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Nuit Noire / One Dark Night - Critique

One Dark Night est un film d'horreur réalisé par des gens qui ne savaient pas encore exactement comment faire, mais cela ne les a pas empêchés de produire quelques moments forts. Dommage qu’il n'y en ait pas assez.

Publié le 1 Février 2023 par Geoffrey
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Cimetière

Pour le grand public (du moins celui amateur de cinéma de genre), le nom de Tom McLoughlin est associé depuis 40 ans à la saga Vendredi 13 puisqu’il en a réalisé l’un des meilleurs épisodes, à savoir le sixième : Jason le Mort-Vivant. Le bonhomme n’en était pourtant pas à son coup d’essai dans le genre horrifique puisque, quelques années plus tôt, il nous avait déjà offert ONE DARK NIGHT, ou NUIT NOIRE chez nous, produit en 1981 à l’apogée de la folie des slashers, mais sorti en 1983 après que Poltergeist ait prouvé la viabilité d’une horreur plus familiale.

Attention les yeux !

Afin d’intégrer une confrérie étudiante, Julie doit se soumettre à un rite d’initiation : passer une nuit entière dans un imposant monument funéraire, sous le contrôle de deux autres étudiantes. Or, le mausolée est celui d’un ancien mage, qui possédait de terrifiants pouvoirs psychiques…

One Dark Night est un film qui, par bien des aspects, rappelle le Phantasm de Don Coscarelli sorti trois ans plus tôt. En effet, à l’instar du célèbre film où Reggie affronte le Tall Man, l’action prend place dans un funérarium, hanté celui-ci. Par malheur, Tom McLoughlin n’est pas Don Coscarelli et son effort prend beaucoup trop de temps pour en arriver à la partie hantée. Ou au funérarium. Ou à quoi que ce soit d’excitant.

En deux mots, ce que j’essaie de dire ici, c’est que One Dark Night est un film lent (un slow burn si vous souhaitez vous la péter avec des anglicismes).

Quand tu attends que l'action commence

La scène d’ouverture nous présente un homme qui a été retrouvé mort avec une mystérieuse pile de cadavres dans son placard. Cette séquence possède un ton merveilleusement sinistre, la caméra se promenant, comme en transe, à travers l’étrange scène de crime et s’attardant sur les visages des curieux à l’extérieur de l’immeuble. Une bien belle entrée en matière. Malheureusement, l’angoisse cède vite la place à un mélodrame très années 80 à base de lycéennes et de l’homme pour lequel elles se battent, et il faut attendre les 30 dernières minutes pour que le film se décide enfin à délivrer la marchandise.

Stupeur et tremblements

Fort heureusement, ce troisième acte se relève tout à fait plaisant pour peu que vous réussissiez à faire abstraction des zombies maquillés à la truelle, des effets cheapos et des masques en latex. One Dark Night est clairement l’œuvre d’un cinéaste débutant qui se heurte aux contraintes budgétaires et à sa propre inexpérience. De l’aveu même de McLoughlin, s’il pouvait refaire One Dark Night maintenant, il ferait presque tout différemment. Cela ne signifie pas pour autant que le film manque de charme.

Ainsi, le jeu des acteurs n’est pas génial, mais il est plutôt attachant. Il en va de même pour les accessoires lors du grand final au mausolée, qui peut vous faire penser soit "Eh bien, ça a l’air idiot", soit "Oh, n’est-ce pas mignon ? Regardez comment ils ont essayé malgré le fait qu’ils n’avaient clairement pas d’argent."

AGROUGROU !

One Dark Night est donc clairement un film d'horreur réalisé par des gens qui ne savaient pas encore exactement comment faire, mais cela ne les a pas empêchés de produire quelques moments forts. Dommage qu’il n'y en ait pas assez.

L'excellent éditeur Rimini poursuit sa collection "ANGOISSES" dédiée au cinéma fantastique et horrifique avec ce titre à sortir le 16 février 2023. Le Master Haute Définition est d’excellente qualité hormis quelques détails qui ne seront perceptibles que si vous faites attention et, bien entendu, le digipack s'accompagne de l’indispensable livret illustré par Marc Toullec et intitulé "À tombeaux ouverts".

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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