Voir la fiche complète du film : Les Portes du Temps : Un Nouveau Monde (Andy Mikita, Martin Wood, Amanda Tapping - 2012)

Les Portes du temps : un nouveau monde - Critique

Un spin-off décevant qui, en dehors d'indéniables qualités esthétiques, ne parvient pas à s'imposer. La faute à une intrigue redondante et avare en révélations sur les anomalies. Tout juste distrayant.

Publié le 3 Mars 2014 par Dante_1984
Voir la fiche de Les Portes du Temps : Un Nouveau Monde
6
Voyage dans le Temps Dinosaure

La série Nick Cutter (ou Primeval) tire sa révérence en 2011 après cinq saisons à l'intérêt inégal. Il en ressortait une saga distrayante, bien fichue, mais répétitive et aux aboutissants assez décevants dans l'ensemble. Pour rappel, le dénouement n'offrait pas toutes les réponses que l'on attendait et se permettait d'ouvrir une porte (pas temporelle celle-ci !) vers de nouvelles possibilités et, éventuellement sur une saison supplémentaire. Cette dernière ne verra jamais le jour et, en lieu et place de cela, l'on nous propose un spin-off Canadien qui aura duré une année. Avons-nous droit à une véritable conclusion ou à une transposition sans réelle innovation du matériau original ?


La nouvelle équipe de chocs.

Primeval– : New world reprend exactement les mêmes ingrédients que son prédécesseur. Autrement dit, des dinosaures échappés de diverses ères sombres et reculées qui s'invitent à notre époque. Le but ? Les ramener chez eux sans faire de victimes (humain ou animal). Il est vrai que l'on ne sait jamais ce que peut provoquer la mort d'un reptile vieux de plusieurs millions d'années sur notre siècle (imaginez l'effet papillon à une échelle démesurée). De ce côté, la trame narrative des épisodes demeure identique : une anomalie, une bestiole (de préférence affamée), une petite traque et le retour au bercail pour notre bande de héros.

La progression se montre très linéaire et pas vraiment étonnante. À quelques exceptions prêtes, la finalité reste toujours la même et les surprises se font grandement attendre. Peu importe si l'on rate un épisode ou que l'on prend l'histoire en cours de route, il est très facile de s'y retrouver, quand bien même vous ne connaissez pas la saga Primeval. De fait, la construction des récits s'avère encore plus redondante qu'auparavant. Ce constat occupe une place tellement prépondérante qu'il en devient presque ennuyeux. Et ce n'est pas au niveau du rythme que l'affaire s'arrangera, bien au contraire...


Encore un sale petit trouble-fête.

En effet, les épisodes s'entrecoupent régulièrement de séquences à l'utilité toute discutable. Ce n'est pas un mal lorsqu'il s’agit de développer les personnages, mais ce n'est pas du tout le cas dans le cas présent. La platitude de certains dialogues et les retournements assez alambiqués ou faciles pour mettre un terme à la chasse aux dinos trahissent un manque d'idée flagrant. D'ailleurs, n'espérez pas avoir droit à des réponses supplémentaires ou révolutionnaires concernant les anomalies (le fil rouge de la série). L'intrigue est avare en révélations et préfère se contenter des artifices de circonstances. Autrement dit, des promesses qui ne seront pas tenues. Pire, le dernier épisode n'offre aucune conclusion digne de ce nom !

Autre déception : le casting. Hormis de brèves apparitions de têtes connues (Connor Temple lors du premier épisode), les interprètes font pâle figure face à l'équipe de Nick Cutter. Outre un charisme inexistant, les caractères ne sont absolument pas développés correctement. On a droit au héros richissime et torturé par la perte de sa femme, au fidèle acolyte, un rien sportif et teigneux ou de jeunes et fringantes demoiselles qui prévalent davantage pour leur charme que pour leur talent d'actrices avec des expressions très limitées. Dans tout ce beau monde, il n'y a même pas un amateur de bestioles préhistoriques qui auraient pu les éclairer. Tout juste devons-nous écouter aveuglément une garde forestière qui sort les noms des espèces sans vraiment savoir de quoi elle parle (« Il n'existe pas de raptors de la taille d'un hamster ? »).


Une vieille connaissance...

Ce qui nous amène au point fort de la série : les dinosaures. Il faut reconnaître que les effets spéciaux sont plus que louables pour une production télévisée. Le grain des images de synthèse, l'incrustation dans des plans réels ou l'animation des reptiles jouissent d'un soin tout particulier. Même si l'on a droit à quelques astuces faciles en ce qui concerne certains affrontements, le rendu permet l'illusion de voir de véritables dinosaures. Certes, le constat n'est pas bluffant au point de décrocher la mâchoire, mais disposent de qualités esthétiques indéniables. Il est bon de noter que la diversité des décors répond à l'appel. Entre les grands espaces ou les rues moins accueillantes des villes, on nous offre un panel de possibilités appréciables.

Pour la variété des espèces, Primeval :– New world ne déroge pas à la règle. On a droit à des animaux assez rares à l'écran (en dehors des documentaires et encore…) tels que l'ornitholeste, le pachycephalosaurus ou le brontoscorpio pour n'en citer que quelques-uns. Élément notable : les plus récentes découvertes (le premier titanoba a été trouvé en 2009) côtoient des dinosaures que tout le monde connaît comme le ptéranodon ou le tricératops. En revanche, les séquences où ils tuent un membre de l'espèce humaine restent très furtives. Une volonté pour engranger un public de tous horizons (jeunes et moins jeunes) sans choquer, ce qui était déjà le cas avec Nick Cutter.


Scorpion : Aujourd'hui, vous allez passer une journée pourrie. Restez dans votre lit.

Au final, Primeval : New world n'apporte pas grand-chose à la mythologie amorcée par son prédécesseur. Pratiquement aucune révélation pour un scénario décevant dans son ensemble et qui comble des carences narratives par des dialogues parfois absurdes. Il est vrai que l'enrobage visuel flatte la rétine et remplit son cahier des charges sans la moindre difficulté. Toutefois, ce spin-off s'arroge davantage les atours d'une saison bonus plutôt que de s'inscrire dans la continuité de la série originale. En somme, une série à la progression mal maîtrisée et répétitive qui ne prévaut que pour ses effets spéciaux. Bien fait, sans surprise et surtout sans une véritable conclusion.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Lavalantula

Lavalantula

Au même titre que les requins, les crocodiles ou les serpents, les araignées sont une espèce particulièrement prisée par le survival animalier. Malgré de nombreuses déconvenues ( Creepies , Arachnid , Ice Spiders ...), le genre nous a tout de même servi quelques sursauts d’orgueil avec Arachnophobie ou le très fun Arac Attack . Il persiste néanmoins un ton bis plus ou moins assumé au fil des ans...
Caché

Caché

Après plusieurs films tournés en France, La Pianiste (2000) ou Le Temps du loup (2002) pour ne citer qu’eux, le cinéaste autrichien Mikael Haneke renouvelle l’expérience sur le territoire hexagonal avec Caché , une sombre histoire mêlant voyeurisme et torture psychologique. L’action se déroule en région parisienne mais le regard étranger apposé par le réalisateur fait apparaître la société...
Hannibal

Hannibal

Si l'on demande à des lecteurs ou des cinéphiles de citer des tueurs en série qui les ont frappés, il y a de fortes chances pour qu'Hannibal Lecter figure dans leur top 5 auprès de Charles Manson et consorts. Tout comme Sherlock Holmes, il marque la culture populaire d'une empreinte au fer rouge. Un constat qui perdura dans le temps au point peut-être de le confondre avec de réels sociopathes...
Scar 3D

Scar 3D

Les producteurs et les gérants des salles de cinéma ont eu il y a quelques décennies la bonne idée de vouloir faire des films en 3D, dans l'espoir mensonger de faire vivre de nouvelles sensations aux spectateurs et dans l'espoir véritable de faire des rentrées d'argent conséquentes. Ce sketch a commencé dans les années 80 avec des films comme Vendredi 13 Meurtres en 3D ou encore Les Dents de la...
Alice au pays des merveilles

Alice au pays des merveilles

Parfois, il n'est nul besoin de présenter une oeuvre. La simple évocation de son titre ou de son auteur suffit à faire divaguer notre imagination au gré d'images et de souvenirs inoubliables. Ce genre d'histoires est rarissime, pour ne pas dire unique. Alice au pays des merveilles est un récit intemporel qui a traversé les époques avec force et courage sans jamais lasser, sans jamais...

Dernières Actus

Découvrez les dernières sorties en salles et en DVD/Blu-ray, accompagnées de critiques pour vous guider dans vos choix. Restez informés des films en tournage, des annonces exclusives et des projets à venir. Ne manquez pas nos reportages sur les festivals, comme le BIFFF (Brussels International Fantastic Film Festival), où l'horreur et le fantastique sont à l'honneur.