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Horrible

Un homme d'allure colossale est poursuivi par un prêtre. Blessé, il est transporté en urgence au sein d'un hôpital. Horrible demeure un slasher honorable, bien maîtrisé mais quelque peu daté, permettant de mieux appréhender l'oeuvre conséquente et inégale de Joe D'Amato !

Publié le 20 Novembre 2015 par GORE MANIACVoir la fiche de Horrible
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Hôpital

Un homme d'allure colossale est poursuivi par un prêtre. Blessé, il est transporté en urgence au sein d'un hôpital. Mais son rétablissement est aussi spectaculaire qu'angoissant.

Après quelques épisodes érotico-exotiques de la franchise Emanuelle, le réalisateur Joe D'Amato s'est fait une petite réputation dans le monde de l'horreur dès 1979 avec le macabre Blue Holocaust. Sa rencontre avec l'acteur et scénariste George Eastman, lors du tournage du célèbre Anthropophagous, donnera naissance à quelques films d'horreur à petit budget, dont Horrible, sorti en 1981.

A des fins purement commerciales, ce long-métrage a d'ailleurs souvent été distribué sous le titre Antropophagous 2. Néanmoins, les deux films n'ont aucun rapport entre eux, si ce n'est la nationalité du tueur (D'Amato aurait il eu maille à partir avec la communauté grecque ?).

Comme dans Anthropophagous, D'Amato brode sur un canevas similaire, réparti sur un univers restreint (qui se résume à une petite bourgade, sans doute pour une question de budget), une poignée de personnages (dont le sempiternel flic blasé) et sur un tueur muet, doté d'une force surhumaine, qui évoque les références du slasher, sous-genre en vogue depuis la sortie d'Halloween. D'ailleurs, on ne peut s'empêcher d'entrevoir quelques similitudes entre le classique de John Carpenter et l'oeuvre de D'Amato, de par la dimension extraordinaire de son tueur, sorte de monstre dénué d'âme, et de son ennemi héréditaire (le prêtre remplaçant ici le docteur).


Niveau casting, outre Eastman, qui retrouve son rôle attitré de bourreau sanglant, signalons la présence d'Edmund Purdom (Peaces, Don't Open Till Christmas), dans le rôle du prêtre, et la française Annie Belle, déjà entrevue chez Jean Rollin (Lèvres de Sang) et Ruggero Deodato (La Maison au Fond du Parc).

Pouvant être dépeint comme un slasher, Horrible se démarque des productions concurrentes "made in USA" par un goût prononcé pour le gore. Avouons le, D'Amato ne fait pas grand cas du scénario, ni même de la psychologie des personnages. On le regrette pour Purdom, qui aurait sans doute apporté plus de relief et d'ambiguïté à ce prêtre visiblement marqué par les agissements de "sa créature". La bande originale, assez répétitive durant la première moitié du métrage, monte crescendo et apporte une tension bienvenue lors de l'assaut final du monstre. Très à son aise pour distiller une ambiance morbide dans Blue Holocaust (incontestablement son meilleur film d'horreur), D'Amato semble se contenter du strict minimum ici. Toutefois, cet ancien directeur photo n'est pas le premier venu et parvient à instaurer un rythme alerte à cette série B, surtout lors du dernier tiers, baignant dans un huis clos salvateur.


Point fort annoncé d'Horrible, le gore n'est toutefois pas aussi spectaculaire que prévu, même si les deux premiers meurtres sont plutôt réussis (les suivants sont plus vite expédiés), de sorte que cette petite production n'égalera en rien les séquences choc de L'Anthropophage.

Distribué en DVD à petit prix chez Bach Films depuis l'année dernière, dans une version intégrale inédite en France (ajoutant quelques scènes sans réelle importance), Horrible fait partie de ces séries B aujourd'hui oubliées qui, à défaut d'innover, reflètent à merveille un cinéma d'exploitation typique des années 80, digne des drive-in et autres cinémas de quartier. Moins malsain que Blue Holocaust et moins gore que L'Anthropophage, Horrible demeure un slasher honorable, bien maîtrisé mais quelque peu daté, permettant de mieux appréhender l'oeuvre conséquente et inégale de Joe D'Amato !

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
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J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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