Peur Bleue
Renny Harlin est un réalisateur qui a connu son heure de gloire il y a de cela quelques années déjà. Après avoir signé le quatrième volet de la série des Freddy (Le Cauchemar de Freddy, 1988), il a enchaîné sur un bon petit film d’horreur sans prétentions (Prison, 1988). Puis, il s’est spécialisé dans les films d’action (58 Minutes pour Vivre, Cliffhanger) avant de se rétamer avec L’Île aux Pirates, l'un des plus gros flops de l’année 1995 au box-office. Son film suivant, Au Revoir A Jamais, connu le même sort peu enviable (dommage car ce film d’action avec Geena Davis et Samuel Jackson ne méritait pas un tel sort). Enfin, nous en arrivons à ce Peur Bleue (à ne pas confondre avec le film au titre homonyme datant de 1985 et réalisé par Daniel Attias, avec son histoire de loups-garous tirée d’une nouvelle de Stephen King).
Le scénario du film de Harlin est relativement simple : une poignée de scientifiques se retrouvent coincés sur une plate-forme, l’Aquatica, perdue au beau milieu de l’océan. Bien sûr, une menace mortelle pèse sur eux : des supers-requins dont le cerveau a été génétiquement modifié, et doté d’un appétit proportionnel à leur nouvelle intelligence…
Bon, je vous l’accorde, le scénario n’est pas particulièrement original. En revanche, son traitement à l’écran est quand même plus « excitant ». Le film est bien rythmé, on ne s’ennuie pas une seule seconde et le film ne s’enlise pas dans des dialogues interminables pour expliquer le pourquoi du comment de ce que l’on est en train de voir. Quelques explications sommaires au début du film nous précisent pourquoi les requins sont devenus futés et basta. Les personnages sont presque aussi creux et stéréotypés que l’histoire et leurs interprètes, pas vraiment des « lumières » (Thomas Jane, LL Cool J, Saffron Burrows en tête) et assurent le minimum syndical.
Passons sans plus attendre à la raison qui pourrait nous pousser à regarder un film comme Peur Bleue (c’est en tout cas celle qui m’a incité à voir le film) : les requins et surtout, voir ces derniers en action. Si les requins en images de synthèses ne sont pas des plus convaincants, du côté des animatroniques (de Edge Innovations, qui ont notamment travaillé sur Anaconda), c’est un poil plus réussi. Mais dans l'ensemble, les SFX sont correctement torchés et pas trop envahissants. A noter que Renny Harlin n’a pas lésiné sur l’hémoglobine et que ça saigne bien à certains moments (un scientifique se fait arraché le bras, plusieurs autres se font déchiqueter sous la flotte).
Dans l’ensemble, Peur Bleue constitue un spectacle plutôt divertissant et même parfois très fun avec quelques séquences pas trop mal fichues (le rappeur LL Cool J dans la cuisine, le final). On regrettera cependant le manque d’originalité dans la « mise à mort » des requins, qui semblent condamnés à être électrocutés ou explosés…
Un film de Renny Harlin
Avec : Thomas Jane, Saffron Burrows, LL Cool J, Samuel L. Jackson