Last of the Living
Quand on s’attaque à un thème aussi exploité que les morts-vivants ou la comédie de zombies en l’occurrence, il faut avoir un minimum d’idées et un scénario potable pour se lancer dans l’aventure. Faire un film sans imagination et surtout sans apporter un petit quelque chose au genre, c’est un peu comme suivre le troupeau de moutons qui saute de la falaise. Autrement dit, l’on va droit à la catastrophe et les premiers instants semblent confirmer cette triste constatation. Premier et unique long-métrage à ce jour de Logan McMillian, Last of the living se veut dans « la lignée de Shaun of the dead et Fido… » Passons outre cet affront purement mercantile pour se concentrer sur l’ampleur des dégâts.
Un prêtre-cochon ou un cochon de prêtre ?
L’introduction débute sur un générique très banal où l’on apprend qu’un virus contamine la population mondiale et la transforme en cadavres sur pattes. Pas la peine de s’attarder sur la qualité du scénario, il n’y en a pas. Prévisible, inutile et sans l’once d’un intérêt qui multiplie les références aux classiques avec maladresse. De 28 jours plus tard à Shaun of the dead en passant par l’œuvre de Romero, le réalisateur nous régurgite les meilleures idées avec le talent en moins. Certes, un budget modeste exige des contraintes supplémentaires, mais c'est également une belle excuse devant le manque d’innovation et de réflexion qui, elles, ne demandent pas un sou.
Fauché, Last of the living l’est à n’en pas douter. Avec des filtres verdâtres abominables, la photographie est d’une laideur sans nom. À croire que même la caméra se décompose face à ce spectacle navrant. La mise en scène n’offre aucune fulgurance et se révèle plate au possible. En poursuivant ce chemin dans la déliquescence, les effets spéciaux sont d’une nullité préoccupante. De rares images numériques minables, des maquillages faits à la va-vite entre deux séquences, les zombies sont malmenés de tout bord et les sons rauques qui sortent de leur bouche, irritants au possible. À cela, les figurants se comptent sur les doigts d’une main (voire deux, dans le meilleur des cas) et périclite le film dans l’indigence.
Attention, pétard mouillé !
Même si l’on n’escompte pas un spectacle dantesque ou inoubliable, sans doute que l’aspect comique et déjanté se montre moins désastreux… Vaine espérance, puisque l’on ne parviendra à aucun moment à rire ou sourire devant des gags pathétiques. Entre le zombie qui pète, celui qui saute de l’avion avec un parachute ou les parties de bastonnades dans des rues désertes, on se croit davantage dans les misérables parodies de Jason Friedberg. Non seulement Last of the living ne raconte rien, se révèle parfois long avec des échanges aussi palpitants qu’un morceau de viande pour un végétarien, mais pas du tout drôle ou décomplexé.
D’ailleurs, la bande-son tantôt planante, tantôt déprimante, laisse songer à un traitement sérieux malgré quelques sonorités plus rock’ n roll dans le final. À l’image de l’ensemble du métrage, la conclusion s’avère bâclée, pénible et d’un intérêt mineur. On aurait pu dire également précipitée, mais vue la connerie qui émane de cette bobine, l’impatience d’en finir prévalait. On évoquera rapidement un casting d’amateurs aux trognes vaguement familières : un Éric Balfour du pauvre, Steve Zahn potelé ou un aficionado de Chuck Norris. Des interprètes aussi lamentables que leurs personnages, véritables clichés en puissance.
Difficile de s’en sortir devant une horde de trois zombies, dont deux attachés...
Au final, Last of the living vous propose un éprouvant voyage au pays de la viande avariée. Entre un récit long et inexistant, un aspect comique qui ne fonctionne pas du tout, des protagonistes d’une nullité effarante et des cadavres mal fichus, le film de Logan McMillian se révèle navrant. Une comédie de zombies pas drôle pour un sou qui n’apporte rien au genre. À vrai dire, on a davantage l’impression de regarder une parodie bas de gamme aux gags pourris et éventés avant même qu’ils surviennent. Il n’y a rien à retenir si ce n’est qu’il ne suffit pas de s’équiper d’une caméra et de vouloir jouer les Romero de pacotilles pour s'autoproclamer "réalisateur". Un minimum de talent est nécessaire. Une production fauchée nettement dispensable.
Un film de Logan McMillian
Avec : Morgan Williams, Ashleigh Southam, Robert Faith, Emily Paddon-Brown