minis-Ash" notre héros est en bien mauvaise posture! (il finit d'ailleurs par en ingurgiter un!).

Donc, si on y perd côté sang, on y gagne côté fous-rires!

Effets spéciaux à gogo

Alors, du côté des effets spéciaux, qu'est-ce que ça donne ? Hé bien, si vous connaissez Ray Harryhausen (voir son travail sur Le 7ème voyage de Sinbad – Nathan Juran - 1958), vous ne serez pas dépaysé.

William Mesa a participé a quelques films sympathiques parmi lesquels on peut citer : Red Planet (Antony Hoffman – 200), Freddy sort de la nuit (Wes Craven – 1994) et... Dommage Colatéral (Andrew Davis – 2002)!

Richard Malzhan a un palmarès pas piqué des verts non plus : Ted Bundy (Matthew Bright – 2002), Kull The Conqueror (John Nicolella – 1997) et... Les Tortues Ninja 3 (Stuart Gillard – 1993)!

Dans l'ensemble, les effets spéciaux sont corrects. Bon, ça casse pas des briques et le film a vieilli (sûr qu'à côté de la série des Matrix, le film fait pâle figure!). Mais on ne regarde pas un Evil Dead pour ses effets spéciaux, mais plus pour le dynamisme de la réalisation et son humour.

La véritable fin de la trilogie...

La fin que vous avez tous très certainement dû voir n'est pas la fin originale tournée par Sam Raimi. La fin soumise aux studios était très différente. Mais, considérant cette fin comme "peu commerciale" et peu convaincante, les studios demandèrent expressément à Sam Raimi de tourner une autre fin, plus "logique" par rapport à l'histoire...

Cette fin alternative donc, nous montre Ash prenant un breuvage magique pour sombrer dans un profond sommeil et se réveiller dans le présent, à son époque.

Cette fin est visible dans l'édition "director's cut" du film.

 

Autres critiques

Amityville

Amityville

Si les remakes ont toujours fait partie du modèle hollywoodien, les années 2000 ont connu un recyclage effréné de productions emblématiques. Après le succès mérité du Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel, le cinéma de genre a particulièrement été impacté. Bien que sa notoriété soit restée dans les mémoires pour les affaires DeFeo et Lutz, le cas Amityville a été progressivement dénaturé au...
All the Creatures Were Stirring

All the Creatures Were Stirring

Les films à sketches ont le mérite de mettre en scène des récits dont le contenu ne peut tenir sur la longueur. En ce sens, le principe reste similaire à un recueil de nouvelles. Le concept peut compiler des histoires qui ne présentent pas forcément de liens entre elles. Toutefois, la majeure partie des productions proposent un fil rouge et une thématique précise. Qu’il s’agisse de...
Survival of the Dead

Survival of the Dead

**Attention, cette critique contient quelques spoilers.** Sur une île au large des côtes américaines, deux familles s'opposent suite à une invasion de zombies. L'une d'elles souhaite éduquer ces êtres tandis que l'autre milite pour leur élimination pure et simple. S'il y a bien un cinéaste que l'on rattache automatiquement à un personnage phare du film d'horreur, c...
Audrey Rose

Audrey Rose

On a tendance à l’oublier, mais Anthony Hopkins a eu une carrière avant le Silence des Agneaux , et pas des moindres puisqu’il a tout de même tourné avec des pointures comme David Lynch ( Elephant Man ), Richard Attenborough ( Magic ) ou encore l’homme derrière le film qui nous occupe aujourd’hui, le grand Robert Wise. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Robert Wise c...
District 9

District 9

Inconnu il y a encore peu de temps, Neill Blomkamp risque bien d’être considéré dès à présent comme le nouveau cinéaste de génie à suivre de près. Il faut dire que son premier long, District 9 , adapté de son propre court-métrage Alive in Joburg a fait un carton planétaire et a réussi l’exploit d’emballer aussi bien les critiques que le public. Près de 200.000.000$ ont ainsi été...

Devinez le film par sa tagline :

Qui boira mon sang aura la vie éternelle.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !