Voir la fiche complète du film : Minority Report (Steven Spielberg - 2002)

Minority Report - Critique

Un excellent thriller de science-fiction servi par des acteurs, un scénario et une mise en scène irréprochables.
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
Voir la fiche de Minority Report
10
Robot Adaptations de romans ou de nouvelles
Steven Spielberg est un réalisateur "touche-à-tout" c'est bien connu. Il suffit pour s'en convaincre de jetter un oeil à son impressionnante filmographie : Les aventuriers de l'arche perdue, E.T., Rencontres du 3ème type, Les dents de la mer, Always, Amistad, Il faut sauver le soldat Ryan, A.I., Jurassick Park... A croire que tout ce que touche ce réalisateur se transforme inéluctablement en or, en succès interplanétaire.

Avec Minority Report, Spielberg ne se glisse pas dans l'univers de la science-fiction pour la première fois de sa carrière. Il a prouvé et avec brio, qu'il était capable de maîtriser un univers entièrement fictif avec A.I. malgré les faibles résonnances critiques et commerciales du film. L'histoire de Minority Report est basée sur la (courte) nouvelle de l'un des plus grands écrivains de science-fiction : Philip K. Dick. Derrière ce nom, se cachent des titres comme Blade Runner.

2054. Un nouveau type d'autorité a été instauré : la Pré-crime. Grâce aux pouvoirs psychiques de trois êtres, les pré-cognitifs, il est désormais possible d'empêcher n'importe quel meurtre d'être commis. Les personnes sont alors arrêtées avant même d'avoir accompli la moindre action meurtrière répréhensible. John Anderton est l'un des agents les plus doués de la Pré-crime. Depuis la disparition mystérieuse de son fils, Sean, il a six ans, John n'est plus le même. S'il est toujours efficace dans son travail, il lui arrive de consommer régulièrement de la drogue. Mais un jour, il est témoin sur les écrans de contrôle qui renvoient les images vues par les pré-cogs, d'un meurtre dont il serait lui-même l'auteur. John n'a alors qu'une seule alternative : fuir. Fuir pour découvrir s'il est un futur criminel ou s'il est victime d'une machination...

Avant tout, il faut replacer les choses dans leurs contextes. Ici, nous sommes bien en présence d'un film de science-fiction. Mais cet élement n'est visible en vérité qu'au travers des décors futuristes et de tous les élements qui s'y rattachent (objets, véhicules, gadgets, etc.). En effet, si l'on se concentre sur la trame du film, il s'agit plus d'un thriller avec une intrigue (très) complexe. Nous ne sommes pas là en présence d'un blockbuster aux effets "tape-à-l'oeil". D'ailleurs, le film ne contient que très peu de véritables scènes d'action "pure". La seule véritable scène – excellente au passage – qui déménage est celle de la fuite de John après qu'il ait découvert qu'il allait commettre un meurtre. Une superbe séquence où Tom Cruise/John Anderton se ballade sur le dos d'un flic équipé d'un propulseur...

En dehors d'une intrigue complexe mais agréable à suivre, des acteurs tous impeccables (tout particulièrement Tom Cruise, Max Von Sydow et Colin Farell) et des effets spéciaux de toute beauté, il est à noter que Spielberg n'a rien perdu de ses talents de metteur en scène. Qu'il s'agisse de cadrer en plan serré ses acteurs (voir la magnifique séquence où John et le pré-cog Agatha s'étreignent après leur fuite) ou d'exécuter des plans de caméra complexes (voir les nombreux mouvements rotatifs à certains passages), Spielberg fait mouche à chaque fois pour mettre en scène savament le scénario qu'il sert. Son film traite du libre-arbitre et de la consommation (voir la fausse publicité présente dans le film avec les écrans géants ou la boîte de céréale animée!) avec beaucoup d'efficacité.

Une autre chose tout aussi remarquable : les personnages. Spielberg et ses scénaristes ne se plient à aucun moment aux stéréotypes d'usage et les personnages principaux ont une profondeur humaine incroyable. Ainsi, il est intéressant de voir John Anderton visionner seul dans son appartement, des vidéos de son fils disparu, de le voir lui parler comme s'il était là, avec lui. Comment ne pas être touché par ce personnage et ses sentiments ? De plus, au fur et à mesure que l'intrigue se précise, on peut analyser encore plus en profondeur ces mêmes sentiments. Le personnage de John Anderton a perdu son fils mais l'on ignore de quelle façon au début du film. Lorsque l'on découvre comment son fils a disparu, on est encore plus proche du personnage qui ressent un sentiment de culpabilité évident. Mais il est bien sûr préférable de découvrir tout ça sur petit ou grand écran car à décrire de cette façon, cela n'est pas si évident et surtout cela n'a pas la même intensité.

En conclusion, un excellent thriller de science-fiction, servit par des acteurs remarquables, à la réalisation soignée, aux effets-spéciaux bluffants et à l'ambiance sombre (voir les tons gris/bleus qui prédominent durant tout le métrage). Sans doute l'un des meilleurs films de Spielberg (après Les Dents de La Mer quand même) à ce jour et l'une des meilleures adaptations d'une nouvelle de Philip K. Dick. Pourquoi passer à côté ?

Autres critiques

Arrow

Arrow

Il était un temps où les super-héros, avant l'avènement du cinéma, était prolifique sur nos petits écrans de télévision. J'outrepasserai les éternels sagas de Batman en collant moulant ou encore les sympathiques Flash Gordon de la belle époque, mais il faut croire que les super-héros n'ont jamais disparu de nos écrans cathodiques. Enfin, surtout chez DC Comics, qui a su implanter rapidement ses...
Saw 3D : Chapitre Final

Saw 3D : Chapitre Final

Nous y voilà enfin! Après sept années et autant d'épisodes marqués par la torture, voici le dernier (?) opus de la saga Saw , initiée en 2004 par le film de James Wan . Sept ans de pièges machiavéliques et d'intrigues tordues de plus en plus nébuleuses qui ont engendrés les moqueries et les quolibets. Il était donc largement temps de mettre un point final à tout cela et les producteurs,...
The Turning

The Turning

À l’instar d’autres fleurons gothiques de la littérature anglo-saxonne, Le Tour d’écrou est un récit qui a été adapté à maintes reprises dont la plus célèbre itération demeure Les Innocents . Le métrage de Jack Clayton s’est notamment distingué par son ambiance exceptionnelle et l’appropriation de l’ambiguïté qui définissait la nouvelle d’Henry James...
Sharknado 2

Sharknado 2

Quand on touche au survival animalier, on découvre davantage d’étrons indigestes plutôt que de véritables pépites. Des producteurs peu scrupuleux tels que SyFy ou Asylum ont tôt fait de dénaturer le genre popularisé par les Dents de la mer pour en faire des «trucs» où l’absurde côtoie des abysses de stupidités insondables. Avec Sharknado , l’on se dit qu’on atteint le summum de la débilité...
Good Omens

Good Omens

Pour un roman, comme pour un film, s’atteler à un sujet aussi codifié et surexploité que l’Apocalypse relève de la gageure. Entre certaines occurrences indissociables du thème et la multitude de manières de présenter cette « fin du monde » annoncée, il est difficile de trouver le bon angle d’approche. Au début des années 1990, Neil Gaiman et Terry Pratchett...

Devinez le film par sa tagline :

They dared the most fantastic journey that has ever challenged imagination!
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !