Voir la fiche complète du film : Les Maîtresses de Dracula (Terence Fisher - 1960)

Les Maîtresses de Dracula - Critique

Malgré la mort de Dracula, le vampirisme est toujours de mise dans certaines régions isolées de la Transylvanie. Libéré de sa prison dorée, le baron Meinster est bien décidé à reprendre le flambeau du prince des ténèbres. Finalement plus élaboré que la plupart des Dracula, ce long-métrage fait clairement partie des réussites des studios Hammer.

Publié le 4 Décembre 2017 par GORE MANIAC
Voir la fiche de Les Maîtresses de Dracula
8
Les films de Vampires

Malgré la mort de Dracula, le vampirisme est toujours de mise dans certaines régions isolées de la Transylvanie. Libéré de sa prison dorée, le baron Meinster est bien décidé à reprendre le flambeau du prince des ténèbres.

Suite au succès du Cauchemar de Dracula, la Hammer décide de lancer une franchise vampirique en parallèle aux Frankenstein, dès le début des années 60. Cependant, Christopher Lee, alors très demandé, refuse de reprendre son rôle phare. Dracula perdant la vie à la fin du premier film, les studios Hammer imaginent donc une suite sans son légendaire suceur de sang, en axant le film sur l'autre vedette de la firme, Peter Cushing, dans le rôle du célèbre Van Helsing.

Les Maîtresses de Dracula

Pour des raisons commerciales, le titre laisse toutefois planer le doute sur le sort de Dracula, tout en rattachant, même de manière fortuite, ce film aux adaptations de Bram Stoker. D'emblée, le cinéaste Terence Fisher nous plonge dans une atmosphère gothique et inquiétante, tout en respectant les codes du genre. Repérée dans le Cirque des Horreurs, la française Yvonne Monlaur campe avantageusement la victime de prédilection du vampire. Aussi charmante que réservée, assez naïve, elle illustre bien l'héroïne chère aux fans de la Hammer. D'ailleurs, elle parvient à nous tenir en haleine jusqu'à l'arrivée tant attendue de Cushing, qui intervient seulement à partir du second tiers du métrage.

La découverte du château, la rencontre avec le vampire et sa protectrice névrosée et une tension montant crescendo prouvent tout le savoir-faire d'un Fisher au sommet de son art. Le scénario, également réussi, transforme le baron Meinster au fil des minutes. Pouvant passer pour une victime quelques instants, il dévoilera rapidement sa véritable nature. Pour remplacer le talentueux et magnétique Christopher Lee, la Hammer porte son choix sur un illustre inconnu, David Peel. Avec son physique de jeune premier, il alterne avec un certain bonheur rage, haine et fragilité, conservant cet air supérieur propre aux vampires de l'époque, souvent issus d'une noble lignée. Plutôt que d'imiter Lee, Peel compose une autre partition, illuminant davantage son adversaire et sa victime.

Les Maîtresses de Dracula

Dans le rôle de Van Helsing, Cushing est l'atout majeur du film. Distingué et sobre, l'acteur confirme ici qu'il est l'âme de la Hammer, là où un Lee n'en est qu'une pierre angulaire. Certes, l'affrontement entre les deux est toujours réjouissant, mais le jeu de Cushing sublime l'ensemble de manière inattendue. On appréciera également l'interprétation des seconds rôles : de la mère de Meinster au prêtre, en passant par la servante psychopathe, souvent la marque des grands films. Bénéficiant d'un bon rythme, les Maîtresses de Dracula manque cependant d'un attrait érotique inférieur à la norme des studios Hammer, Yvonne Monlaur et les femelles vampires n'ayant pas le charme ni l'aura d'une Ingrid Pitt, par exemple. Toutefois, cette négligence scénaristique légère évite également tout écart et concentre le spectateur jusqu'à un duel final épique et captivant, où Van Helsing renaît par le feu, l'idée de l'élimination du vampire étant fort originale.

Finalement plus élaboré que la plupart des Dracula, ce long-métrage fait clairement partie des réussites des studios Hammer. Distribué récemment en Blu-Ray par l'éditeur français Elephant Films dans son cycle Hammer, qui propose en outre de savoureux bonus (dont une interview d'Yvonne Monlaur), les Maîtresses de Dracula mérite incontestablement qu'on le (re)découvre, preuve ultime que le vampirisme peut (sur)vivre sans le sempiternel Dracula.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Zombies Anonymous

Zombies Anonymous

Diable, voilà longtemps qu'un film de zombies ne nous avait pas offert un pitch aussi excitant! Je ne parle ici que du pitch de départ et pas du résultat final, car il faut bien reconnaître que ces dernières années ont été d'une grande qualité pour les productions estampillées "Zombies". Mais jugez plutôt: " Depuis peu, les morts reviennent à la vie, en pleine possession de leurs capacités. La...
Phantasm Ravager

Phantasm Ravager

Alors qu'il tente encore d'échapper au Tall Man, Reggie se retrouve dans un fauteuil roulant, en compagnie de Mike, dans une maison de retraite. Ce dernier lui annonce qu'il est gravement malade. Débutée en 1979, la saga Phantasm est à part dans l'univers du film d'horreur. Fidèle au casting originel, restant bien ancré dans un style série B des eighties clairement assumé, le...
Le Métro de la Mort

Le Métro de la Mort

Passé inaperçu à l’époque de sa sortie, LE MÉTRO DE LA MORT a depuis acquis un petit statut de film culte, à tel point que Guillermo Del Toro himself a déclaré à son propos « Il a changé à jamais ma façon de voir l'horreur et, à bien des égards, ma façon de voir le cinéma ». Excusez du peu. Le réalisateur mexicain saura d’ailleurs s’en souvenir au moment de...
The Prodigies

The Prodigies

Dans un avenir incertain, Jimbo, un talentueux professeur, réunit un groupe de cinq enfants aux dons très particuliers. Raillés pour leurs différences, tourmentés et bientôt victimes d’une sauvage agression, les cinq vont fomenter une vengeance froide implacable contre la société. Seul Jimbo est capable de les raisonner, mais le veut-il vraiment ? Adaptation du roman « La nuit des...
Bloody Bird

Bloody Bird

Une troupe d'artistes de seconde zone tente, tant bien que mal, de monter un spectacle musical mélangeant érotisme et frissons. Tout près d'eux, un psychopathe parvient à s'échapper d'un asile d'aliénés. Réalisé en 1987, à une époque où les slashers vont bon train et que les comédies musicales retrouvent un second souffle sur le grand écran, le cinéaste italien Michele Soavi signe un mélange de...
Les Maîtresses de Dracula
Réalisateur:
Durée:
86 minutes
6.6
Moyenne : 6.6 (5 votes)

Maîtresses de Dracula - Bande annonce Cinenasty

Top 10

Les meilleurs films
de maisons hantées

À découvrir

Devinez le film par sa tagline :

L'enfer n'a aucune chance contre une super-femme délaissée.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !