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L'Autoroute de l'Enfer - Critique

Une série B tout à fait réjouissante, curieux mélange de comédie, de road movie et de film d’horreur.

Publié le 18 Mars 2022 par Geoffrey
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Diable et Démon

Il existe de nombreuses façons de représenter l’Enfer. Le cinéphile averti aura déjà eu l’occasion d’en apercevoir des bribes dans la saga Hellraiser, dans Constantine, dans le found footage Catacombes, et j’en passe. Sorti en 1991, L’Autoroute de l’Enfer s’amuse quant à lui à représenter le monde des ténèbres comme une sorte de version déformée et joyeusement barrée du Texas, où le "Flic du Diable", un émissaire de Satan lui-même, fait régner l’ordre et, à l’occasion, se matérialise dans le monde réel afin de ramener des jeunes vierges à son maître. Tout un programme, et c’est à Rimini Éditions que l’on doit d’exhumer cette pépite des entrailles poisseuses de l’oubli pour nous le proposer dans une très belle version HD restaurée.

Obligation de passer un bon moment !

Décidés à se marier malgré l’opposition de leurs familles, Charlie et Rachel se rendent à Las Vegas. Ils vont croiser la route du sergent Bedlam, une sorte de flic zombie qui enlève Rachel et disparait. Charlie découvre que pour retrouver sa fiancée, il doit aller en Enfer…

Pas une gueule de porte-bonheur

Déjà, le film impressionne par son aspect visuel. Chaque maquillage est soigné et crédible (le Flic du Diable en tête), les décors plantés au cœur des couleurs âpres du désert sont plutôt réussis et, au cours de ce road-trip en Enfer, on découvre une invraisemblable galeries de personnages (avec même un tout jeune Ben Stiller dans deux rôles croquignolets).

Ce mélange insolite de maquillages, de dialogues barrés, de gore, d’horreur et d’humour s’entremêle également avec de nombreuses scènes de cascades. Le réalisateur Ate de Jong s’amuse, et les courses-poursuites s’enchaînent, de plus en plus spectaculaires, jusqu'au point d’orgue : une scène d’autoroute à multiples voies où des dizaines de véhicules s’entrecroisent.

Inconnu, mais déjà drôle

Bien que l’humour soit très présent, la gravité et le glauque ne cessent d’enfler à mesure que le héros incarné par Chad Lowe s’enfonce dans les tréfonds de cet Enfer improbable. Il suffit de voir la séquence avec la succube pour réaliser le côté malsain de l’entreprise, lequel tranche avec l’ambiance bon enfant par ailleurs omniprésente et soutenue par des effets spéciaux extravagants, de nombreuses idées folles (les mains-menottes !) et un rythme trépidant.

Une certaine vision de l'Enfer...

En résumé, L’Autoroute de l’Enfer s’avère donc une série B tout à fait réjouissante, curieux mélange de comédie, de road movie et de film d’horreur. Si beaucoup de cinéphiles semblent l’avoir aujourd’hui un peu oublié, le film d’Ate de Jong s’est pourtant imposé à sa sortie comme un véritable carton de vidéo-clubs. Amateurs de bandes gentiment déviantes ou de comédies d'horreur flirtant avec le grotesque, foncez, cette autoroute est faite pour vous !

Disponible chez Rimini Éditions au sein de sa fameuse collection « Angoisses », L’Autoroute de l’enfer bénéficie donc, à l’image des autres titres disponibles, d’une impressionnante cure de jouvence Haute Définition. Il n’y a pas à mégoter : c’est du tout bon travail. Côté bonus, l’éditeur a le bon goût de proposer, en plus de la traditionnelle bande-annonce, une présentation du film par Gilles Gressard (29 minutes), cinéphile et spécialiste du cinéma fantastique, sans oublier, comme d’habitude, le livret inédit rédigé par Marc Toullec, véritable mine d’informations sur la production du film.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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